Evolution
des appareils électroniques de loisirs...
Voici quelques informations sur l'évolution des
différents systèmes de réception radio, et
plus généralement de l'électronique de
loisirs. Les évolutions sont llustrées par quelques
objets de la
collection. Cette page fut (et est toujours) crée
à l'attention d'organisateurs
d'expositions temporaires : ceci
pour
montrer quelques pièces disponibles au prêt. Mise à jour : 05 juillet
2024.
Electronique de
loisirs ou ... loisirs
électroniques ?
Il nous est difficile aujourd'hui d'imaginer la
vie sans radio, sans télévision, sans Internet. Pas
plus qu'il n'y aurait d'avions dans le ciel, et quasiment pas de
voitures dans les rues... C'était pourtant la vie de nos
grands (ou arrière grands) - parents !
En moins de 80 ans, les loisirs en
général ont
évolué d'une façon incroyable. Les
périodes
de congés, les moyens de déplacement (et donc les
voyages) ainsi que l'apparition des applications de
l'électronique, auront bouleversé totalement les
occupations du temps libre.
L'électronique a permis
l'apparition
de nouvelles formes de loisirs, depuis les premières
réceptions d'émissions radio dans la
première
moitié des années 20, jusqu'aux applications les plus
sophistiquées des années 2020 (smartphones,
applications
informatiques, Internet,...).
De la TSF à Internet, que de
changements et de nouveaux loisirs, pouvant
être tant actifs que passifs.
Ecouter la radio, regarder la télévision ou se
connecter à internet... Ou pratiquer l'émission
d'amateur, réaliser ses archives vidéo ou son propre
site ou application Web. Acheter un appareil tout fait ou le
réaliser
soi-même. Etre passif ou
actif dans ses loisirs électroniques.
L'apparition d'appareils électroniques a
donc permis ces nouvelles formes de loisirs. Ils devinrent accessibles
à
tous avec le temps, surtout à partir du moment de leur production de
masse (permettant de réduire les
coûts).
Cette page se contente de donner quelques infos
sur ces évolutions,
sans aucune
prétention historique. Merci de me faire connaître
d"éventuelles erreurs ou manquements.
Des documents publicitaires de toutes
époques sont disponibles pour accompagner les appareils.
Clic sur les photos pour les
faire apparaître en grand dans une autre fenêtre.
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Les tout-débuts des transmissions radio.
Les émissions avant la première
guerre mondiale étaient essentiellement destinées aux
transmissions entre pays, pour la marine et l'armée...
Voici un journal de novembre 1907, relatant le
succès de la liaison radio entre Paris et Casablanca.. Edouard
Branly
et Guglielmo Marconi y sont représentés. Ce journal
est en bon
état mais non encadré.
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Dès le début des années
20, des émissions de "broadcast" se mettent en place dans
différents pays. Pour la plupart, il s'agit de stations
privées.
Les récepteurs à
galène, qui ont la particularité de ne demander
aucune source d'énergie, étaient alors fort
utilisés avec écoute individuelle au casque.
Ci-contre un récepteur à galène, type "Oudin"
(longue bobine d'accord).
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Les lampes "triodes" ont été
découvertes par
Lee de Forest en 1908, ce sont les premiers
éléments amplificateurs.
Avec ces composants,
nommés "audions" au départ, l'ère de
l'électronique
était née.
Ces lampes furent grandement
améliorées et utilisées par l'armée
pendant la première guerre
mondiale, sous l'impulsion du commandant français (plus tard
général) Gustave Ferrié.
Ces lampes ont été
nommées "TM" (télégraphie militaire) et vont
être à la base
des premiers récepteurs radio "publics" et comportant une
amplification, dès les années 20.
Ci-contre, une lampe TM.
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Un récepteur dit "à
réaction" de la première moitié des
années 20, avec un haut parleur à pavillon
métallique. Cette radio est de constuction française,
marque EAG, et utilise trois triodes type "TM".
Ces radios utilisaient, comme source
d'énergie, des
encombrantes batteries constituées de
tubes de verre remplis d'acide. L'utilisateur devait les faire
recharger au bout d'un moment, ou encore s'équiper d'un
chargeur à connecter sur le réseau
électrique.
Sur ce type de radios, plusieurs réglages assez
fastidieux
sont
nécessaires avant "d'accrocher" et entendre plus ou moins
clairement une station.
Les haut-parleurs à pavillon utilisent le
principe du porte voix (comme les phonographes), et comme source sonore
un écouteur
téléphonique amélioré. Cela fait un bruit de ferraille, mais pour les
premiers
auditeurs, quelle joie de pouvoir écouter à plusieurs
leurs émissions favorites !
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Encore
deux postes radio de la première
moitié des années 20, à lampes apparentes et
alimentation par batteries.
Ecoute sur casque ou diffuseur à pavillon. A
gauche,construction d'un amateur, à droite un
récepteur Omegadyne (France). Ce dernier a été exposé dans deux
expositions à Bruxelles : Vu à la Radio en 2013 et Beyond the Great War
en 2018...
Les lampes furent laissées apparentes sur
les premiers postes de radio principalement à cause de leur
courte durée de vie : il fallait les remplacer au bout de
quelques dizaines d'heures d'usage.
Certaines de ces lampes, comme sur les postes
ci-contre, sont teintées. Ceci était
réalisé pour éviter la gêne
produite par la lumière intense des filaments.
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Un autre modèle de récepteur
à
réaction, cette fois un belge. Le modèle
Ondolina fut
construit par la société SBR et fut le premier poste
de radio à être construit en grande série en
Belgique (entre 1924 et 1928).
Ce récepteur utilise 4 lampes à
faible consommation et peut
fonctionner sur casque (avec deux lampes en service) ou sur haut
parleur (avec les 4 lampes). Il est toujours
alimenté par batteries, les lampes de cette époque ne
permettaient pas d'autre moyen.
Il y a eu plusieurs versions de ce appareil
(couleurs, détails de présentation,...) : celui
présenté ci-contre date de 1926-27
environ et est
restauré.
Un
autre exemplaire , de 1928, est disponible dans ma
collection (exposé à Beyond the Great War au Musée de l'Armée en 2018).
Un troisième appareil (en état de conservation
impeccable) a été ajouté à la collection en 2019.
Le diffuseur est toujours à pavillon,
mais ici il s'agit d'un modèle plus décoratif avec
pavillon en bois, ce matériau etant également
supposé améliorer la qualité sonore.
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Pas encore d'image...
(à venir, cartes QSL)
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Parallèlement à
l'écoute de la radio, nombre d'amateurs vont, dès les
tout-débuts, pratiquer l'émission et même
réaliser des liaisons de très longues distances.
La pratique du radioamateurisme va être
réglementée dès les années 20, le
droit à l'émission étant lié
à la présentation d'un examen et à
l'obtention d'une licence. Chaque radioamateur autorisé
recevra alors un indicatif permettant l'identification de
l'émetteur.
Les radioamateurs ont alors pris l'habitude de
s'envoyer des cartes "qsl" entre eux, après l'obtention de
liaisons réussies. Ces cartes en constituant une "preuve" de la
communication établie avec le correspondant... et un certain code
relationnel entre radioamateurs.
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Afin de pouvoir construire un récepteur
très simple et très bon marché (vu la
situation de crise en Allemagne dans les années 20), les
ingénieurs de la
société Loewe vont créer en 1926 une lampe
à triple fonction, la
3NF. Cette lampe intègre en
fait trois lampes triodes, et les quelques composants de
couplage.
Pour nombre de spécialistes de l'électronique ancienne,
il s'agit de
l'ancètre du circuit intégré.
Le récepteur OE333 (ci contre) utilise
une seule
lampe 3NF et seulement quelques composants externes. Ici
présenté avec des batteries "sèches", non
rechargeables. Utilisation sur casque ou sur diffuseur
électromagnétique.
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Dans la seconde moitié des
années 20, les lampes et récepteurs
évoluent. Le
système "à réaction" disparaît
progressivement pour être remplacé par le montage
superhétérodyne, plus performant et plus simple
à utiliser...
Le design des
appareils change également : les lampes sont maintenant
à
l'intérieur de l'ébénisterie. Les
ébénisteries elles-mêmes sont
soignées, parfois en bois précieux. La radio est
toujours destinée à une clientèle
aisée.
Les antennes cadres apparaissent, qui permettent
une meilleure sélectivité entre les stations
à recevoir. Il fallait orienter l'antenne dans la direction de
l'émetteur. Dans ces années 20, il n'y avait
pas encore de réglementation sur
l'attibution des fréquences d'émission, d'ou une
grande prolifération d'émetteurs, et
il était utile de pouvoir
ainsi orienter son antenne.
Les diffuseurs évoluent aussi, les
premiers modèles à
cône papier font leur
apparition. Ils sont un net progrès par rapport aux diffuseurs
à pavillon métalliques ou bois, mais ce n'est pas
encore de la haute
fidélité.
Ci-contre, récepteur belge
Superondolina
de SBR (vers 1929), avec son antenne
cadre. L'ébénisterie est munie de portes
permettant de
cacher les commandes quand l'appareil n'est pas utilisé.
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Un autre récepteur radio, seconde
moitié des années 20.
Construction belge, "ELF"
(Etablissements Labrique Frères, à Brugelette).
Illustré ici accompagné d'un
diffuseur à cône papier installé dans une
ébénisterie "baffle", qui améliore un peu le
son de ces diffuseurs.
Cet ensemble a été exposé à Bruxelles (Musée de l'Armée)
pour l'exposition Beyond the Great War en 2018.
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La fin des années 20 voit apparaître les premiers
récepteurs "portatifs".
Cet appareil fut produit par la société Phal
(France), en 1929 et inclut le récepteur, le haut-parleur, l'antenne et
un emplacement pour les batteries. Portatif sans doute mais bien
encombrant tout de même !
Plus d'info sur cet appareil (et
publicité d'époque)
ici.
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La fin des années 20 va voir
apparaître un important progrès dans la technique des
lampes. Celles-ci pourront en effet être alimentées
en courant alternatif, et donc ne plus être
dépendantes des batteries.
Les premiers récepteurs à
alimentation par le réseau électrique font leur
apparition. Ici, le Philips 2514 et sont haut parleur
(surnommé "plat à barbe"), vers 1929.
Le slogan publicitaire de Philips à
l'époque était "une prise de courant et c'est tout".
Cette
grande et superbe affiche
est également présente dans la collection. Cette
affiche mesure117 x 75cm, et est entoilée.
Il est
exact que cela simplifiait les installations de réception,
faisant ainsi disparaître hors des pièces de
séjour les laides, encombrantes, polluantes
et dangereuses (présence d'acide!)
batteries
...
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Dès le début des années
30, les récepteurs de radio intéressent les
designers, qui vont créer de très beaux
modèles.
Le "poste de radio" prend un aspect plus conventionnel,
intégrant le diffuseur dans
l'ébénisterie.
Pour l'utilisateur, une prise de courant et une
antenne, et son installation fonctionne. Quel progrès en
quelques années ! La radio, ainsi construite, est
prête à envahir les foyers, même si sa
manipulation n'est pas encore aisée (plusieurs
réglages sur certains modèles)...
Ci-contre, une radio Telefunken type 340WL de
1931, totalement
restaurée.
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Les radios en forme de "chapelle" ou "borne
kilométrique" (arrondies sur le dessus), et plus
généralement de
formes à dominante verticale, sont à la mode dans les
années
1930-1934 environ. La commande unique pour sélectionner les
stations est alors répandue sur presque tous les
modèles, ce qui a simplifié nettement leur
utilisation.
A cette même époque, le haut
parleur électrodynamique (tel que nous l'utilisons toujours
aujourd'hui) est inventé. Celui-ci est employé
désormais dans les récepteurs, sa qualité
sonore étant bien supérieure à celle de tous
les systèmes de
"diffuseurs" précédents...
Ci-contre un Radiobell de 1932. Construction
belge. Autres modèles verticaux dans la collection.
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C'est en 1926 qu'ont eu lieu les premiers essais
de
télévision. D'abord à système
mécanique (à disque de Nipkov), avec les
expérimentations de John Logie
Baird. Dans la première moitié des années
30, les tentatives d'amélioration des images et quelques émissions
(plus
ou moins expérimentales) ont lieu.
Dans la seconde moitié des années 30, la
télévision sera équipée du tube
cathodique, technologie qui sera utilisée jusqu'à la
fin des années 90 et l'apparition des écrans
plats...
Contrairement à la radio, le
développement de la télévision sera
stoppé net avec la seconde guerre mondiale. Seules quelques émissions
seront réalisées par l'armée allemande.
Ci-contre, un
livre du début des
années 30, signé Eugène Aisberg,
dévrivant le principe de la télévision
mécanique, et des réalisations pratiques.
Pas de matériel de
télévision mécanique ou cathodique avant
guerre dans la collection, mais c'est activement
recherché !
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La bakélite, matériau
ancètre des plastiques actuels, permet une grande
variété de formes. Les designers peuvent donner libre
cours à leur imagination...
Ci contre, radio Saba 311WL de 1933-34. Son
affiche publicitaire
d'époque (grande taille) est disponible, voir ci-dessous.
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Affiche publicitaire pour les radios Saba,
illustrée par le modèle en photo ci-dessus.
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La bakélite et ses possibilités,
toujours...
Ci-contre, la radio Ekco AD-65 de 1933 (UK), de forme
assez originale !
La radio Nora W3L surnommée "sonnenblume" (tournesol) est
de forme assez particulière également.
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Dès 1933, des plans de
fréquences sont crées (conférence de Lucerne
et suivantes) afin de mettre fin à l'anarchie dans les
émissions de radio. Des fréquences propres seront
attibuées à chaque pays, avec également une
définition des normes techniques pour
l'émission.
Les récepteurs de radio vont
alors être munis d'un cadran
avec le nom des stations, simplifiant
encore leur utilisation. Commande unique, alimentation secteur,
appareil intégré, cadran avec nom des stations et
longueurs d'ondes : le poste de radio est arrivé à
maturité. Il est utilisable par tout le monde, d'un
fonctionnement intuitif. Le contrôle
de tonalité se répand sur presque tous
les modèles, permettant à l'auditeur d'ajuster la
sonorité d'écoute à son
goût.
Le nombre de stations d'émission a
augmenté en Belgique. L'INR a été
crée en 1930, et de nombreuses stations
privées lui disputent l'écoute. De nombreuses
stations étrangères ont aussi les faveurs du public
belge, dont notamment Radio-Toulouse.
Ci-contre, radio SBR (Belgique) type 636A de
1936. Autres modèles verticaux belges à
disposition :
Orthodyne,
Rubis,
SBR, ...
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La technologie des lampes évolue bien, et
rapidement. Des nouveaux modèles sont crées en
permanence, permettant d'autres possibilités techniques
(notamment dans les hautes fréquences), tout en
réduisant leur consommation.
Ci contre, une publicité sur verre, seconde moitié
des années 30 (environ 70 cm
de
haut), pour les lampes Adzam (Belgique). Ces lampes étaient fabriquées
par la M.B.L.E. !
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Dans la seconde moitié des
années 30, les postes de radios prennent une forme plus
horizontale.
Trois évolutions techniques apparaissent
:
Le contrôle
automatique de gain (aussi nommé "antifading"),
destiné à éviter au possible les
désagréables variations de volume pendant
l'écoute. Ces variations de volume sont dues aux changements
de propagation des ondes radio.
L'indicateur
d'accord (surnommé "oeil magique") est
maintenant intégré dans la plupart des
radios. Ce voyant rond, de couleur verdâtre, voit sa forme
lumineuse varier en fonction du réglage du poste. La zone
lumineuse se "referme" quand le poste est bien accordé sur une
station.
Le clavier de sélection
permet, par une
action sur une des touches, de régler directement la
réception sur une station mémorisée.
Certaines stations étaient ainsi ajustées en usine,
d'autres pouvaient l'être par l'utilisateur. Certaines radios
de
la fin des années 30 furent même munies de
télécommandes (à fil) permettant de choisir
la
station et régler le volume !
Ce fut des évolutions techniques qui
améliorèrent encore confort
et facilité d'utilisation des postes de
radio.
Des exemples ci-contre : radio Mende de 1938 (au
dessus), ASIA Super 38 (belge) avec oeil magique (au
milieu du cadran), et Philips 660A avec pré-sélections (en
dessous).
Autres modèles
horizontaux belges à disposition :
Novera, etc ....
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Une grande affiche publicitaire (100 x 60cm) d'une
marque belge, dans
la seconde moitié des années 30.
Le poste
illustré fait partie de ma collection depuis
2014 (de teinte un peu plus sombre que celui de l'affiche). Voici une
photo de cet
appareil.
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Dans ces années 30, en Allemagne, le
parti nazi ordonne à tous les constructeurs de
matériel radio d'inclure dans leur gamme le "Volksempfanger"
ou récepteur du peuple. Ce poste bon marché, et
très simple techniquement, est nommé le VE301 : VE
pour VolksEmpfanger, 301 symbolisant le 30 janvier (1933) :
l'arrivée au pouvoir de Hitler.
Le design de ces appareils est identique quelqu'en
soit la marque. Le logo avec l'aigle au bec ouvert
(symbolisé sur la boîte en bakélite) a valu
à cet appareil le surnom de "Goebbelsschnauze" (gueule de
Goebbels - ministre de la propagande). Le VE301a connu quelques
variantes (dont le VE301 "Dyn" un peu plus évolué
techniquement), et fut suivi en 1938 d'un
second modèle encore moins cher, le DKE38
(Deutscher Klein Empfanger). Sur ce dernier modèle, l'aigle
surmontant la croix gammée est imprimé en relief sur
la bakélite.
Ci contre, de gauche à droite : un VE301,
une publicité pour ce poste (réplica), et un DKE38 restauré.
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Et arriva la seconde guerre mondiale... Le
développement de la télévision (encore assez
expérimentale et confidentielle) est arrêté.
Les radio-amateurs n'auront plus le droit d'émettre
dès le début de l'occupation.
Pendant la guerre, la radio prend une importance
énorme dans la vie des gens (attente de nouvelles) et des
gouvernements (aspect propagande). Le brouillage allemand rend
l'écoute des stations alliées très
difficile.
La menace de saisie des appareils de radios est
réelle, et fut appliquée (voir affiche ci-dessous).
Ci-contre, un authentique tract largué
par avion en août 1943, incitant les Belges à la prudence. Un
côté en français, un côté
en
neerlandais. Le même genre de tract a
circulé en
France (disponible également dans mes
documentations)...
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La guerre des stations de radios a lieu, voici un
tract annoncant une station sous contrôle des Etats-Unis et
émettant pour les pays occupés.
Document d'époque authentique.
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La propagande veut aussi démontrer au
populations sous contrôle que les radios alliées sont
nuisibles. Cette affiche est très grande (les pavés
de sol font 30x30cm, pour repère) et fut affichée
dans les mairies et administrations en France.
Document d'époque authentique et
très, très rare. Une déchirure sur le dessus
et un petit manque en dessous du cou de "l'oiseau" du dessus.
Une analyse détaillée de ce
document est
réalisée sur le site des archives départementales de Maine et
Loire.
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De Gaulle - surnommé ici "le
Général Micro" - semble inquiéter l'occupant,
qui publie cette affiche dès 1941.
Ce document est un
fac-similé d'une affiche d'époque.
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La saisie des postes de radio des populations a
lieu à certains endroits.
Ce document est un
fac-similé d'une affiche d'époque.
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Après la guerre,
l'industrie radio belge
est quasiment ruinée.
Néanmoins, dès
1947-48, la plupart des marques remettent sur le marché des
appareils simples et relativement bon marché. Peu de
modèles haut de gammes sont crées, la
pénurie de composants électriques et de matières premières (métaux
notamment) est toujours présente.
Le design est un peu "kitsch" ou
plus original pour les appareils en
bakélite.
Ci-contre :
Au dessus, une petite radio Magnetic
(Liège) et en dessous, une Soniclair
207 (Bruxelles), toutes deux
de la fin des années 40.
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En 1948, trois chercheurs américains
découvrent l'effet transistor.
John Bardeen, Walter Brattain et William Shockley
font ici une
découverte absolument fondamentale, mais qui ne sera
appliquée aux appareils grand public que quelques
années plus
tard (voir ci-dessous, le Regency TR-1)...
Cette découverte est à la base
de toute l'électronique
actuelle.
Ci contre : la revue technique "toute la Radio"
présente, en 1948, cette découverte. Les trois
personnes sur la photo sont les inventeurs. Ils ont obtenu ensemble le
prix Nobel de physique en 1956 pour leurs travaux sur les
semi-conducteurs. C'était largement
mérité.
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La bakélite, déjà
utilisée avant guerre, est toujours employée dans les
années 40. Elle permet toutes formes de moulages, et les
designers peuvent créer toutes sortes de formes.
Ci contre, une Sonora Excellence 301 de 1947, dont
la forme rappelle celle de la calandre de cette Cadillac
série 62.
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Toujours dans les années 40, le Plaskon
(ancêtre des matières plastiques actuelles) est
utilisé pour créer des appareils en tous genres. La
radio n'y échappe pas, prenant formes et couleurs originales. Une autre
matière, la Cataline, fut utilisée avant-guerre aux USA et encore dans
les années 40, avant d'être abandonnée au profit des matières
plastiques actuelles.
Ci contre : 6 radios
Westinghouse type 501, en
Plaskon, identiques à part la couleur. Fabriquées au
Canada, et à ma connaissance pas importées en
Europe.
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Après guerre, le développement
de la
télévision reprend. Différents standards
d'émission sont utilisés en Europe à la fin
des années 40 : 405 lignes en
Angleterre, 441 lignes en France (remplacé par le 819 lignes
dans les années 50), 625 lignes ailleurs mais avec des
codages vidéo parfois encore incompatibles entre
pays...
Ci-contre : téléviseur BT2147
de marque GEC, 405 lignes (standard Angleterre), 1949-50. Le tube
image
est de forme ronde et très petit (25cm de diamètre).
Je recherche toujours un Philips
TX400 : présent il y a quelques années dans la collection,
mais
cédé depuis...
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Fin des années 40, encore, le disque
microsillon est inventé.
Le sillon de ces disques était beaucoup
plus fin que celui des disques 78 tours, et la matière
était neuve : du polychlorure de vinyle. Ces disques ont une
bien meilleure sonorité que les 78 tours, mais doivent
être lus avec des tourne-disques à cellules
adaptées et amplifiées électroniquement - alors que les 78 tours
peuvent être lus par des
tourne-disques purement mécaniques, les gramophones. Deux
formats vont être crées : un 30 cm tournant
à 33 tours/minute (format "LP", LongPlaying) et peu
après le 20 cm tournant à 45 tours/minute,
destiné au départ à l'usage dans les juke-box (une chanson par
face).
Ce disque microsillon, nommé simplement
par la suite "vinyle", remplacera rapidement les disques "78 tours"
dans le
courant des années 50.
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Le début des années
50 voit arriver quelques perfectionnements techniques.
L'enregistrement
magnétique (développé avant guerre
en Allemagne)
sur fil
métallique ou sur bandes de papier recouvertes de poudre de
métal est proposé au public. Il va donc être
possible d'enregistrer de la musique, des programmes radio ou autres
sons captés par un microphone.
Ci contre, un combiné type
"Radiofil" de la
société ACEC (Belgique), intégrant radio,
tourne disques (78 tours) et enregistreur à fil. Cet appareil
date de 1953, est restauré et comme neuf d'aspect.
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Toujours à propos de l'enregistrement magnétique...
Un enregistreur Carad
EMR32PA de 1950.
Muni d'une mécanique américaine de marque Brush, il
s'agit d'un enregistreur pour bandes de papier magnétisé. Il fonctionne
tout aussi bien avec des bandes polyester plus récentes...
Cet appareil est totalement restauré.
C'est bien loin des standards de la hi-fi, mais il fonctionne
parfaitement et avec son microphone d'origine...
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Ci contre, une radio typique de la
première moitié des
années 50. C'est un Novak "Lumina" de 1953
: le
dessus est
une plaque de verre
devenant lumineuse quand le poste est allumé.
Cette radio
possède également un cadre antenne orientable
monté sur le côté droit de l'appareil. Page
de publicité avec cet appareil
ici (le feuillet original en
couleurs fait partie de la collection). Construction
belge.
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Des radios avec ébénisterie en métal sont
également construites, avec des motifs fort chargés
et de nombreuses variantes de couleurs.
Ci contre, SNR Excelsior 52, vert. France,
1952.
Cet appareil a existé en de nombreuses
couleurs, et a même eu une copie "URSS", nommée Red
Star. Couleur rouge, évidemment... ( le Red Star ne fait pas
partie de ma collection)
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Les appareils de télévision
évoluent dans les années 50, même si leur
prix très élevé les rend encore
inaccessibles au plus grand nombre de gens.
Ci contre, un téléviseur Philips de 1954, avec écran
de forme rectangulaire. La taille des écrans augmente, mais la
profondeur des tubes cathodiques, et la maîtrise de la
pression sur le verre, rend encore difficile la réalisation
d'écrans "géants".
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Les radios portatives de la première moitié des
années 50 sont
à lampes, et utilisent des batteries spéciales qui ne
durent pas très longtemps. Les lampes sont d'importantes
consommatrices d'énergie.
De plus ces radios sont encombrantes, lourdes et
relativement fragiles, par la présence des lampes. Le câblage est
toujours réalisé sur un châssis métallique, comme les appareils
traditionnels.
Ci contre (dessus), un récepteur portable ACEC
dont la restauration terminée, il est
maintenant très propre avec un nouveau logo. Construction
belge.
Ci-contre (dessous) : récepteurs portables Philips
LX444AB de 1953. Les matières plastiques ont permis de réaliser des
formes variées et colorées : cet appareil a existé en 5 couleurs
différentes : brun, vert, rouge, bleu et blanc. Ces deux
dernières couleurs activement recherchées !
Ces appareils vont être supplantés progressivement
par les récepteurs portatifs à transistors dans la seconde moitié des
années 50. Plus aucun constructeur ne produira de radio portable
à lampes dans les années 60.
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C'est en octobre 1954 que la
société Regency (Illinois, USA), en collaboration
avec Texas Instruments, va commercialiser cet appareil.
Il s'agit de la toute première radio
construite avec des transistors ! Pas de lampes, et une seule pile
pour alimenter ce tout premier "pocket radio", le TR-1 de Regency.
Environ 140.000 de ces appareils seront produits en 1954-55.
Celui-ci porte le numéro de série 19974.
Le début de l'ère de la
miniaturisation... Les dimensions de cet appareil : 13cm de haut, 7,5cm
de large et 3cm d'épaisseur. De telles dimensions (choisies pour que
l'appareil puisse tenir dans la poche d'un veston) pour un
récepteur de radio - en incluant la pile de 22,5V-
étaient impossibles à atteindre avec des montages
à lampes.
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Si les premiers auto-radios sont apparus dans les années
30, c'est surtout à partir des années 50 qu'ils vont se répandre dans
les
voitures.
Il s'agit encore d'appareils à lampes, nécessitant une
conversion de tension d'alimentation et consommant énormément d'énergie.
Ces appareils sont composés de deux parties : la radio elle-même (qui
se monte dans le tableau de bord) et une second boîte contenant ampli
et alimentation...
Voici la restauration de
l'appareil
visible ci-contre, ces différents éléments sont visibles sur la page.
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Autre grande évolution dans les
années 50 : la fréquence modulée (FM). La
technique était connue plus tôt, mais il aura fallu
attendre pour avoir l'application pratique. La FM permet des auditions
de bien meilleure qualité que le procédé par
modulation d'amplitude AM, utilisé depuis les
années 20.
Un exemple de radio des années 50 avec
FM. La
technique est soignée, les haut-parleurs de qualité.
Le rendu sonore de cet appareil est excellent. La restauration d'une
autre radio avec FM, de très haute qualité, est décrite
ici.
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C'est également dans les années
50 que les bandes magnétiques (avec support en
matière plastique) remplacent les fils et autres
papiers magnétisés comme supports
d'enregistrements.
Ci contre, un magnétophone à
bandes
magnétiques Philips (bandes disponibles pour accompagner
l'appareil) type EL3516, de 1956.
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Les téléviseurs gagnent en
taille d'écran dans la seconde moitié des
années 50. Ceci est du à la maîtrise de la
technique de construction des tubes. En effet, dans les tubes
cathodiques, il n'y a pas d'air du tout, mais un vide presque parfait.
La pression atmosphérique exerce donc une ... pression
énorme sur les parois du tube (vu la surface de verre). Un
tube de 50 cm de diagonale supporte ainsi une
pression équivalente à plusieurs tonnes !
Il arrivait que les tubes de cette
époque implosent, et pour protéger les spectateurs
(c'est un accident particulièrement dangereux), une vitre était
souvent installée devant l'écran. Ci-contre,
téléviseur Prisma (Belgique) type 91, de
1958.
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Fin des années 50, des appareils de
télévision
à grand écran (50-60
centimètres de diagonale) sont disponibles. Il s'agit encore
d'énormes meubles, lourds et profonds.
Les constructeurs proposent des modèles
imposants, avec des ébénisteries luxueuses, parfois
combinés avec des récepteurs de radio. Car la
télévision est encore un luxe, symbole d'un certain
statut social... Ces appareils seront la plupart du temps multi
standards, pour recevoir des émissions en 625 lignes (Europe)
ou en 819 lignes (France).
Ci-contre,
téléviseur grand format début années 60, avec ajustement de
luminosité automatique. Marque SBR (Belgique).
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En marge de la technique, les années 50
c'est aussi l'apparition du rock'n roll. Les constructeurs de
matériel radio vont prendre en compte les désirs
d'une nouvelle clientèle : les jeunes ! Ceux-ci
désirent
écouter leurs disques microsillons et les premières
émissions de radio qui leur sont destinées.
En France, Marcel Teppaz, alors constructeur de
matériel de sonorisation, va lancer une série de
valises - "électrophones" (lecteurs de disques vinyles) bon
marché, et de couleurs variées. Ces
appareils vont
connaître un essor retentissant dans les années
60. D'autres constructeurs vont rapidement proposer des appareils assez
similaires.
Voici un Teppaz Oscar de ma collection, pris en
photo à
l'expo Golden 60's de Liège, ou il était
exposé (plusieurs autres
disponibles).
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Les radios portatives à transistors vont
supplanter rapidement les portables à lampes dès la
fin des années 50 : elles
consomment beaucoup moins d'énergie et utilisent des piles ordinaires,
bon marché. Ces radios à transistors ont fait le
bonheur des jeunes de l'époque et tout au long des
années 60.
Ci contre, quelques radios à transistors
des 60's. Certaines ont été exposées
à Liège, exposition Golden 60's.
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Amélioration technique importante dans
les années 60 : l'apparition de la stéréo.
D'abord sur les disques vinyles (fin années 50), et ensuite
à la radio. Les
premières émissions en FM stéréo
ont lieu vers 1963-64.
Ci-contre, une radio Saba type
Freiburg 14
(Allemagne, 1964)
avec FM
stéréo, recherche des stations automatique et option
de télécommande filaire. Un vrai monstre
technologique, mais d'une qualité sonore assez
exceptionnelle.
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Avec l'arrivée de la FM en radio, et des
disques microsillon (ayant une bien meilleure qualité sonore que
les 78 tours), il va y avoir une recherche de plus en plus
grande de qualité
sonore.
On parle désormais de haute-fidélité, ou
Hi-Fi.
La plupart des constructeurs vont étudier
des ensembles permettant une qualité d'écoute
supérieure. Les systèmes à
éléments séparés (ampli, tuner,
enceintes, platine disques,...) apparaissent, rendant le "poste de
radio" classique assez démodé à la fin des
années 60.
Ci-contre, un ensemble hi-fi de Philips, fin des
années 50. L'amplificateur AG9014 est stéréo
et d'excellente qualité, le tuner est encore monophonique (la stéréo en
FM apparaîtra dans les années 60).
Les enceintes sont étudiées pour une restitution
sonore riche, avec un volume suffisant pour une bonne restitution des
basses fréquences. L'amplificateur est le centre de
l'installation, permettant d'y connecter la radio, une
platine (les cellules stéréo devenant disponibles) et un
enregistreur. Il est muni de contrôles de tonalité et
conçu avec un étage de puissance tout à fait
particulier.
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Bien entendu, la stéréo va
être d'application également sur les enregistreurs,
avec, ici aussi, une recherche pour améliorer la
qualité de restitution. Les
premiers
magnétophones reproduisaient assez mal les fréquences
aigües, ceci étant préjudiciable à
une bonne restitution sonore. Nombre de constructeurs vont ainsi
proposer des améliorations pour contrer ce problème.
L'augmentation de la vitesse de défilement de la bande
magnétique, ainsi qu'une recherche poussée sur la
conception de l'électronique, permettront de construire des
appareils extrêmement performants.
Ci-contre, un magnétophone Revox G36
(Suisse, 1963),
stéréo et de très haute qualité.
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Grâce aux développements
techniques, les
tubes cathodiques sont de moins en moins "profonds",
permettant une diminution de l'encombrement des appareils, et une
augmentation de la surface visible.
En même temps, la production de masse des
téléviseurs (notamment dans
l'usine de la CBRT, crée en 1958) va
permettre la diminution du prix de
ceux-ci, favorisant leur accessibilité
financière. Ci-contre, téléviseur
Novak (Belgique), années 60.
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Les villes de Namur et Verviers
commencent à
être équipées en 1962 pour la
télédistribution, par la
société Coditel. Le
"câble" permettra une
réception de plusieurs chaînes de
télévision, difficiles (voire
même impossibles) à recevoir avec antenne
individuelle.
La Belgique sera un des premiers pays d'Europe à
être équipé de la sorte !
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Les jeux d'initiation à
l'électronique sont devenus assez courants (même
s'ils
existaient déjà dans les décennies
précédentes). L'usage des semiconducteurs a permis de
réaliser des montages totalement sécurisants,
alimentés par piles fonctionnant avec des tensions
inoffensives. Proposant des
réalisations de montages divers, ces jouets éducatifs
ont souvent
été
le point de départ de la formation de nombreux
électroniciens. Il y a eu une grande variété
de modèles et de fabricants ayant proposé de ces
boîtes de jeu.
Ci-contre, boîte Philips EE8 (Electronic
Engineer) de 1963-65.
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Toujours dans les années 60, la
société Philips invente la cassette compacte audio en
1963.
Ce support au départ bon marché, de piètre
qualité et mono deviendra le support d'enregistrement le plus
utilisé par le grand public jusque dans les années 90 !
Ci-contre : a gauche, le tout premier modèle de
cassette audio de Philips, à droite une cassette Agfa des
années 60.
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Ci contre, le EL3300, le tout premier enregistreur
à cassettes, en 1964. Photo de mon appareil, prise à
l'exposition Golden 60's de Liège, ou il était
exposé.
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Dans les années 60, les ensembles haute
fidélité évoluent en
éléments
séparés, comme cette chaîne "Hi-Fi"
stéréo Grundig (1966-1968).
Les constructeurs abandonnent la technologie des
lampes dans la seconde moitié de la décennie, au
profit des montages à semi-conducteurs.
En effet, les semi-conducteurs ont connu une grande
amélioration depuis les premières applications,
notamment en fiabilité, tenue en puissance et fonctionnement
en haute-fréquence.
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Les semi-conducteurs vont permettre la réalisation
d'ensembles compacts, tel ce "bloc-source" de marque ERA (Etude et
Recherches
Acoustiques, France). Et les matières plastiques feront la joie des
designers dans les années 60 : couleurs, formes...
Voici cet ensemble dans la version designée par Danielle Quarante, en
1967.
Cette version en couleur rouge
est fort rare. Elle a existé en blanc (assez courante), et aussi en
orange et en bleu (tout aussi rares que la rouge). Bien sur la version
"basique" de cet ensemble a existé aussi, couleur bois, et est bien
plus courante que celle-ci.
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Les lampes seront de ce fait de moins en moins
utilisées dans les
appareils, remplaçées par les transistors
(technologie arrivée à maturité), que cela
soit dans les
applications "radio, "télévision" ou "haute
fidélité".
La "transistorisation" des équipements va
permettre d'en réduire la consommation électrique et,
comme pour les radios, il va être possible de construire des
téléviseurs portables, alimentés par
piles, batterie de voiture ou le secteur.
Ci-contre, téléviseur Pizon-Bros
type "Portaviseur" (France, 1966).
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C'est en 1968 que la télévision
couleurs fera son apparition en Europe, malheureusement encore avec des
standards différents entre différents pays ! Le
standard de codage couleur fut le SECAM en France et le
système PAL ailleurs en
Europe. Ceci en plus des anciens standards "noir et blanc" (819 lignes
français, notamment) encore en
service à ce moment-là...
Les premières
générations de tubes cathodiques couleurs
étaient de type "shadow mask" et donnaient une image un peu
faible en lumière, sans parler du souci du réglage
des couleurs de ces téléviseurs, sensibles
au champ magnétique terrestre !
Le
téléviseur ci-contre est un
Siera, avec électronique multi standards à
commutation automatique. Cest un de ces téléviseurs
à châssis type KM1, une des électroniques de télévision les plus
complexes jamais
réalisées : le cauchemar des dépanneurs de
l'époque...
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C'est également à la fin des années 60
qu'apparaissent les
premiers magnétoscopes (enregistrement d'images de télévision sur bande
magnétique) à usage domestique. Ces appareils étaient connus depuis les
années 50 pour les studios de télévision, mais pas réalisés jusque la
pour usage
"grand public".
Ces premières
générations d'appareils utilisaient d'imposantes bandes magnétiques de
1 pouce, peu commodes. Le prix de ces appareils était également très
élévé et de ce fait ils ont été plutôt utilisés pour des applications
particulières (médias, enseignement...).
Ci contre magnétoscope Philips EL3402 de 1968. Documentation
commerciale de cet appareil.
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La sonorisation évolue nettement depuis la fin des
années 60. Les grands festivals de musique rock de la fin de cette
décennie, notamment Woodstock, ont nécessité la conception de gros
systèmes capables de
sonoriser convenablement des endroits énormes.
D'abord par l'évolution de l'amplification : depuis le
début des années 70, il est possible de construire des amplis
"costauds"
à semi-conducteurs, bien plus puissants et moins énergivores que leurs
équivalents à lampes.
Ci-contre, au dessus : amplificateur mono à lampes,
Teppaz 960. Un des derniers dans cette technologie, il date du début
des années 70.
Ensuite, par les haut-parleurs : si le principe de
l'électrodynamique est identique depuis le début des années 30,
l'emploi de matières modernes (notamment pour les aimants) permet de
construire des éléments ayant
des rendements énormes.
Ci-contre, en dessous : des enceintes "colonnes" Faylon
(Belgique),
de 1973. Ce n'est pas des monstres en terme de tenue en puissance, mais
leur
rendement est très bon.
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Les années 70 voient arriver en masse les
appareils radio, hi-fi et TV d'origine japonaise.
Si dans les années 60 ce matériel était d'assez basse
qualité, ils vont rapidement évoluer et prendre
une grande part du marché par des prix tout à fait
concurrentiels, tout en gagnant en qualité.
Beaucoup de constructeurs européens
d'électronique grand public vont subir d'immenses pertes de marché et
de dommages (et
même disparaître) du fait de cette concurrence.
Ci-contre, une platine vinyle, un ampli-tuner
stéréo et deux
enceintes SP-2500 de
marque Sansui, vers 1973.
Autres
appareils d'autres marques
(également belges comme Carad, Frank, Servo-Sound...) disponibles.
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Dans les années 70, les fabricants d'électronique
belges étaient encore actifs et innovants malgré la concurrence
japonaise. Voici du matériel de la
marque Servo-Sound,
datant de 1972-73. Les enceintes sont
amplifiées et comportent un système d'asservissement électronique sur
base de la position du haut-parleur. Ce système était innovant et le
principe a été repris par certains grands constructeurs par la
suite !
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A la mode également dans les
années 70, ces grands combinés radio-platine vinyle
et cassettes, plus économiques que les ensembles à
éléments séparés.
Ci-contre, un ensemble Toshiba de 1974. Enceintes
assorties disponibles mais une des deux a le tissu
abîmé dans le bas de la caisse. Plusieurs de ces ensembles disponibles.
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La radio n'occupe plus la place centrale dans les
habitations (sauf en tant qu'élément dans les installations Hi-Fi),
détrônée par la
télévision.
Mais on la retrouve partout (chambres, cuisine,
garage,...) sous des formes
diverses : radios portables, combinée avec un enregistreur de
K7, miniature,...
Le récepteur de radio deviendra même un objet
publicitaire !
Nombreux appareils annnées 70, de toutes formes et
tailles, disponibles.
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En 1973, Philips introduit le magnétoscope a cassette VCR
pour le grand public.
Ceci permet d'enregistrer des programmes de
télévision, et éventuellement ses films
personnels en y
connectant une caméra vidéo. Ce système était bien plus pratique que
les magnétoscopes à bandes, qui seront abandonnés totalement en usage
domestique.
Ci-contre, le tout-premier premier
magnétoscope à cassettes VCR de
Philips, le N1500 (1973). Meilleure photo à venir...
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Les Japonais vont rapidement suivre le mouvement :
arrivée en 1975-76 de deux standards de
cassettes vidéo : le VHS (de JVC) et le
Betamax (de Sony).
Ci-contre, le tout-premier premier
magnétoscope Betamax de
Sony (1975), hélas pas en très bel état (un second identique et en bien
meilleur état a été
trouvé depuis
cette photo).
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Les appareils de télévision
évoluent encore fortement dans les années 70 : ils
sont totalement à transistors (plus de lampes) ; nette
amélioration des tubes cathodiques (tube autoconvergent et
aussi
système Trinitron de Sony) ; nombre de canaux à
recevoir ; accessoires tels que la télécommande
(d'abord
à ultrasons puis à infrarouges) ; premiers
systèmes de télétexte. La
sécurité est aussi augmentée avec la
protection anti implosion des tubes.
La production de masse, tant en Europe (entre autres à
la CBRT), qu'en Asie,
a permis une grande diminution des prix et une augmentation de la
fiabilité. Ci-contre,
téléviseur
Philips fin années 70.
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1970 : la grande antenne de Coditel Verviers
(encore
visible de nos jours sur la colline de Petit-Rechain) est
érigée.
Cette antenne permettra, par un faisceau hertzien 7GHz en liaison avec
l'antenne de Coditel Liège, d'augmenter encore le nombre de
stations TV que la télédistribution pourra
proposer.
Des
programmes radio sont
également retransmis par la
télédistribution, en FM, avec une très
grande qualité sonore.
Ci-contre, le pylône d'antennes de
Coditel Verviers, en 1977. © photo :
Jean Magis
Mise à jour 10/22 : vu l'abandon de la télédistribution
analogique, toutes les antennes ont été démontées pendant l'été 2022.
Ne reste que plusieurs dipôles verticaux sur ce pylône : émission FM ?
Signaux GSM ?
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La multiplication des stations de
télévision proposées par les
télédistributeurs pose problème chez certains
clients, propriétaires d'anciens téléviseurs
avec sélecteurs pour 6 ou 8 programmes. Ces "vieux" appareils
ne peuvent ainsi pas recevoir l'ensemble des stations mises à
disposition par le "câble" ! Les
télédistributeurs vont proposer à leurs
clients la fourniture de "convertisseurs", connectés entre la
prise de réception et celle du téléviseur.
Ces convertisseurs comportent un clavier de sélection, et
permettront de voir l'ensemble des chaînes TV avec un ancien
appareil récepteur...
Ci-contre, un de ces convertisseurs qui furent
placés chez les clients de Coditel. Plusieurs disponibles dans
la collection.
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La Belgique est pratiquement totalement
"câblée" dans les années 70. Le
matériel de
réseau des débuts, à lampes,
(amplificateurs,...) est
remplacé par des
équipements à transistors, permettant une plus grande
bande passante, et donc plus de programmes - tout en étant nettement
plus fiable. Les camionnettes "Renault
4"
jaunes de la société Coditel sont visibles un peu
partout...
Ci-contre, l'équipe des Techniciens de
Coditel Verviers, au pied de l'antenne, en 1975. © photo :
Jean Magis
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C'est aussi dans les années 70
qu'apparaissent les premières consoles de jeu vidéo,
se connectant sur un téléviseur ordinaire.
Les quelques jeux disponibles (première
génération) sont très
simples, au graphisme basique et aux possibilités
limitées. Mais ces jeux ont eu un beau succès et se
sont développés rapidement, conjointement aux
performances des micro-processeurs et des mémoires.
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L'été 1979, Sony lance sur le
marché le tout premier lecteur de cassettes
stéréo, portable et de bonne
qualité. Nommé Walkman, ce tout premier
modèle est le TPS-L2.
Cet engin (et tous ses successeurs et imitations)
constitureont
une petite "révolution sociale" lors de la
décennie suivante...
Beaucoup de voix s'élèveront
pour stigmatiser "l'isolement social" des auditeurs de ces
appareils...
Certains prédisaient aussi une
génération de sourds...
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Les récepteurs de radios connaissent un changement
important de conception. L'appareil totalement analogique, avec cadran
à
aiguille et bouton rotatif de sélection des stations se voit de plus en
plus remplacé par un tuner accordé
numériquement, avec mémoires de stations et affichage numérique de la
fréquence reçue. Cette nouvelle technique est apparue dans les années
70 sur des appareils très haut de gamme (comme le Revox A720, vers
1973), mais cela se diffusera dans le matériel grand public au début
des années 80.
Ci-contre, un Pioneer
F-X500L de 1984.
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C'est également à la fin des
années 70 qu'apparaissent les premières radios
pirates en Belgique. Leur nombre va croitre considérablement au début
des années 80.
A partir de 1981, certaines deviendront
légales, et seront alors
nommées "radios
libres". L'autorisation de la publicité en 1985 donnera à certaines des
moyens
financiers dont elles ne disposaient pas avant, permettant leur
développement. D'autres resteront dans l'esprit original, associatives
/ communautaires.
L'immense majorité de ces radios
disparaîtront dans la seconde moitié des
années 80, leur financement restant un des pricipaux
soucis, mais aussi la perte de motivation des équipes qui les avaient
lancées...
La plupart seront absorbées par des réseaux
naissants ou existant déjà.
Ci-contre (dessus), quelques autocollants
de radios d'époque.
Ci-contre (dessous), du matériel d'émission. De
haut en bas : codeur stéréo, émetteur petite puissance (20-30W) et
ampli
linéaire d'une centaine de W. Un autre émetteur d'époque visible ici.
Un autre
ampli pour émetteur FM (très puissant) ainsi qu'une table de mixage
font aussi partie de la
collection...Ceux-ci proviennent d'une
radio libre disparue de la
région de Verviers (REV).
Encore une autre
table de mixage (marque Power, France), provenant d'une radio
de la région de Sambreville...
Ces radios ont été créatives, sur le plan
technique aussi. Par exemple avec ce système Digimatic...
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A la même époque (1978), la RTBF lance des
émissions de
week-end, destinées aux plus jeunes : Radio-Cité. Ce fut des émissions
d'une qualité rare, avec d'excellents présentateurs et techniciens, et
une programmation musicale tout à fait impeccable.
Au départ centrées sur Bruxelles, ces émissions
utilisaient un émetteur de réserve de la RTBF... Puis, à partir de
1983, ce fut diffusé
plus largement. En 1984 il y avait 5 émetteurs : Bruxelles
(93,2) ; Liège (102,4) ; Charleroi (90,8) ; Tournai
(103,9) et Léglise
(100,6).
Programme exclusif de week-end, ce fut élargi à la
semaine, et nommé Radio 21 du lundi au vendredi. Fin 1985, il fut mis
fin à l'aventure Radio-Cité et les week-ends furent alors sous le nom
Radio 21 (et même
Système 21 à une époque). Cette station est
ensuite devenue Classic 21 en 2004.
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Toujours à la fin des années 70,
la C.B. (Citizen Band - "bande du citoyen") est
libérée en Belgique. Ce fut l'autorisation (d'une
certaine manière) de l'émission d'amateur dans des
limites fort strictes : les fréquences allouées (autour des
27MHz) et une forte limitation de la
puissance d'émission.
Ci-contre : deux appareils émetteurs-récepteurs de
C.B. et les accessoires. Ces appareils pouvaient être installés dans un
véhicule ou en station fixe, avec une alimentation.
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L'accès à la C.B. ne
nécessitait pas de license ni d'examen. De ce fait, l'usage de cette
bande
de fréquence aura connu un grand succès au début des années 80. Cela
restera utilisé, notamment par des camionneurs, jusqu'à la
démocratisation des GSM.
Ci-contre : autocollant de 1979 d'un club de "cibistes"
(c'est ainsi qu'on nommait les utilisateurs de la C.B.) basé à
Stembert, dans la région de Verviers.
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Les années 80 voient apparaître
d'énormes combinés radio-K7 portables,
surnommés "Ghetto-Blaster" ou encore "boombox". La puissance,
et même la qualité sonore, de ces appareils
était souvent étonnante.
Ces appareils ont fait partie intégrante
de la culture "hip-hop", dans ces années 80.
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Mais, au début des années 80, les fabricants européens
subissent un rude coup de concurrence avec les produits asiatiques.
Malgré la rationnalisation des constructions (comme à la CBRT) ou le
regroupement de constructeurs, l'électronique grand-public "made in
Europe" va
continuer à décliner dans les années 80, la chute des ventes ayant déjà
commencé dans les années 70.
Ci-contre : une publicité incitant à acheter Européen, en 1980 (parue
dans le magazine Spirou !).
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Les auto-radios seront de plus en plus souvent combinés
avec un lecteur de cassette et ensuite, dès la seconde moitié des
années 80, avec un lecteur de CD. Ils sont devenus de plus en plus
sophistiqués, intégrant des tuners "digitaux" pour plus
de stabilité de réception.
Ci-contre, un Blaupunkt type Cambridge de
1988.
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C'est également l'explosion du jeu
vidéo dans les années 80.
Ceux-ci évoluent vite, par rapport aux
premières générations des années
70. Grâce à l'évolution très rapide
des micro-processeurs, des mémoires, et aussi des circuits de
pilotage vidéo.
Les jeux gagnent en niveaux et en graphisme. Les
consoles évoluent aussi, devenant plus universelles. Le jeu
est contenu sur une "cartouche" (mémoire électronique
ROM) et il est donc possible d'en changer sur la console, et de
n'acheter que les jeux qu'on aime.
Ci-contre, la console Vectrex, sortie en 1982
était la seule à l'époque à
disposer de graphismes vectoriels de
haute qualité. L'écran est monochrome mais les jeux
étaient fournis avec des "overlay" (filtres colorés)
qu'il fallait placer devant l'écran pour avoir une restitution
"couleurs". Cette console n'aura connu qu'une commercialisation de deux
ans. Son avantage était aussi, bien sur, de ne pas
dépendre d'un téléviseur pour être
utilisée puisqu'elle comprenait son propre écran.
Cette console est de la seconde génération des jeux
vidéo.
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Les consoles de jeu évoluent, le
constructeur Nintendo sort la NES (Nintendo Entertainment System) en
1985. Il s'agit toujours d'un système à
microprocesseur 8 bits (basé sur le microprocesseur 6502),
avec des cartouches ROM pour les jeux. Mais les logiciels évoluent
et on parle de la 3e génération de consoles de jeux
avec l'arrivée de ce modèle et de ses concurents
directs.
Cette console arrivera en Europe en 1987.
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La radio est partout, dans de multiples formes,
dont les plus compactes.
Dans le baladeur K7 illustré ci-contre
(Toshiba), la radio est ingénieusement incluse dans un
boîtier au format d'une cassette audio. Ce boîtier
prend place dans l'appareil, en lieu et place d'une K7
enregistrée !
Si les ghetto-blasters permettaient de faire entendre sa
musique à tout l'environnement, ici
c'est l'écoute individuelle qui prime !
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La radio musicale traditionnelle va voir
apparaître une furieuse concurrence, à la
télévision.
En 1981, MTV est crée. Il faudra attendre
quelques années pour avoir sa diffusion sur le câble
de télédistribution belge. Il était bien sur
possible de recevoir ce programme par satellite, mais les
équipements étaient encore fort coûteux dans
les années 80. Et puis, la
Belgique étant particulièrement bien
câblée, et depuis si longtemps,
que les téléspectateurs belges avaient
déjà perdu l'habitude des
réceptions par antennes...
Les chaînes de
télévision purement musicales (et destinées
à
un public jeune)
vont remettre sérieusement le modèle "radio musicale" en
question. "Video killed the Radio Stars" fut la première
chanson
diffusée sur MTV, prémonitoire dans un certain
sens...
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Lançée en 1984 par le groupe
Thorn, la
chaîne anglaise Music Box ne vivra que jusqu'en 1987.
Ce programme est apparu quasiment directement sur
le câble
de télédistribution belge, en même temps que
Sky Channel.
A sa disparition, il sera remplacé par
MTV
sur le câble.
Ci-contre un feuillet publicitaire de Music Box,
affiche et flyer également disponibles.
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Dans les années 80, de nombreux
"video-clubs" sont apparus,
ou il était possible de louer des cassettes vidéo
pré-enregistrées, la plupart au standard VHS.
Ci-contre un présentoir publicitaire lumineux pour les
films "Proserpine". Il contient l'affiche du film "Papy fait de la
résistance", en 1983.
Ce genre d'accessoire publicitaire était présent dans
ces fameux vidéo-clubs, avec bien sur aussi des affiches et autres
supports publicitaires pour promouvoir les films récents et arrivant
dans le magasin.
Dans leur immense majorité, les clients souhaitaient
louer des films récents, mais ceux-ci arrivaient dans les vidéo-clubs
bien après leur passages dans les cinémas. La plupart de ces
vidéo-clubs avaient aussi des K7 cachées sous le comptoir, que les
clients
demandaient souvent avec un peu de gêne : les films "X" !
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Les cassettes au format VHS permettaient plus
d'heures
d'enregistrements que le Betamax, ce qui explique
peut-être (avec les locations de K7 majoritairement dans ce standard)
que de tous les
systèmes existants, ce fut le seul qui ait
subsisté... Ci-contre, un magnétoscope VHS fin
années 70. Le chargement de la cassette se fait encore par le
dessus de l'appareil, les générations suivantes
auront un système de chargement frontal pour la cassette.
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Côté européen, le standard des cassettes vidéo VCR est
abandonné à la fin des années 70 et les
constructeurs lancent le
système V2000 (inventé par Philips) en 1979-80. Il s'agissait de faire
façe
à la concurrence asiatique et leurs standards, avec un nouveau
système très performant. Néanmoins,
malgré ses qualités, ce
système n'a jamais vraiment percé près du
public et fut abandonné dès le milieu des
années 80. Ce fut un coup rude pour les constructeurs européens.
Ci-contre, cassettes V2000.
Quelques magnétoscopes aussi dans la
collection, lire ici la restauration
d'un de ces appareils.
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Une grande révolution dans les
années 80 : le son devient "digital" ou "numérique",
avec l'invention du CD. Ce support va quasiment
détrôner les
disques vinyles dans les années 90 (avant que les albums 33
tours ne
connaissent un regain d'intérêt dans les
années 2000).
Ci-contre, le tout-premier lecteur CD
commercilaisé par Philips en novembre 1982 : le
modèle
CD-100 (deux de ces appareils disponibles).
La révolution de l'audio
numérique est
lancée, mais il
faudra attendre la seconde moitié des années 80 pour
trouver un répertoire musical intéressant sur CD dans
le
commerce.
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Cet appareil de 1986 préfigure un peu le futur :
c'est un combiné radio + double cassette et lecteur CD. Pas de platine
pour les disques microsillons (vinyles) !
Ceci est le combiné Hitachi type MX-W01.
Anticipation de la fin des disques vinyles...
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L'enregistrement sur disque optique a
démarré vers 1978 (étudié depuis 1972) avec le système Laservision, qui
deviendra le CD vidéo / Laserdisc. Ces disques de grand format (30cm)
permettaient l'enregistrement de films, sans conversion digitale,
contrairement au CD audio.
Ci-contre, un des lecteurs laserdisc commercialisé
par Philips en 1982 : le modèle VLP720.
Malgré sa qualité supérieure d'images (par
rappport aux magnétoscopes à cassettes), ce format ne rencontra jamais
le succès en
Europe (prix, disponibilité des disques...). Encore utilisé au début
des années 90, surtout pour les disques de Karaoké, il fut remplacé par
le DVD à partir de 1995. La production d'appareils et de disques fut
abandonnée définitivement en 1998.
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Une autre révolution dans les
années 80 : l'arrivée massive de la micro
informatique domestique.
Les micro-ordinateurs de différentes
marques sont proposés à des prix attractifs, et c'est
les jeunes qui vont souvent être les premiers à
adopter ces engins.
Utilisés comme consoles de jeux surtout, mais pas uniquement,
ces ordinateurs auront un grand succès. Le premier fut le
TRS-80 de Tandy (photo ci-contre), et un des plus populaires fut sans
contexte le
Commodore 64, avec ses sons et ses graphismes agréables. Mais
il y a eu une multitude de modèles : le ZX80 de Sinclair,
l'Atom de Acorn, le MSX,...
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C'est en 1983 que IBM lancera son PC (Personnal
Computer).
Machine
très couteuse au départ, c'est surtout parce que des copies
(clones) vont être proposées à prix compétitif que ce système va
prendre le marché, et faire disparaître progressivement les petits
ordinateurs domestiques des années 80, incompatibles entre eux. Les
performances et les
possibilités
d'assemblage personnalisées feront de ce système le standard dès les
années
90, avec différentes versions de processeurs, de plus en plus de
mémoire vive et de masse. Les écrans et cartes graphiques, de basse
résolution au départ, verront leurs performances augmenter pour
atteindre une qualité d'image fabuleuse. Les disques durs, quasiment
impayables dans
les années 80, vont augmenter de taille et parallèlement, leurs prix
diminueront
constamment.
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Les années 80 verront également l'arrivée de la
télévision
à
péage, notamment avec Canal + en France en 1984.
Pour pouvoir regarder les émissions, cryptées, il
fallait
souscrire à un abonnement payant, et installer un décodeur (fourni dans
l'abonnement) chez soi. Dans cette première version, le client recevait
tous les mois un code unique à encoder au clavier de l'appareil. Ce
code était également fonction du numéro de série du décodeur, et donc
ne pouvait servir que pour un seul appareil, déterminé dans le contrat
du client.
Ci-contre, un premier modèle de décodeur Canal + France,
utilisé entre 1984 et 1995.
La version Belge de Canal +, avec des émissions
spécifiques, arrivera en Belgique fin 1989.
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Le
cryptage analogique "Discret" (DISpositif de CRyptage Electronique de
Télévision) était basé sur le décalage des signaux vidéo
par rapport aux "top" de synchro horizontale. Celui utilisé en France
était le Discret 11 (11 bits soit 2048 combinaisons possibles) et en
Belgique le Discret 12 (12 bits soit 4096 combinaisons possibles).
Il y
aura plusieurs adaptations successives dans la technique pour contrer
les
tentatives de décodage non officielles. Car, oui....
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Ce dispositif fera l'objets de
nombreuses techniques
de
piratage, la revue Radio-Plans publiant même un schéma
de
décodeur en décembre 1984 - soit
quelque semaines après le démarrage de cette chaîne en France !
Le magazine en question sera saisi sur ordre de justice
avant la distribution aux revendeurs, mais certains abonnés l'avaient
reçu avant l'ordre de saisie, et les photocopies de l'article en
question ont circulé à l'époque.
Ci-contre, la réponse de Radio-Plans dans le munéro de
décembre 1984 finalement ré-édité, bien entendu sans l'article
incriminé... Ceci est un fait quasiment inédit dans l'historire de la
presse technique électronique.
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Le cryptage en
Belgique était basé sur le même principe, mais manifestement plus
élaboré (en plus du double de combinaisons possibles). Peu d'infos
précises à ce sujet, mais il semble tout de même
que le piratage de C+ ait été moins répandu en Belgique qu'en France.
Ci-contre : un décodeur pirate construit sur base du schéma
"Radio-Plans" pour Canal + Belgique,
sans doute au début des années 90. Un des schémas qui circulaient se
nommait
"let me see" ! Il y a eu plusieurs versions, cela fonctionnait plus ou
moins,
avec pas mal d'instabilités...
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Ces décodeurs pirates ont évolué par la suite, surtout
en France : il est à se demander d'ailleurs comment des infos
techniques aussi critiques aient pu être connues des concepteurs de ces
montages. Certains magasins de composants français vendaient des "kits"
prêts à assembler
et contenant l'ensemble des composants nécessaires !
Les techniques de cryptage évolueront dans les années 90
avec l'arrivée de la télévision numérique, rendant obsolètes tous ces
montages plus ou moins efficaces ! Ceci impliquera, bien sur, le
remplacement des décodeurs chez les clients.
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Et arrivèrent les années 90...
L'industrie électronique européenne, déjà mise à mal
depuis la fin des années 70 avec la concurrence asiatique, souffre
encore dans ces années 90. Des
pans entiers de ces entreprises vont tout simplement disparaître, après
maintes réorganisations, licenciements, reventes...
Plusieurs échecs
commerciaux importants
côté européen (le V2000, la DCC et le CD-I notamment) n'ont pas aidé
cette industrie à s'en sortir...
La CBRT,
unité d'assemblage de téléviseurs
du groupe Philips, connaîtra un sort similaire à celui de la MBLE, avec
des réorganisations et délocalisations.
D'autre part, avec le recul de plus de 30 ans maintenant, il est
visible aussi que
les différents gouvernements n'ont pas non plus tenté de favoriser
l'industrie belge dans des secteurs vitaux. Les ACEC
n'ont pas obtenu
le contrat de remplacement des centraux téléphoniques en 1987, ceci en
plus de l'arrêt du projet du TAU (Transport Automatisé Urbain) à Liège.
Et
l'association MBLE-ATEA a été mise à
mal par la
Régie des Téléphones et Télégraphes lors de la mise en place du futur
réseau GSM en Belgique.
A la fin des années 90, seules quelques
entreprises d'électronique belges subsisteront encore, en ayant
totalement changé de domaine et abandonné l'électronique à destination
du grand public. Et
en Europe ce ne fut guère mieux, avec la disparition totale dans les
années 1990 et 2000 de grands noms de l'électronique tels que Saba,
Telefunken, Grundig, Graetz, Lenco, la plupart des marques
françaises,...
Malgré cela, que d'évolutions encore ! Citons-les en vrac :
- La cassette DCC, crée par Philips pour succéder à la
cassette audio bien connue. Ce système n'aura pas de succès et
sera abandonné rapidement.
- Le Mini Disc de Sony a été un rude concurrent pour la
DCC et a bien été utilisé pendant des années. La qualité sonore était
convenable bien que l'enregistrement fasse appel à un protocole de
compression audio.
- Les graveurs de CD, apparus en 1995 comme accessoires
de PC, puis ensuite comme appareils autonomes, vont permettre
de créer ses propres CD audio, sans aucune perte de qualité de son.
Bien sur,
ces CD pouvaient aussi servir de mémoire de masse pour des archives
informatiques.
- Le CD-I (interactif) ne connaîtra pas le succès non
plus et sera abandonné assez rapidement.
- Le DVD apparaît en 1995, et présente une meilleure
image que
les K7 VHS. Dans les vidéo-clubs, il remplacera progressivement les
cassettes mises en location. Ce sera également la fin du "laser disc"
vidéo de 30cm en 1998 (qui, hors applications de karaoké, n'a jamas eu
de grand succès).
- La
télévision est toujours à tube cathodique, bien
que les premiers écrans plats apparaissent à la fin de la décennie.
Mais elle passe en format d'image 16:9, plus proche de la restitution
cinéma que le 4:3 d'application depuis les débuts de la télévision. Les
tubes cathodiques seront adaptés en conséquence et on atteindra avec
cette dimension d'écrans les
limites techniques de cette technologie. Et les téléviseurs deviendront
difficiles à transporter, tant ils étaient lourds ces 16:9 cathodiques !
- Les
premiers téléphones cellulaires, avec les
premiers réseaux (en Belgique Proximus en 1994). C'est le standard GSM
européen qui deviendra le système universellement utilisé dans le
monde. Au départ, les appareils et les communications étaient fort
onéreuses, et la présence du réseau encore partielle. Les
investissements suivront pour avoir une couverture optimale partout. Le
coût des abonnements et des appareils diminuera contamment, rendant
l'accès à cette technologie possible pour (quasiment) tout le monde.
- Les prix de l'électronique de loisirs (hi-fi, vidéo,
télévision,...) diminuent
encore, mais d'une manière générale la qualité aussi.
- Sur les ordinateurs les systèmes d'exploitation
s'améliorent, et surtout avec l'apparition de Windows 95 sur les PC.
D'autres sytèmes d'exploitation sont aussi présents comme OS/2
(abandonné ensuite) et Linux apparu au début des années 90, et qui
évolue vers l'interface graphique également.
- Les consoles de jeux évoluent, de par les
possibilités des processeurs, de la mémoire (dont le prix est en forte
diminution) et les circuits graphiques. Les images des nouvelles
générations de jeux n'ont plus rien à voir avec ceux de première et
seconde génération, et sont de plus en plus réalistes.
- La marque Apple, qui fut très prisée dans les années
80 (avec les Macintosh) et moins présente dans les années 90, reviendra
avec l'iMac. Cet ordinateur au design novateur sera un beau succès
technique et commercial.
- Le son de la télévision s'améliore, avec l'apparition
des systèmes 5.1 capables de restituer l'ambiance sonore comme au
cinéma avec de multiples haut-parleurs.
- La restitution hi-fi traditionnelle avec deux (plus
ou moins) grosses enceintes change un
peu avec l'apparition des systèmes à caisson de graves et deux mini
enceintes. Le son de ces systèmes peut être tout à fait
excellent, comme ces Bose
Lifestyle.
- Et ... bien sur, sans doute la plus grande révolution
de ces années 90 : l'ouverture du réseau Internet pour les
citoyens. Si au départ cela fut un amusement pour les "geeks" de
l'époque, dès les années 2000 cela deviendra un moyen de communication
et d'information universel. Sans doute la plus grande révolution depuis
l'invention des transmisions sans-fil !
- A ne pas négliger aussi, l'apparition de nouvelles
normes au niveau européen, imposant notamment le logo CE sur les
appareils à partir de 1996. Ceci imposera de nouvelles techniques de
conception (point
de vue sécurité) et de certification des appareils. Si ce fut une
contrainte au départ, cela aura eu le mérite de faire disparaître du
marché de dangereux engins comme il en a existé encore dans les années
80.
Ces années 90 sont passionnantes aussi, et la collection
commence à s'enrichir de pièces typiques.
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