LE fabricant électronique Belge: M.B.L.E.


Voici les informations découvertes actuellement (dernière mise à jour : 12 février 2022) sur cette entreprise. Toujours à la recherche de toute information supplémentaire pour compléter ceci! Merci d'avance!

Sources d'information et références en bas de page.

Nombreux liens ci-dessous, vers d'autres pages de ce site, avec plus d'infos et nombreuses photos, ainsi que des documents d'époque à télécharger. Clic pour agrandir (dans une autre fenêtre) les photos de cette page.

Note importante au sujet des documents et images présentées ici !



1 : Développement industriel de la M.B.L.E.

La Manufacture Belge de Lampes Electriques fut la plus grande fabrique de composants et assemblages électroniques Belge. 

L'entreprise fut fondée le 18 mars 1911 et nommée au départ "Lampes Brabant", elle fabriqua tout d'abord des ampoules d'éclairage à incandescence sous la marque «MAZDA» (en référence à Ahura Mazda, le dieu qui rendait la lumière visible, dans la Perse antique). 

Elle fut fondée par messieurs Louis-François De Bakker et Emmanuel Pêtre, ces deux associés créant la société avec un capital de départ de 200.000 BEF. Elle succède à l'ancienne entreprise De Bakker déjà spécialisée dans les lampes électriques.  

De 1911 à 1913, l'entreprise était basée à Vilvoorde (adresse inconnue).


L'entreprise déménagea le 2 juillet 1913 quai du Halage 55 à Bruxelles-Anderlecht (photo ci-contre, datant des années 50, donc après le déménagement de la MBLE). Ce site occupait une surface de 5000m².
Plus de photos des tout-débuts sur cette page.


usine M.B.L.E.



C'est le 30 juin 1915 que l'entreprise change de nom pour devenir la "Manufacture Belge de Lampes Electriques", M.B.L.E. en abrégé. 


La technologie des lampes d'éclairage fut améliorée, avec l'usage de matériaux différents, tandis que leur fabrication fut progressivement automatisée et mécanisée, afin d'augmenter la productivité et de permettre une réduction des prix de vente.

Ci-contre : une des premières lampes d'éclairage de marque "Lampes Brabant", en 1912. Cette lampe est constituée d'un ballon en verre sous vide et d'un filament de tungstène. Le filament est maintenu en place par des crochets en molybdène, eux-mêmes attachés sur une tige en verre. Caractéristiques : diamètre 18cm, 225 Volts, 230 Watts.

usine M.B.L.E.


Plus tard, les lampes d'éclairage devaient évoluer : filaments spiralés, et ampoule remplie de gaz.
Une lampe Mazda de 1930 (13cm, 220V, 500W), construite de cette façon.
Ces lampes avaient un bien meilleur rendement que les premiers modèles sous vide, tout en restant relativement faible : la puissance électrique consommée était fort importante par rapport à la lumière produite.


Ci-contre le logo des lampes Mazda en 1936.


lampe Mazda


A partir de 1924-25, grâce à une augmentation de capital, certains types de tubes électroniques furent mis en production par la MBLE, qui disposait déjà d'une considérable connaissance des techniques du verre, du vide, et de la construction de filaments incandescents. Ce fut les débuts de la marque de lampes «ADZAM» (anagramme de Mazda), marque déposée en 1925.
Mais jusque vers le milieu des années 30, les tubes de type européens furent produits sous la marque ULTRON, avec une numérotation spécifique et boîte d'emballage différente des Adzam. Tableau d'équivalence entre les lampes Ultron et les lampes d'autres marques, voir lien en bas de cette page.

Les bâtiments initiaux devenant rapidement trop petits, le 28 septembre 1946 l'entreprise acheta le site d'une ancienne fabrique de lacets "Fabrique de Tresses et Lacets Torley", rue des Deux-Gares à Anderlecht (voir autres pages pour plus d'infos, liens ci-dessous).
Ce site a été édifié à partir de 1905 (anciens bâtiments côté Senne), et progressivement jusque dans les années 30.

Quelques bâtiments furent construits ou adaptés, et la MBLE s'y établit le 08 novembre 1948. Le siège social de la société fut à cet endroit jusqu'à la fin. D'autres sites de production furent acquis ou construits par la suite, voir ci-dessous.



Ci-contre, les bâtiments du site des Deux-Gares, vus du ciel, dans les années 60. Le grand bâtiment avec l'enseigne MBLE sur le toit est celui dont l'autre facade est située côté rue des Deux-Gares.


usine M.B.L.E.



En 1947, l'entreprise commenca la fabrication de tubes fluorescents pour l'éclairage.

C'est également en 1947 qu'une grande décision fut prise par l'assemblée générale des actionnaires: fabriquer des composants électroniques, et démarrer des activités nouvelles dans le domaine des télécommunications et de la physique nucléaire.
Tout cela en continuant le développement des activités déjà existantes.

Un tel ambitieux programme à nécessité l'obtention de licences, d'aides d'autres entreprises et aussi la création de bureaux d'études propres.

Entre 1949 et 1955, l'effectif de ces bureaux de recherche avaient augmenté de plus de 160 docteurs, ingénieurs universitaires et ingénieurs-techniciens.


En 1951, l'entreprise devint la S.A. "Manufacture Belge de Lampes et de matériel Electronique", toujours MBLE en abrégé.

De 1948 à 1964, l'entreprise fut dirigée par M. Marcel Hublou, administrateur-délégué (photo ci-contre).

A son décès le 22 octobre 1964, la succession dans la fonction sera reprise par M. Jacques Lagrange.


usine M.B.L.E.


En 1955, l'entreprise comptait trois usines modernes (photos ci-plus bas) sur une surface totale de 56000m².

Le nombre de personnes employées par l'entreprise n'a quasiment jamais cessé d'augmenter, voir tableaux ci-dessous. 

Dans les années 50 toujours, la M.B.L.E. avait un personnel de moyenne d'âge jeune: 31 ans pour les hommes, 24 ans pour les femmes; et enfin 35 ans pour le personnel de maîtrise. Ceci est peut-être une explication du dynamisme qu'a connu cette entreprise.


Voici un dessin -typiquement style 50's !- de l'usine d'Anderlecht, rue de l'Agrafe. Une photo ci-dessous...

usine M.B.L.E.



Dès 1954 l'entreprise s'intéressa à la fabrication des semi-conducteurs (transistors), et en lanca la fabrication dans les nouveaux bâtiments de la rue de l'Agrafe. Par la suite, il en fut de même pour les circuits intégrés hybrides (produits au même endroit). 

Bien sur, le développement de la télévision a conduit la MBLE a construire des tubes cathodiques ainsi que des ensembles pour les téléviseurs : blocs de déflexion, bobinages, sélecteurs de canaux (tuners) et composants spécifiques.

En 1956, les résistances non linéraires furent mises en fabrication, et MBLE en devint le premier producteur mondial. En 1959, le nombre de VDR produites ainsi doublé par rapport à 1958 !

En 1959, furent mis sur la marché des nouveaux produits, notamment des ensembles de comptage industriels à prédetermination, des appareils de mesure spéciaux pour l'industrie, des nouveaux types de tubes électroniques, une nouvelle gamme de condensateurs polyester, une nouvelle gamme de transistors au germanium et de diodes de puissance silicium. 

Les tubes électroniques SQ (Special Quality) étaient également construits. Destinés aux applications ou, soit une grande robustesse, soit des caractéristiques très serrées étaient demandées, ces tubes étaient rigoureusement testés.

La production totale de semiconducteurs fut augmentée à la fin des années 50, tant au point du vue quantités produites que nombre des modèles proposés.

C'est aussi à la fin des années 50 que la MBLE mit sur le marché des panneaux didactiques destinés à l'apprentissage de l'électronique. Ils étaient constitués de modules enfichables et interchangeables, qui constituent chacun un ou plusieurs circuits électroniques de base. En interconnectant les circuits entre eux, il était possible de réaliser ainsi un montage électronique et le mettre en fonctionnement. Ces panneaux mettaient en oeuvre des tubes et des transistors. Les circuits étaient réalisés en matière plastique avec support à broches sur lequel figure le symbole de l'élément. Ces supports étaient enfichés sur le panneau de base, et en mettant en place ces éléments on représentait automatiquement le circuit employé. Ces modules eurent du succès dans l'enseignement.

usine M.B.L.E.


A partir de 1962, les modules d'automatismes industriels "Norbit" sont proposés. Cette gamme de relais statiques permettait de réaliser des fonctions de base en logique câblée, remplaçant avantageusement les systèmes à relais.

Les condensateurs furent produits à partir de 1963 dans l'usine de Roulers. Un tiers de la capacité de cette usine était utilisée par ailleurs pour produire les potentiomètres. A partir de 1964 un second hall de production a été mis en chantier à Roulers, augmentant ainsi de 7000m² la surface de cette usine.

La fabrication des lampes d'éclairage fut arrêtée en 1963 , et celle des tubes électroniques en 1970.

Les circuits imprimés furent produits dans l'usine du boulevard Herbette, l'entreprise maîtrisait la technique du multi-couches et des trous métallisés. Déjà en 1956, des circuits imprimés pré-assemblés (avec les composants) étaient proposés comme modules pour la télévision.
En 1973, 80% de la production des circuits imprimés était destinée aux télécommunications et aux ordinateurs, le restant pour des équipements professionnels (caméras et moniteurs, enregistreurs...)

Les circuits intégrés furent produits rue de l'Agrafe à Anderlecht. Ce ne fut pas la production qui occupa le plus de personnes, mais cela fut un très important pôle de développement de composants électroniques. Les coûts de développement imposèrent une fabrication en très grande série de circuits standardisés, et une fabrication fortement automatisée.

Les mémoires, indispensables compléments au développement des systèmes programmables (automation et informatique) furent aussi au programme,  notamment les modèles à tores magnétiques, dès les années 60.

Mais la MBLE ne fut pas uniquement un constructeur de composants électroniques, cette société a aussi conçu, construit et commercialisé des ensembles électroniques. Des systèmes de contrôle du trafic automobile ont été réalisés dès les années 60, notamment pour la ville de Bruxelles.

Dans le domaine des radiocommunications, la MBLE a produit des émetteurs-récepteurs fixes ou mobiles, ainsi que des équipements radar destinés tant à usage civil que militaire.

En 1966, le service de sémaphone fut lancé en Belgique (présent aux Pays-Bas depuis 1963) et la MBLE produisit du matériel pour cette nouvelle technique.

Pour la navigation de plaisance, il fut conçu le "radio-océan" RO-15/16/17 comprenant 3 parties : radiogoniomètre, récepteur et émetteur.

Les transmissions par fil furent également construites dès les années 50 : téléphonie interurbaine à courants porteurs, télégraphie harmonique, transmissions codées de données, centraux téléphoniques

Les équipements d'instrumentation et d'automatisation industriels furent également au programme de la M.BL.E. , dès les années 50.

La MBLE fut aussi active dans le domaine de l'électronique militaire : système de guidage de missiles sol-air "Hawk", électronique pour les avions Lockheed F-104G (radars NASARR) et Mirage 5B, télécommunications cryptées, systèmes de détection par infra-rouges, radars.

A partir de 1964, la MBLE travailla sur la réalisation de systèmes d'observation sans pilotes, sur base d'un cahier  de charges de l'OTAN. Un des premiers "drones",  l'Epervier, mis au point entre 1969 et 1973. Le 8 septembre 1967, la version X-3 de l'appareil fut présenté à une délégation de l'OTAN et du gouvernement belge sur le site d'Elsenborn. Une version X-4 fut mise à l'étude dès 1968. L'engin permettait de prendre des photos, en étant piloté à distance. Il fut développé et construit par la MBLE (nombreuses références sur le web avec clef de recherche "MBLE epervier"), et utilisé par l'armée belge jusqu'en septembre 1999. (13)

Les équipements de mesure et de contrôle pour l'industrie et la recherche furent aussi étudiés et mis en fabrication: spectographie d'émission, mesure et régulation des grandeurs physiques, mesure des grandeurs mécaniques, pesage et dosage, radioisotopes.

Dès 1962, le département de physique nucléaire de la M.B.L.E. a conçu  et commercialisé un dosimètre thermoluminescent pour radioisotopes, qui fut un réel succès. De même, ce département a également réalisé des appareils de mesure de radiations totalement transistorisés. Egalement, la réalisation de ce spectromètre nucléaire à scintillation.

A noter que dès 1963-64, le laboratoire de métrologie de la M.B.L.E. fut mis à disposition des clients, pour l'étalonnage et la remise en service de leurs équipements de mesure industriels (mesures électriques mais également mécaniques).

Dans le domaine industriel textile, le système de mesure de la longueur des fibres de laine nommé "Almeter" a été conçu et constamment perfectionné dans les années 60 afin d'être adapté pour la mesure des fibres artificielles.

Dans les années 60, plusieurs pays d'Europe ont fondé deux organisations de recherche dans le domaine spatial : ELDO (European Launcher Development Organisation) et ESRO (European Space Research Organisation). La Belgique a participé à ELDO et a été chargée de la partie étude et développement du système de guidage.
Il s'agissait d'une très importante réalisation électronique, et la M.B.L.E. fut choisie en 1964 pour mener à bien cette réalisation.

Une activité mécanique existait aussi, avec la construction de diverses pièces nécessaires aux ensembles construits dans les ateliers, mais aussi avec de la construction particulière pour des clients. Au programme : étude et réalisation d'outillages, tôlerie de précision et pièces mécaniques diverses.

Au milieu des années 60, la MBLE a mis en construction des moteurs de faible puissance, des "micro-moteurs" (moins de 5W de puissance). Trois sortes de moteurs étaient produits : moteurs à courant continu (DC, avec collecteurs) ; moteurs synchrones alternatifs (un ou deux sens de rotation) et moteurs pas-à-pas.

En 1964, la M.B.L.E. est devenue représentante pour la Belgique du matériel d'antennes de réception de la marque française Portenseigne.

Dès 1967, la MBLE a étudié et mis en vente des ensembles destinés à la télévision en couleurs, compatibles avec le système PAL et également destinés aux appareils multi-standards.
Des nouveaux équipements destinés à l'automation industrielle, ainsi qu'au pilotage de moteurs par thyristors ont également été mis en vente.

En 1968, la MBLE a construit et fourni et mis en service 4 nouveaux émetteurs de télévision pour la TV publique belge, ainsi qu'un radar destiné à la surveillance du trafic maritime sur l'Escaut.

Dès les années 60, le développement de l'informatique fit aussi partie du programme MBLE, en collaboration avec la division Electrologica de Philips. Un laboratoire de recherche fut créé, sous la direction du chercheur Vitold Belevitch, en 1963. Les différentes recherches furent centrées sur les langages de programmation, l'étude et mise au point des systèmes, les techniques de "discrétisation" pour les télécommunications. La construction des équipements fut bien sur au programme de la MBLE également. M. Belevitch assura la direction du laboratoire jusqu'à sa retraite, en décembre 1984. Ce laboratoire fut reconnu internationalement.

Des équipements de calcul et d'automatisme ont été conçus pour des applications particulières : analyse chimique automatisée, contrôle de production, contrôle de la pollution et du trafic routier, composition pour imprimerie.

Comme il se devait pour une telle entreprise, la MBLE disposait d'un service de contrôle qualité, qui fut situé Boulevard Herbette. Ce service avait plusieurs sections : pièces mécaniques, composants électroniques, systèmes électroniques. Il disposait de locaux climatisés et à température contrôlée (pour l'étalonnage des appareils de mesure), ainsi qu'une grande cage de Faraday destinée aux tests des équipements de réception professionnels (tests de bruit de fond). Ce service testait aussi les "kits" afin de les vérifier du prototype à la construction, et valider les manuels de montage.

Dans les années 70, l'entreprise réalisa des circuits hybrides, notamment pour la télédistribution (documentation téléchargeable sur cette page).

Dans les années 80, les 4 grands secteurs d'activité de la MBLE étaient les composants électroniques, les télécommunications civiles, les appareils de défense et les fabrications mécaniques.

En 1989, la RTT (Régie des Télégraphes et des Téléphones) Belge fait appel d'offre pour la mobilophonie de 3e génération, totalement digitale et fonctionnant sur 900MHz. Ce nouveau réseau devait être lancé en 1991 pour remplacer le réseau de mobilophonie analogique (450MHz) existant. Ce fut la prévision du futur premier réseau de GSM, qui sera nommé Proximus en Belgique.
Une collaboration Siemens et Philips, via leurs filiales Atea et MBLE, emporte un premier contrat (phases 1 et 2) de 170 millions de BEF (1).
Cette association est nommée AMM, pour ATEA-MBLE-Mobile. Des retards de livraison du matériel ont reporté le lancement de ce réseau, retardé à décembre 1992, puis à 1993... En mars 1993, la RTT (devenue Belgacom) dénonce le contrat qui le lie à AMM, le réseau ne répondant pas aux attentes.
La responsabilité de cet échec semble avoir été du côté des deux parties : normes non incluses au départ et implantations équipement réseau non terminées du côté de Belgacom (6), mais aussi délais de livraison du hardware et du software... (6)
En juin 93, Atea reprendra la gestion du projet pour les premières stations de base installées (la MBLE devenant un exécutant), et Belgacom introduisit la société Motorola dans l'installation du réseau. (8)
Ce premier réseau GSM fut finalement lancé en Belgique en 1994.


2 : Les différents bâtiments et sites de production de la M.B.L.E. 


Le bâtiment de Bruxelles (Rue des Deux-Gares, 80). L'entreprise restera en ce lieu de 1948-49 jusqu'à la fin.
Ci-dessous, liens vers plusieurs pages de ce site avec des photos à l'intérieur de ce bâtiment.

usine M.B.L.E.


Le bâtiment d'Evere (avenue Ciceron, 1), construits à partir de 1954.

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L'arrière des bâtiments d'Evere, avenue Ciceron. En haut à gauche, une vue partielle des terrains de sport mis à disposition du personnel.

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Le bâtiment d'Anderlecht (rue de l'Agrafe 68-70), utilisé à partir de 1955. S'y trouvaient les unités de production du matériel de télécommunications, de physique nucléaire ainsi que les lignes de fabrication des transistors et des circuits intégrés.

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Fin des années 60, une autre usine sera mise en construction à Grâce-Hollogne (un dessin du projet ci-contre), près de Liège.

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Dans une première phase pour ce site de Grâce-Hollogne, dont la fin était prévue pour 1972, il était prévu une surface de 10000m² en hall de fabrication et bâtiments divers. Le budget prévu était de 408 millions BEF et l'emploi était assuré pour 500 personnes (250 fin 1970). Le personnel devant être formé à Bruxelles. Cette usine produisit des sous-ensembles préfabriqués pour les téléviseurs : notamment des sélecteurs de canaux à diodes varicap ainsi que des bobines de déflexion. Une seconde phase de construction fut prévue, et devait durer 5 ans pour la réalisation. Cette phase devait voir la création d'un second hall de montage de 6500m² , le personnel étant alors doublé.


Une autre usine existait aussi à Roeselare / Roulers, active dès 1961, grâce à l'acquisition de bâtiments d'une ancienne usine textile. La MBLE fit construire une extension, avec des nouveaux bâtiments plus spacieux et adaptés, à Beveren (à proximité), utilisés à partir de 1964. Photo ci-contre pendant la construction, en 1963.

Cette unité-ci produisit les condensateurs en plastique métallisé, ainsi que les potentiomètres.

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Et encore à Anderlecht (Bruxelles), la MBLE a acheté en 1960 les bâtiments de l'ancienne usine textile Fabelta, 67 Boulevard Herbette (carrefour boulevard Herbette et rue de l'Orphelinat). 

Y étaient construits : circuits imprimés, bobines de déflection pour TV, équipements de contrôle de pipelines. C'est également ici que se trouvait le contrôle qualité. 

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Vers 1966, une succursale fut ouverte à Bierges, au départ pour l'activité vente de matériel de soudage Philips (pas de photos).
En 1970, cette succursale déménagea dans le parc industriel de Wavre-Sud.

De même, il existait des bureaux d'études et laboratoires, sur deux sites (pas de photos) :

  • Anderlecht : rue du Pavillon, 7
  • Watermael-Boitsfort : Avenue Van Becelaere, 2


La MBLE disposait aussi de bâtiments rue Bara 129, Bruxelles. Ils furent à vocation de magasins, à partir de 1962, mais le bureau d'étude des "kits" s'y trouvait aussi. Pas de photos extérieures de ces bâtiments.
Mais en 1971 il existait aussi dans cette même rue Bara, au N°151, une salle de démonstration des kits audio (dessin ci-contre). Dans les documents postérieurs présentant le matériel audio, cette adresse n'est plus mentionnée. Pas assez de succès ?

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Et enfin, vers 1974 apparaît le "Fanakit", genre de club pour les amateurs des kits Polykit. Le lieu était rue de Manchester 7 à 1070 Bruxelles.
Cet endroit accessible en semaine, lundi au vendredi, de 14 à 18h, et il fallait réserver pour obtenir une table de travail. Ici également, plus de trace de ceci dans des documents plus récents : faute de succès ?

Ci-contre un modèle de carte de membre.

Quelques photos de ce club (vers 1974), à voir ici.

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3 : Aspect social de la M.B.L.E.

Le personnel bénéficiait d'avantages sociaux assez inédits pour l'époque : assurance-groupe et assurance-vie privée.


Un service médico-social existait dans l'entreprise, sous la responsabilité d'un médecin-chef. Il comprenait deux spécialistes (oculiste et dentiste), 4 infirmières et deux assistantes sociales.

Ci-contre : le cabinet dentaire.

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Il existait aussi un Fonds du Personnel, alimenté par la société et qui comprenait le Fonds de santé, le Fonds des Etudes et une bibliothèque de formation.

Des salles de repos et des espaces de détente étaient aussi présents dans les bâtiments. L'optimisation des conditions de travail du personnel était constamment recherchée. 

Un cercle «Sport et Agrément» était accessible au personnel et groupait une douzaine d'activités comme le football, l'équitation, la natation, la peinture,... Les locaux et terrains de sport étaient mis à disposition par l'entreprise.

Le personnel était tenu au courant de la vie de l'entreprise par un journal nommé "allo... mble". La direction générale accordait une grande importance au climat social, et défendait une politique généreuse. Les relations amicales et respectueuses entre les membres du personnel étaient recherchées et encouragées.


La formation du personnel était considérée comme très importante, et des salles de cours et de révisions étaient utilisées. 

Ci-contre : l'école de montage des transistors (probablement rue de l'Agrafe).

Si la MBLE améliorait sans cesse ses équipements et méthodes, elle investissait aussi dans le capital humain. Citation extraite du livre "50 ans avec le progrès" :
«Mais ces efforts sur les plans scientifique et technique n'ont de signification que s'ils trouvent leur prolongation sur le plan humain.»

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Toujours la formation du personnel :

Ci-contre, en 1963, la classe de langues (au 4e étage de la rue des Deux-Gares). Le cours était dispensé par une formatrice diplômée en langues.

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Ci-contre, le laboratoire de pratique. La prononciation était enseignée en salle de classe, au moyen des phonèmes, et la partie pratique était réalisée dans le laboratoire. Chaque participant était placé dans une cabine insonorisée équipée d'un magnétophone, pour les exercices.

La bande enregistrée comportait une piste non effacable contenant les exercices. La seconde piste était destinée à l'étudiant pour les réponses, et pouvait être effacée. La formatrice pouvait à tout moment entrer en communication avec le participant, qui pouvait aussi demander l'assistance au moyen d'un bouton d'appel.

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L'entreprise mettait également le personnel à l'honneur lors de fêtes.

Ci-contre, en 1986, les décorés de l'année.

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La M.B.L.E. reçut le «Prix Industriel» de la Société Royale Belge des Ingénieurs et Industriels (SRBII), en 1955.
Citation de l'administrateur-délégué de l'entreprise (Marcel Hublou) à cette occasion :
«Un industriel ne doit pas seulement faire fructifier le capital qui est mis à sa disposition, mais il a aussi un importante mission à accomplir: assurer le bien-être matériel, en même temps que le développement intellectuel, social et moral de son personnel. Il doit aussi veiller à ce que l'entreprise, qu'il a l'honneur de diriger, constitue dans l'économie générale une véritable cellule qui contribue au bien-être matériel et spirituel de l'Homme.»
En octroyant ce prix industriel, la SRBII a tenu à récompenser la M.B.L.E. pour cette «philosophie d'avant-garde dans l'industrie belge».

En octobre 1961 la M.B.L.E., entreprise belge aussi importante qu'innovante, eut l'honneur d'une visite royale.

Tout cela n'empêcha pas l'entreprise d'être passée par des difficultés conjoncturelles par la suite (baisse de vente des semi-conducteurs et des équipements à vocation militaire), et de devoir prendre des décisions pénibles, comme en atteste un passage du rapport d'activité de l'année 1967. Citation :
«Devant de telles incertitudes, les sacrifices financiers consentis pour garder au travail le personnel excédentaire ne pourraient se prolonger indéfiniment sans constituer une imprudence grave.
Aussi, malgré de très vastes opérations de reclassement au sein de l'entreprise, avons-nous dû réduire les effectifs au chiffre de 4200 personnes.
»

Ces situations difficiles passées, la M.B.L.E. continua à croître dans les années suivantes, comme en attestent les tableaux juste ci-dessous.



4 : La M.B.L.E. en quelques chiffres.

Quelques chiffres extraits de la brochure "connaître la MBLE", qui donnent un aperçu de l'extraordinaire développement de cette entreprise.


Nombre de personnes occupées au 31 décembre des années : 

année personnel
1911 40
1947 350
1953 1.000
1960 3.000
1973 5.450


Répartition du personnel dans les différents services au 31 décembre 1973 : 

service personnel
bureaux d'études 375
production 3.140
installation / entretien 230
vente / commercial 305
administratif et auxiliaires 1.400

Parmi le personnel à cette date, se trouvaient 650 dipômés de l'enseignement supérieur ce qui correspond à 12% de l'effectif total. 


Evolution du capital et des réserves (en BEF ; 1€ = 40,33BEF)

année capital réserves total
1911 200.000
200.000
1919 540.000 3.000 543.000
1925 2.000.000 14.000 2.014.000
1937 6.000.000 950.000 6.950.000
1941 10.000.000 78.000 10.078.000
1950 60.000.000 468.000 60.468.000
1954 100.000.000 10.000.000 110.000.000
1958 200.000.000 45.000.000 245.000.000
1961 350.000.000 38.000.000 388.000.000
1964 500.000.000 23.000.000 523.000.000
1967 600.000.000 206.000.000 806.000.000
1968 750.000.000 85.000.000 835.000.000
1972 750.000.000 405.000.000 1.155.000.000
1973 750.000.000 550.000.000 1.300.000.000


Surfaces bâties des différents bâtiments (en m²), au 31 décembre 1973 : 

lieu surface (m²)
rue des Deux Gares 35.200
rue de l'Agrafe 10.000
boulevard Herbette 16.200
rue Bara 10.400
Evere 21.000
Roulers 28.400
Grâce-Hollogne 3.300
Divers 22.600

L'investissement total pour ces différentes usines représentait une somme de l'ordre de 1.700.000.000 BEF en 1973.



5 : La M.B.L.E. et Philips.

Fin 1924, un accord est signé entre la M.B.L.E. (alors en partie détenue par la SEM) et Philips, qui devient détenteur des droits de l'entreprise sur la construction des ampoules d'éclairage. Ceci a fait suite à une bataille acharnée entre différents constructeurs européens conçernant les brevets et droits de vente de ces lampes électriques dans les différents pays (voir lien "Philips en Belgique" ci-dessous pour plus d'infos).
Il semble toutefois que la M.B.L.E. ait conservé une certaine indépendance sur les autres activités.

Après guerre, ce fut une volonté délibérée de la direction d'intégrer certaines unités de production dans la structure du géant Philips dès la signature du Traité de Rome, le 25 mars 1957. Ceci avait pour but de renforcer la position de la M.B.L.E. sur le marché européen et mondial, mais aussi maintenir les activités et l'emploi dans les différentes unités. Le groupe Philips deviendra alors actionnaire majoritaire de la MBLE.

De cette manière, à la fin des années 60, un tiers des résitances non-linéaires vendues dans le monde provenaient de l'usine d'Evere, et Roulers était la plus grande unité au monde dans son domaine (condensateurs, potentiomètres).

En 1966, la MBLE commença la distribution sur le marché belge du matériel Philips pour soudure industrielle : électrodes, transformateurs et redresseurs, appareils MIG et TIG, positionneurs.

En 1967, la MBLE commenca à distribuer sur le marché belge les équipements Philips d'enregistrement magnétique, sonorisation, télévision en circuit fermé et projecteurs de cinéma 16, 35, et 70mm.

En 1982 le groupe Philips réorganise ses structures en Belgique, et le 4 janvier de cette année-là l'activité est renommée "Philips & MBLE associated". A cette date-là,  monsieur Jacques Lagrange était toujours administrateur délégué.
Le personnel était à ce moment-là composé de 5400 personnes (dont 500 ingénieurs), répartis sur les sites de la Rue des Deux-Gares, rue de l'Agrafe, boulevard Herbette, rue Bara, rue Fontainas, rue du Pavillon, Evere (avenue Ciceron), Bierges, Grâce-Hollogne et Roulers.
Le but de cette structure était de continuer à produire l'électronique à vocation professionnelle.

L'entreprise redevient MBLE S.A. en juillet 1987.

D'après quelques recherches dans le Moniteur Belge, la société "Philips & MBLE associated" a cessé d'exister en septembre 1988.

La suite est à lire au § 10 "la fin de la MBLE"...



6 : L'électronique M.B.L.E. à destination du grand public.

La M.B.L.E. n'a pas proposé d'appareils électroniques de grande consommation, vendus dans la distribution classique (téléviseurs, hi-fi,...). Par contre, l'entreprise a développé de l'électronique de hobby.

Dès les années 60, des boîtes de construction (nommées "kits") furent proposés : appareils hi-fi et de mesure, petits montages de bricolage et plus tard même des téléviseurs (en partie pré-assemblés et réglés, ou non).
Il s'agissait de boîtes comportant l'ensemble des composants électroniques et mécaniques destinés à réaliser un appareil complet. Les modes d'emploi et de montage étaient très bien conçus.
Certains de ces manuels sont disponibles sur les pages schémas belges et schémas mesure de ce site, mais également sur les pages dédiées à ces kits (liens ci-dessous).


A partir de 1972, ces kits furent vendus sous la marque Polykit.

Polykit


Certains de ces kits étaient très performants, notamment les appareils de mesure et amplificateurs audio de puissance. A tel point que certains furent utilisés par d'autres constructeurs / assembleurs, comme Soundex , comme base pour certains de leurs amplis de sonorisation.

A noter que certains de ces kits ont été vendus sous la marque Philips (références commençant par NL....) et aussi en France sous la marque Centrad (mêmes références que MBLE), notamment le générateur BEM004 (article incomplet de la revue Radio constructeur N° 235).

Vu la quantité d'informations à ce sujet, voir ci-dessous les liens vers quatre pages à propos des kits (avant 1972, les Polykit, la table de mixage, le Fanakit).

Voir aussi ci-dessous un lien vers un autre site (en néerlandais), proposant de nombreuses documentations Polykit.



7 : La M.B.L.E. et l'Expo 58 ...

Bien entendu, la MBLE fut présente lors de l'Exposition Universelle de Bruxelles en 1958, avec son propre pavillon... en forme de tube électronique !

Cette création fut dessinée par les architectes Thiran, Wybauw et Lesage.

Une particularité de ce pavillon: un volet métallique commandé électroniquement se déplaçait sous l'action du soleil, formant ainsi un écran à toute heure du jour.

Bien entendu, tout le long de la visite, on pouvait découvir des panneaux explicatifs et photographies montrant les réalisations les plus remarquables.

Venez en visite virtuelle (26 pages) dans ce magnifique pavillon!

pavillon M.B.L.E. expo 58


En dehors de son pavillon privé, la M.B.L.E. fut présente aussi dans l'exposition, notamment au palais TELEXPO avec des avec des appareils de radiocommunications, radars, télécommandes à transistors et pièces détachées. Mais aussi dans la sphère de base de l'Atomium (groupe Belgo-Congolais de l'énergie nucléaire) avec des compteurs et détecteurs de radiations et des installations particulières.


Clic sur le dessin ci-joint pour voir le plan de l'expo 58 en plus grand...

plan expo 58



8 : Identité visuelle de la M.B.L.E.

Au fil du temps, les logos (identité visuelle) de la firme ont évolué. Le lettrage, l'encadrement de celui-ci ont varié avec les années, et plusieurs logos ont existé. En voici quelque-uns. Il est fort difficile de dater avec précision les périodes, il est juste possible de voir leur présence au fil du temps sur différentes publicités ou publications.


Sur les plus anciens documents (début années 50), on trouve le logo ci-contre.

Les 4 lettres, avec les points de séparation, sont incluses dans un rectangle noir aux coins arrondis.


M.B.L.E.


C'est un peu avant 1958 que ce magnifique logo de "style atome" apparaît.

Deux mains stylisées entourent précautionneusement un noyau autour duquel gravitent 3 électrons. 

Apparaît vers 1958-59 et est encore visible sur des documents des années 70. Ce logo était présent un peu partout, y compris sur les boîtes de composants !


mble logo


Une première présentation de ce logo, un peu moins épurée.

Cette version-ci apparaît sur quelques revues techniques de 1956-57.


mble logo


Une autre "signature" sur certaines publicités des années 60, avec une police de caractères différente.


M.B.L.E.


Dans les années 70, apparaît cette écriture "normalisée", et sans les points de séparation entre les lettres. 


M.B.L.E.


Fin des années 70, un nouveau logo apparaît. Il est encore utilisé dans des publicités du début des années 80.


M.B.L.E.




9 : Publications de la M.B.L.E.

En tant que très important producteur de composants et systèmes, l'entreprise a publié nombre de dossiers techniques, documentations, livres de caractéristiques de composants (les fameux "pocket book"), publicités... mais également quelques journaux informatifs.


La revue «Allo... MBLE» était destinée au personnel de la société, et comportait des informations sur la vie interne : promotions, mariages, naissances... et aussi des articles proposés par des membres du personnel.


allo mble


Certains dossiers techniques avaient des couvertures au graphisme très moderne, totalement dans le style de l'époque, comme ce catalogue des semi-conducteurs des années 50 (clic sur la petite image pour voir la totalité)


mble bulletin


Editée trimestriellement à partir de 1958, la « Revue MBLE » est une publication de niveau universitaire présentant divers travaux de recherche et études de la MBLE.


mble bulletin


Toujours dans les années 50-60, des fascicules "Informations Electroniques" sont édités : il s'agit de présentation technique de composants, ou de nouveaux schémas d'application.


mble bulletin


En 1960 apparaît la revue "Techniques nouvelles". D'abord éditée au format "journal", cette publication prend le format "revue" au début des années 70. Le contenu est technique, présentation d'activités de la société mais aussi de sujets de développements plus généraux.


mble bulletin


Dans les années 70, la présentation de la revue change un peu mais plus son format. Elle traite toujours de sujets techniques, et d'évolutions importantes (au milieu des années 70, un article présentait les scientifiques qui ont découvert l'ADN, par exemple). Cette revue cesse de paraître en décembre 1977.


mble bulletin


A partir de mars 1977, la division "composants électroniques" publie le News Bulletin, qui présente la gamme de pièces fabriquées et donne des conseils pour le choix et l'utilisation de celles-ci. 


mble bulletin


En avril 1976 apparaît la revue "Hobbyrama", destinée à la présentation des kits Polykit.


mble bulletin


Hobbyrama était destinée à faire connaître la gamme Polykit, donner des conseils d'utilisation et de montage, des informations pour les débutants... Cette publication remplacera les numéros spéciaux de "Techniques Nouvelles" qui avaient pour but ces présentations des kits.  


mble bulletin




10 : La fin de la M.B.L.E.

Voir le §5 "la MBLE et Philips" qui décrit les dernières années de la MBLE et les multiples modifications d'organisation, suivant les changements internes du groupe Philips en Belgique dans les années 80.

En novembre 1988, Philips Belgique procède à un licenciement de 810 personnes dans le département "industrie" de Louvain, faisant craindre pour l'emploi aussi dans la MBLE (2).
En 1989, la MBLE était déficitaire (de -264 millions de BEF), la concurrence mondiale dans le domaine de l'électronique ayant fortement impacté les constructeurs européens. (3)

Début 1989, les ateliers mécaniques de Wavre et Evere furent transférés sur le site de Philips Louvain, dans l'espace libéré par la fin de l'activité Audio. (14)

A la fin des années 80, il n'est déjà plus mention nulle part du site de Grâce Hollogne (près de Liège), date de fermeture inconnue.

Début 1990 une nouvelle réorganisation fut mise en place avec notamment la création d'une société autonome MBLE défense S.A., devenant une partie du groupe Thomson-CSF (association avec le groupe Philips). Une unité de fabrication fut crée à Tubize en 1991.
En 1994 cettte société se nommera CSF-Thomson Belgium, le nom MBLE ayant disparu.

En août 1990, 130 licenciements ont lieu à la MBLE, suivis de 343 (dont 200 ouvriers) annoncés en décembre. Il restait 1268 personnes employées par la MBLE en décembre 1990. (4)

En janvier 1991, le groupe Philips crée deux nouvelles sociétés. La "S.A. Philips Components Industrial" qui reprendra les usines de Roulers et d'Evere, et la "S.A.Philips Semiconductors Industrial" qui reprendra les activités des usines d'Anderlecht. (4)

L'activité circuits imprimés du boulevard Herbette fut stoppée fin 1991, avec de nouveaux licenciements de 214 personnes. (5)
En 1993, ce bâtiment ne faisait plus partie du patrimoine de la MBLE. (7)

Dans les années 90, le groupe Philips va continuellement remanier son organisation en Belgique, revendre ses filiales, et la MBLE disparaît définitivement en 1995, toutes ses activités absorbées par d'autres structures de Philips, stoppées, ou revendues.

En 1998, Philips revend sa division "Philips Components Industrial" à BC-Components. (10) Ceci concerna les anciens sites MBLE d' Evere et de Roulers. En 1999, des réorganisations ont encore lieu sur ces deux sites avec pertes de 225 emplois. (11)

Le 22 décembre 2006, Philips Semiconductors Industrial devient "NXP Semiconductors Belgium". (acte disponible sur le Moniteur Belge)

L'usine de Wavre fut revendue en janvier 1998 au groupe Panta Electronics, et la même année l'usine d'Anderlecht (rue de l'Agrafe) fut définitivement fermée. (15)

Le grand bâtiment de la rue des Deux-Gares existe toujours (2022) et est maintenant utilisé par Infrabel (gestionnaire du réseau de chemin de fer belge). Tous les vieux ateliers à l'arrière ont été détruits et l'espace dégagé est maintenant à usage de parking. Il ne reste toutefois d'origine que les murs extérieurs, l'intérieur ayant été totalement vidé et modifié.

Le site d'Evere a été utilisé après la fin de la MBLE comme fabrique de composants sous la marque BC-components (ex-Philips) puis Vishay, puis délaissé lors de la fin de l'activité en 2008 (9).
Le terrain (et ce qui restait des immeubles) a été vendu en 2013 à un groupe actif dans l'immobilier pour y réaliser un projet de reconversion en habitations, maison de repos, commerces... 

Le bâtiment de la rue de l'Agrafe existe toujours. Il est devenu en 2013 un complexe d'appartements de luxe, nommé «La Bonneterie». (12)

Le bâtiment du Boulevard Maurice Herbette existe toujours et a également été reconverti en appartements, en 2003.

Le bâtiment de la Rue Bara (N°129) semble ne plus exister comme il était à l'époque de la MBLE, on voit encore des traces de l'ancien mur de pignon mitoyen au N°127. Le terrain est à usage de parking à l'heure actuelle, avec encore un bâtiment au fond dans lequel se trouve un commerce de détail. Le N°151 de la rue Bara (ou se trouvait le show-room Polykit) n'existe plus, un bâtiment récent est érigé à cet endroit et porte un autre numéro (plus de numéro entre le 145 et le 153 dans cette rue). Il est possible que ces deux adresses faisaient partie d'un même (grand) bâtiment à l'époque.

L'usine de Roeselare / Roulers a encore fonctionné plusieurs années (production de condensateurs pour le groupe BC-components / Philips) mais avec réduction progressive du personnel. (10) Elle a finalement fermé en 2008, après la reprise de BC-components par le groupe Vishay. (9)

Pas plus d'infos pour le moment... Documentation et information recherchées !



11 : Sources d'information et références.

  • Diverses publications et publicités de la MBLE
  • Livre "50 ans avec le progrès", 1961, édité par la MBLE
  • Livre "MBLE progrès", 1964, édité par la MBLE
  • Bulletin de la Société Royale Belge des Ingénieurs et Industriels, mai 1955 (prix industriel décerné à la MBLE)
  • Périodiques "Techniques Nouvelles", "Hobbyrama" et "News Bulletin" années 60-70
  • Revue destinée au personnel "Allo... MBLE", exemplaires de novembre 1961, février et juin 1963
  • Rapport annuel 1959 (date de publication inconnue)
  • Rapport annuel 1964 (date de publication inconnue)
  • Rapport annuel 1967 du 27 mars 1968
  • Brochure "connaître MBLE", 1973.
  • Cahier technique "VDR", années 60
  • Cahier technique "Tubes cathodiques", 1955
  • Cahier technique "Utilisation rationnelle des tubes SQ", 1962
  • Dépliant de présentation du pavillon MBLE à l'Exposition Universelle 1958
  • Contrat de travail et annexes (au fil du temps 1961-1992) de Robert S., ayant travaillé pour la MBLE.
  • Inventaire des archives de la MBLE, 1911-1998, Caroline Six, 2020 (Archives Générales du Royaume 2)
  • (1) Journal Le Soir : le 25/10/1989 "le nouveau mobilophone ATEA-MBLE emporte le contrat"; et le 7/08/90 "RTT les mobilophones de l'avenir".
  • (2) Journal Le Soir du 29/11/1988 : "Philips, locaux occupés, enquête ordonnée par Claes" ; et du 5/12/88 : "l'affaire Philips Belgique, exemplaire de l'industrie électronique européenne"
  • (3) Journal Le Soir du 19/05/1990 : "Philips Belgique a gagné 12 millions en 1989, retour symbolique au bénéfice"
  • (4) Journal Le Soir du 29/08/1990 : "Licenciements chez MBLE" ; et du 20/12/90 : "encore des licenciements chez Philips et MBLE"
  • (5) Journal Le Soir du 28/06/1991 : "La dernier round pour MBLE et ASAR ?"
  • (6) Journal Le Soir du 24/05/1993 : "Les retards du mobilophone 3e génération sont surtout imputables à Belgacom : un dossier traité à la légère ?"
  • (7) Journal Le Soir du  22/05/1993 : "Un quartier anderlechtois plein de projets"
  • (8) Journal Le Soir du 25/06/1993 : "GSM : Motorola dans le poulailler"
  • (9) Journal Le Soir du 12/10/2007 : "Vishay se décompose"
  • (10) Journal Le Soir du 13/03/2003 : "BC-Components délocalise en Chine : 194 emplois menacés"
  • (11) Journal Le Soir du 22/04/1999 : "225 emplois supprimés chez BC-Components"
  • (12) Journal Le Soir du 21/11/2013 : "Des lofts où l'on fabriquait des ampoules"
  • (13) Journal Le Soir du 04/09/1999 : "Drone de rapace belge : 23 ans à faire semblant !"
  • (14) Journal Le Soir du 13/12/1988 : "Régionalisation des marchés publics : Bruxelles victime ?"
  • (15) Journal Le Soir du 13/02/1998 : "Philips poussé par l'effet Boonstra"
  • Philips en Belgique (en néerlandais) :
    • Page Wikipedia (page consultée en novembre 2016 et revérifiée le 23 janvier 2022)
  • Page dédiée à Vitold Belevitch :
  • Diverses recherches sur le Moniteur belge (journal officiel, lois et réglements, statut des sociétés...) :
  • Construction des premiers bâtiments "tresses et lacets Torley" à Anderlecht :
  • Le bâtiment du boulevard Herbette en 2013 :
  • Information à propos de l'Epervier :
  • Services de visualisation par satellite / photos aériennes / street view de Google® et Bing® (pas de copies d'écrans reprises ici pour des raisons de conditions d'utilisation de ces services)
  • Merci à Hugo Verbeiren, Gilbert Natan, Michel Godart, Adrien Brysse, Jean-Pierre Daue et Paul Robert pour les compléments d'information.
  • Merci à Jacques Flamand, Jean-Pierre Folie, Philippe Bastin, Philippe Denis, Yves Cantineau et Laurent Six pour le don des revues et documents.
  • Merci à Marc Porignaux, Frans Prévot et Gil Vanhonnaeker pour les numérisations de leurs schémas, documents, et photos.
  • Remarque importante : les sites "mble.nl" et "mble nostalgie" sont une simple traduction en néerlandais des premières versions de cette page-ci, y compris reprise (copie !) des photos et documents existants avant l'importante mise à jour de novembre 2016.
    Ces deux sites sont donc une copie sans autorisation - ni même demande préalable - du contenu de radiocollection.be...
    Et ceci sans la moindre citation de source.
    Certains ont une conception toute particulière de la «nétiquette»...

12 : D'autres pages de ce site à propos de la M.B.L.E. :

Les tout-débuts, quai du Halage

Les bâtiments rue des Deux-Gares en 1948

Le site de la rue des Deux-Gares, au fil du temps

Les bureaux d'études et les laboratoires sur site de la rue des Deux-Gares

Quelques lignes de production, années 50-60

La construction des tubes cathodiques en 1955

La construction des varistances, dans les années 60

L'entreprise et ses réalisations en 1973

Quelques publicités

Expositions et salons

Visitez le magnifique pavillon M.B.L.E. à l'Expo 58!

Les bâtiments rue des Deux-Gares en 2002

Boîtes de constructions M.B.L.E. avant 1972

Boîtes de constructions Polykit, à partir de 1972

Un Polykit particulier : la table de mixage

Le "Fanakit" club

Les accessoires pour chaîne Hi-Fi

Diverses publications techniques intéressantes (page 1)

Diverses publications techniques intéressantes (page 2)

Quelques photos du drône "Epervier"

Quelques photos des tests des tubes SQ

Les débuts de l'automation industrielle

La fabrication des potentiomètres ajustables "metal glaze" (cermet)

Equivalences des anciens tubes de la marque ULTRON

Octobre 1961 : visite royale à la MBLE.


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