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La Hi-Fi ancienne est intéressante aussi
!
Voici du matériel japonais typique des
années 70 : une paire d'enceintes Sansui SP-2500.
Des grosses caisses, très lourdes !
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En ôtant une des grilles de protection,
on découvre un woofer de 30cm, deux médiums de 10cm
et un tweeter central, avec une pièce métallique installée
devant.
Les haut-parleurs sont en très bon
état, pas de suspensions polyuréthane qui partent en
poussière, mais bien des bonnes suspensions
"entoilées".
Tout solide que cela paraisse, un des deux woofers
ne donne plus de son !
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Vérification faite, ce n'est pas les
connexions internes, ni le filtre. La mesure de la résistance
de la
bobine donne une valeur infinie, il y a donc coupure quelque
part...
Voila donc venu le temps de la
réparation !
Le haut-parleur défectueux est
ôté de la caisse. Il s'agit d'un instrument fort
lourd !
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Vu de derrière, un aimant de bonne
taille. Pour du matériel de 1973, pas mal...
A ce stade, contrôle de la
continuité des fils
souples reliant la membrane au bornier : c'est en ordre. La coupure st
donc au niveau de la bobine mobile ou d'une connexion à
proximité. Aïe !
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Pour atteindre la connexion de
la bobine mobile, il faut ôter le dôme central.
Précautionneusement, avec un cutter on arrive à
couper l'ancienne colle.
La bobine mobile est de belle dimension,
bobinée sur aluminium, ce qui laisse supposer une bonne tenue
en puissance de ce haut-parleur.
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Vue rapprochée sur la bobine mobile et
l'entrefer de l'aimant.
A ce stade d'observation, je constate que la connexion de droite a un
aspect curieux (vu à travers la colle) ... Un examen
à la loupe confime la bizarrerie à cet endroit.
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Un peu de recherche pour découvrir
l'endroit supposé de la coupure.
Pas simple d'accès, tout est
collé avec un produit difficile à enlever... il faut
gratter précautionneusement pour ne pas déchirer la
membrane et surtout être vigilant afin de ne pas laisser
tomber des particules dans l'entrefer de l'aimant !
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C'est bien à cet endroit qu'il y a une
coupure ! Près du support aluminium, on retrouve la
continuité de la bobine. Ouf ! Plus qu'à faire un
premier essai en soudant un conducteur provisoire.
Vue rapprochée sur la connexion d'essai.
Le fil venant de la bobine mobile était bien coupé
presque
contre le support aluminium.
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Connexion définitive, collée au
silicone une fois refroidie.
Il est important que cette connexion soit bien
solide mécaniquement : un haut parleur de basses, cela bouge
bien !
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Une fois la connexion réparée et
testée, on peut recoller le dôme.
Utilisation de colle spécifique pour
haut-parleurs, il m'en restait de la réparation de mon
système Bose. Il faut évidemment avoir
enlevé tous les résidus de l'ancienne colle avant de
tenter de recoller le dôme... Ici encore, calme et
sérénité pour ne pas abîmer le haut
parleur !
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Voila le tour complet fait...
Faire cela tranquillement, il ne faut en
aucun
cas avoir de la colle qui tombe dans l'entrefer !
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Une fois le dôme remis en place,
réalisation d'un joint extérieur.
Cette colle devient transparente en
sèchant, pas de souci...
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Pour maintenir le dôme en place sans le
défoncer, un petit lestage est nécessaire.
C'est une simple fiche de courant 230V qui a
été utilisée ici, son poids étant
suffisant...
Une fois cet encollage fait, attendre 24h (temps de sèchage)
avant de remettre le haut-parleur en service !
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Le haut-parleur réparé, voyons
l'état des filtres.
Ceux-ci sont installés derrière
le panneau de commande et connexions des enceintes, sur la face
arrière.
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Les médiums et aigus peuvent
être ajustés selon le goût de l'auditeur,
avec trois positions : soft-natural-clear.
Ces commutateurs provoquent des crachements,
et de plus il serait intéressant de vérifer l'état
des composants du filtre. Donc, démontage des circuits
imprimés pour nettoyage et remise en ordre. Il
faut ôter les deux boutons, et les écrous des
commutateurs rotatifs.
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6 vis maintiennent le circuit imprimé en
place.
Pour pouvoir l'extraire hors du support, il faut
aussi
dé-souder les deux connexions vers les bornes
(marquées "input" sur le circuit).
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Nettoyage des commutateurs. Pas besoin de vider
une demi bouteille de produit, vaut mieux en mettre un peu et nettoyer
avec un coton-tige ou autre mais non abrasif.
L'état du coton le montre,
c'était pas mal sale...
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Et l'état des composants ? Les selfs sont
fort bien réalisées, sur noyau ferrite. Les deux
résistances sont ok aussi. Mais les condensateurs ?
Un essai au capacimètre (connexions
dé-soudées) montrent que leur capacité n'a
quasiment pas changé. Les condensateurs de la marque Rubycon
sont généralement de bonne
qualité. Mais quel impact sur le son ? Il s'agit ici
d'électrolytiques non polarisés, qui ne semblent tout de
même pas être le "top"...
Des condensateurs de remplacement sont visibles sur la photo ci-contre.
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Voici le relevé de schéma du
filtre, type F-4011-B.
Aucun filtrage sur le haut-parleur de basses
(woofer) ! Le médium subit un premier filtrage par
le condensateur de 10µF, la self 351 et le condensateurs de
4.7µF (passe bande à deux selfs et deux condensateurs). Ensuite, la
self 202T1est à prises
intermédiaires. En mettant l'une ou l'autre de ces prises
à la masse, il est possible de changer alors le niveau de
signal allant aux haut parleurs médiums (curieusement
nommés "squawker" sur le circuit imprimé). Le filtre pour le tweeter
est un peu plus simple (passe haut à 1 condensateur et 1 self) mais
fonctionne de façon similaire, avec
une self à prises intermédiaires. Tant pour
le médium que pour les aigües, en position "clear"
une résistance de 16Ω est mise en
parallèle avec le haut-parleur.
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Pour juger d'une éventuelle influence
des capacités sur le son, essai en remplacant celles-ci dans
un des deux filtres, suivi d'une écoute
comparative.
Les anciens condensateurs étaient
collés au circuit, et pour les enlever il faut les
arracher tant cette colle est solide ! Préparation des
nouveaux composants, et encollage au silicone-colle.
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Le nouveau condensateur est en
place, collé et soudé.
Même montage pour les deux autres, suivi
du
remontage du filtre sur son support puis dans l'enceinte.
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Alors le remplacement des condensateurs, utile ou
non ?
Sans tomber dans les critères
audiophiles, il faut admettre que leur remplacement a eu une influence
positive sur la restitution sonore. Avec les anciens composants, le son
semblait étouffé, comme si l'enceinte était
recouverte d'une épaisse couverture. Pour percevoir les
aigües, il fallait mettre le commutateur en position "clear".
Pour les médiums, même dans cette position, les voix
semblaient toujours être un peu en retrait.
Belle amélioration avec les nouveaux
condensateurs ! L'écoute perd cet aspect
étouffé, et gagne en clarté. En position
"clear" les aigües deviennent agressives, même. Pour
les différents morceaux écoutés, la position
"natural" des deux filtres donne un résultat tout à
fait bon.
Les
anciens condensateurs étaient des électrolytiques non
polarisés, les nouveaux (en fait des New Old Stock plutôt)
sont des plastique non polarisés. Oui, les anciens composants
avaient toujours leur capacité (mesurée au
capacimètre), mais qu'en était il de leur ESR
(résistance série équivalente), de leurs fuites
évntuelles,... comme quoi la valeur absolue de la
capacité ne dit pas tout !
Bien sur, la qualité d'écoute est un critère
hautement subjectif ! Mais
les deux filtres ont tout de même été
équipés de nouveaux condensateurs...
Même s'il ne s'agit pas d'enceintes de "grande marque
prestigieuse", l'écoute est agréable, le son est assez
"bluffant". Ce genre de matériel a du avoir son
succès dans les "auditoriums" des magasins de l'époque
!
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