Réalisation
d'un commutateur audio hi-fi, seconde partie
**********************************************************************************************************
Note importante : ce montage a été
totalement revu et
modifié en octobre 2020. Ceci est donc une page d'archive.
Voir le nouveau montage ici
!
**********************************************************************************************************
Passons maintenant au
système de commutation
proprement dit...
Comment générer les signaux de
synchronisation, les enregistrer puis les décoder ensuite ?
Tout d'abord, il est évident qu'il faut
utiliser
des signaux que le magnétophone
n'altèrera pas lors de l'enregistrement ou de la lecture. Des
signaux carrés (digitaux) ne seraient pas bien
restitués, la distorsion étant trop
élevée. Les magnétphones analogiques ne sont
pas prévus pour enregistrer ce type de signaux de
commutation aux flancs raides. Les risques d'erreurs de lecture et
d'interprétation par le commutateur
seront alors trop importants. Il faut donc enregistrer des
signaux
sinusoïdaux, et de fréquences acceptables par le
magnétohpone : c'est à dire dans la bande
passante de l'appareil.
Ce premier constat étant posé, de
quels signaux aura-t-on besoin pour le commutateur?
Deux possibilités se présentaient.
La première, enregistrer 16 fréquences
différentes
correspondant chacune à une commutation, donc une
fréquence par sortie commutable. La seconde solution
possible était d'enregistrer un signal série, avec
des impulsions de synchronisation et des impulsions de données.
La première solution aurait demandé 16
générateurs de fréquences, suffisamment
distinctes l'une de l'autre; et surtout 16 filtres à bande
étroite pour le décodage. C'est réalisable,
mais cela aurait
été assez complexe.
La seconde solution ne demande que deux
fréquences distinctes et deux filtres. Cela semblait plus
réalisable et c'est cette solution qui a été
retenue, après quelques essais préalables.
|
Les premiers essais de codeur et
décodeur, ici au tout début de la
réalisation (seul le codeur est câblé au
moment de la photo).
Le codeur est donc un convertisseur
parallèle vers série, et le décodeur fait
l'inverse : le signal série est converti vers
parallèle.
|
La première chose est d'assurer une
parfaite synchronisation des données entre le
codeur et le décodeur. Chacun comportant un compteur binaire,
il faut les cadencer par les mêmes impulsions
et aussi remettre à zéro ces compteurs au
même moment. Cela peut se faire par l'usage d'une horloge
commune, et du câblage des entrées "reset" des
compteurs sur la même impulsion de remise à
zéro.
Mais ici il n'y aura qu'un seul signal pour la synchronisation...
Commant faire pour y passer les impulsions de comptage et de remise
à zéro?
|
|
Le compteur maître
(côté codeur) est cadencé par des impulsions
provenant d'un oscillateur. Une fois arrivé à 16
impulsions, la 5e sortie binaire utilisée (ici Q9) passe
à 1. Cette sortie va remettre ce compteur à
zéro pendant un certain temps.
C'est le rôle de la temporisation. Pendant tout le temps ou
cette tempo est active, il n'y a plus d'impulsions de synchronisation
qui passent sur la ligne de synchro. Côté
décodeur, c'est une autre temporisation, qui va
détecter l'absence d'impusions de comptage
pendant un certain temps. Si ce temps est dépassé,
cette tempo remettra le compteur du décodage à
zéro. Quand les impulsions de comptage reviendront, le
compteur du décodage recommencera à compter
à partir de zéro, en synchronisme avec celui du
codeur!
|
|
C'est un peu plus compliqué que cela en
réalité... La tempo côté
décodage
est en fait "réarmée" à chaque impulsion.
Quand il n'y a plus d'impulsions, cette tempo décompte puis
elle active une autre tempo, plus courte, qui va remettre le compteur
à zéro.
Pour que la tempo de détection de la mise à
zéro fonctionne fiablement, il faut que la "pause"
générée par le codeur lors de cette mise
à zéro ait au moins la longueur de 4 impulsions.
Voici l'aspect des impulsions et de la pause
marquant la remise à zéro des compteurs. La
fréquence des impulsions est de l'ordre de 1kHz.
|
|
Maintenant que les compteurs sont bien
sychronisés, envoyons les 16 signaux.
Il suffit côté codage de placer un multiplexeur 16
vers 1 type 4067. Les différentes entrées Y1
à Y16
sont commutées vers la sortie commune Y en fonction de la
valeur présente sur les entrées A,B,C,D. Il y a 4
entrées binaires, donc 16 combinaisons. Si cs 4
entrées valent toutes 0, c'est Y1 qui est envoyée
vers Y, et ainsi de suite...
Côté décodeur, c'est
avec un démultiplexeur qu'on va retrouver les
données. Son entrée commune est reliée
à la sortie commune du multiplexeur du codeur. Comme le
compteur binaire côté décodage est synchrone
avec celui du codage, le mutiplexeur et le démultiplexeur
reçoivent donc le même code sur leurs
entrées A,B,C,D.
Ainsi les données arrivant sur une des
entrées du multiplexeur côté codeur se
retrouvent bien sur la sortie correspondante
du démultiplexeur. On a ainsi réalisé une liaison série assez
simple :
les données sont
envoyées les unes après les autres
sur la ligne de données.
|
Les données en sortie du
décodeur ne seront pas stables pour autant, et ne seront
présentes que pendant
un moment: quand la sortie du compteur aura la valeur binaire
correspondante. Le démultiplexeur devra donc être
pourvu de mémoires, qui maintiendront les 16 sorties dans leur
état pendant tout le reste du cycle. Ceci sera
réalisé
avec des registres type 4099.
A ce stade, on a bien des données qui
sont envoyées depuis le codeur
vers le décodeur. On voit ici que deux liaisons sont
nécessaires : la synchronisation et les données.
Voyons maintenant comment les assembler en un seul signal, qui pourra
être enregistré sur bande.
|
|
Comme énoncé en début
de cettte page, les données enregistrées devront
être des signaux sinusoïdaux.
Si on veut rassembler les signaux de synchro et de données, il
va falloir choisir deux fréquences, enregistrables, et
suffisamment
différentes que pour être séparées
au décodage. De plus, le signal carré de
synchronisation a une fréquence fondamentale de 1.024kHz
(horloge de 32.768kHz divisée par 32). Ces impulsions devront
"contenir" un signal sinus qui devra être
détecté.
Il faut donc que la fréquence de ce signal soit suffisament
haute que pour qu'à chaque impulsion de synchro il y ait au
moins 4 périodes complètes de signal
sinus présentes "dans" l'impulsion. Pareil pour les
données, mais ici la fréquence est moitié
moins élevée que la synchro (division par le
compteur binaire).
|
|
Le choix s'est porté sur 12.5kHz pour la
synchro et 8kHz pour les données. Ces deux fréquences
sont suffisamment éloignées pour être
discriminées par des filtres pas trop complexes, et sont
également largement dans la bande passante du
magnétophone. Ces deux fréquences seront donc
mélangées et envoyées en un seul signal vers
le décodeur. Coté décodeur, deux filtres
suivis de redresseurs restitueront les deux signaux bien
séparés.
|
|
Premiers essais d'enregistrement des 16 pulses de
synchronisation. Pas mal de distorsion, il faut améliorer
cela... Le signal reçu du magnétophone est la piste
du dessus et le signal envoyé
est la piste du dessous.
Le décalage temporel est logique: il
dépend de la vitesse de défilement de la bande
et de l'écartement entre la tête d'enregistrement et
celle de lecture.
|
|
Cela devient mieux ! Il faut enregistrer avec un
niveau assez faible (largement
en dessous du niveau "O dB" des vu-mètres), pour
éviter la saturation de la bande.
|
|
Une fois les bons niveaux d'enregistrement et de
reproduction trouvés, les signaux deviennent stables et
lisibles. Ici on voit les 16 impulsions de
synchro, et aussi que la voie N° 3 est commutée.
|
Voila pour la partie un peu théorique, et
pour les essais. L'amusant peut
alors commencer : la réalisation !
|
© Radiocollection.be, Thierry Magis 2013-2020
|
Troisième
partie de cette réalisation
Première
partie de cette réalisation
Retour
page constructions
Page accueil
|