Gabriel Carpentier est originaire d'une famille
active dans la farbication du lin. Mais il était plus
attiré par la mécanique de précision et la
nouvelle technologie de la radio "sans fil".
C'est en 1924 qu'il démarre son
entreprise, dans un entrepôt appartenant à son
père, avec la construction de condensateurs variables de
précision, de commutateurs et pièces
détachées pour la radio. Ces pièces sont
marquées "G.C". Les transformateurs étaient eux
marqués avec le logo "Cartran" (voir ces logos ci-dessous).
En 1926, un premier bâtiment est
construit sur le terrain de la maison familiale, Doornstraat
à Kuurne.
En 1936 un nouveau bâtiment est
érigé dans la Harelbekestraat, toujours à
Kuurne.
En 1940, la
société conçut son
premier modèle de récepteur de radio. Tout
était prêt pour la construction en série,
mais la guerre éclata...
En mai 1940, pendant la terrible bataille de la
Lys, le bâtiment de Harebekestraat fut incendié et
détruit.
Certaines productions ont continué
pendant la guerre, dans l'ancienne usine de Doornstraat, notamment la
construction de lampes de poche et de supports de piles.
Le
bâtiment de Harelbekestraat fut reconstruit pendant la guerre,
et ainsi l'entreprise
put ainsi redémarrer directement à la
Libération.
Après guerre, les premières
radios ont été commercialisées. L'entreprise
n'achetait que les lampes, supports, résistances et
condensateurs. Tout le reste des pièces nécessaires
(châssis, cadrans, transformateurs, pièces
mécaniques) était construit par les ateliers
Carpentier.
C'est dans les années d'après
guerre que cette entreprise connut une expansion extraordinaire.
Pendant les années 50, l'entreprise
conçut et réalisa également des ballasts
pour les lampes fluorescentes.
Dans les années 50-60 les
équipements audio haut de gamme furent conçus et
réalisés par la société. Les
premiers magnétophones à bobines avec trois moteurs
de précision Papst, mais également les amplis,
tuners, enceintes, ... Voir la page
"hi-fi Carad" consacrée à ces
équipements.
L'entreprise construisait également des
appareils de radio, souvent inclus dans des
ébénisteries originales et comprenant aussi des
platines
disques et même des magnétophones. Voir page
"radios Carad" pour plus d'infos sur ces appareils.
Carad a également produit des
magnétophones et équipements pour les laboratoires de
langues, ainsi que des enregistreurs industriels, notamment pour le
bureau
d'études Laborelec.
Outre les activités de construction,
Carad fut aussi importateur en Belgique du matériel
Thorens, Ortofon, et RCF.
En 1954 l'entreprise commenca la production de
téléviseurs noir et blanc multistandards.
L'étude avait commencé bien avant, à la fin
des années 40. L'émetteur de Lille était
proche de la Belgique (en 819 lignes) et les émetteurs
hollandais et allemands (en 625 lignes) étaient aussi
captables en Belgique. Il fallait donc pour ce pays des
téléviseurs multistandards. Quelques
téléviseurs sont visibles sur la page "téléviseurs
Carad"
de ce site.
Amplificateurs de sonorisation et
électrophones étaient également au programme
de la marque, quelques modèles visibles
ici.
Dans les années 60, la
société collabora avec Telefunken pour la conception
et réalisation d'appareils de télévision en
couleurs.
A partir de 1965, les appareils Hi-Fi furent
construits avec des semi-conducteurs en lieu et place des lampes.
Au plus fort
de son activité, la société employait
plusieurs centaines de personnes.
La société fut reprise
à la fin des années 60 (année exacte?) par
le groupe anglais Thorn, qui
vendit certaines de ses
productions (Ferguson,...) sous la marque Carad.
En 1973 fut crée le dernier
développement de la marque, le magnétophone
professionnel R73. Une photo et la documentation de cet appareil sont
disponibles sur la page
"hi-fi Carad".
En 1975, le groupe Thorn mit
fin à l'entreprise, et cela semble s'être assez mal
passé d'après un document d'époque
signé "Nesten"
: il y est
relaté une occupation de l'usine par le personnel et d'autres
choses "bizarres". Ce document n'est pas publié ici pour des
raisons évidentes de droits d'auteur.
A noter que la fermeture
de l'usine Carad a
été également mentionnée en
débat parlementaire le 4 février 1975,
rapportée dans le Moniteur belge N° 48 de 1975 (page
1424).
En 1975 et après, le matériel fut vendu sous la
marque Ferguson - Carad, vraisemblablement assemblé par Ferguson
(puisque l'usine Carad était alors fermée) et "badgé" Carad pour le
marché belge...
publicité de juin 1975
La marque Carad a réapparu plus
tard sur des appareils bon marché
produits en Corée. Ceux-ci n'avaient plus rien à voir
avec l'entreprise de départ (un de ces appareils visible sur
la page
hi-fi). Il y a même eu des
appareils électro-ménager (lave-linges,...) vendus en
Belgique
sous cette marque !
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