Voici la suite de la restauration de cette radio
"batteries" de marque Carton.
Après la remise en état de l'ébénisterie
et de la face avant (à lire ici),
voici la seconde partie : la réparation des composants et le recâblage.
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Ah zut ! Le condensateur d'accord primaire a un souci
mécanique.
L'axe de ce potentiomètre est double, l'extérieur
commande les lames. L'axe intérieur commande une seule lame, pour
l'accord précis. Et cet axe intérieur est totalement bloqué... Essai
avec du dégrippant, mais il va sans doute falloir démonter ce
composant pour le décaler...
Pendant les étapes décrites ci-dessous, traitement de ce
composant au dégippant, on verra bien.
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Et une autre panne, un grand classique des radios des
années 20 !
Le secondaire du transformateur de couplage basse
fréquence est coupé...
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Les inscriptions sur le boîtier mentionne "toroïdal", et
c'est vrai !
Le transformateur est de forme torique est est collé
dans le fond du boîtier.
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Aïe ! Le dessus du transformateur est brunâtre... Cela
ne "sent" pas bon !
Et effectivement, ce n'est pas au niveau des connexions
que la coupure se trouve, mais bien dans le transformateur... Et il est
fort bien collé, c'est indémontable (et quand bien même, rebobiner un
tel transfo...). Il va falloir monter un transformateur de remplacement
!
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Les supports des lampes, après le nettoyage.
Ces sockets sont particuliers. Le support de base (fixé
au coffret) est fixe mais le support de la lampe lui-même est suspendu
par les connexions internes, faisant ressort. C'est des supports prévus
pour éviter de transmettre des vibrations aux lampes. Très belle
construction de ces composants.
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Il y a quand même des bonnes surprises.
Les condensateurs de ces époques sont souvent encore
bons et c'est
le cas ici. Leur capacité est tout à fait celle indiquée sur le
composant. Ici un condensateur marqué 3/1000 (lire sur ces vieux
composants : de µF), donc 3nF. Et c'est sa valeur mesurée !
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Et point de vue isolation, cela donne quoi ?
Eh bien, c'est pas mal du tout ! Pas le moindre courant
de fuite sous 210V DC.
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Par contre, celui-ci a un petit souci.
Sous 193V, il présente déjà un courant de fuite de 20µA.
Et si on monte à 250V, la déviation de l'aiguille est maximale, soit
100µA.
Comme ce condensateur de 150pF est placé entre l'anode de la
lampe 1 et la grille de la lampe 2, il
est préférable de le remplacer.
A cet endroit, son isolation doit être
parfaite.
Ce condensateur est visible sur la photo ci-dessous (ce
n'est pas le composant entouré en noir, mais l'autre).
Les trois autres condensateurs fixes
de ce poste sont donc encore bons, malgré qu'ils soient presque
centenaires au moment de la restauration de cet appareil !
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Au niveau des composants défectueux, l'unique résistance
de ce poste est coupée.
Il est indiqué 4Ω sur le corps de ce composant, mais ce
n'est pas une résistance de quatre Ohms ! C'est l'ancien marquage : les
résistances en Ohm sont marquées d'un ω (oméga minuscule) et les
résistances en MΩ sont simplement marquées Ω (oméga Majuscule). C'est
donc une résistance de 4MΩ ! Valeur logique pour son usage ici
(résistance de fuite de la grille de la lampe 2).
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Ces vieilles résistances sont composées d'un bâtonnet de
carbone dont les extrémités sont serties dans les connexions à vis.
L'ensemble est recouvert d'une matière isolante assez
cassante, puis le tout est glissé dans un tube en genre de rhodoïd. De
chaque côté du tube, une coupelle métallique de fermeture, tenue en
place par un écrou. Un second écrou molleté permet la connexion (voir
photo ci-dessus).
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Ici la réparation consiste à placer une petite
résistance de 4,7M / 0,25W sur le bâtonnet, en la connectant sur les
deux vis. Ensuite, enrobage du tout avec du Teflon de plombier, puis
remise en place dans tube d'origine ! Remontage des coupelles latérales
(qui vont faire contact avec les fils de la nouvelle résistance) et
ensuite des écrous de serrage.
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Le câblage d'origine était un peu bordélique (voir les
photos sur la première page de cette
restauration).
La récupération des conducteurs d'origine étant
souhaitée, on recâble dans le même style...
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Le câblage derrière la façe avant.
Cela prend forme... Le test de la basse fréquence va
pouvoir avoir lieu bientôt !
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Vue sur le transformateur basse fréquence de
remplacement.
Ces transfos élévateurs de tension ont été très utilisés
dans les montages des années 20 : ils permettaient un gain en tension
entre étages assez appréciable. Les lampes d'époque ne produisaient pas
une grande amplification.
Bien sur, la bande passante de ces
transformateurs ne permet pas une reproduction audio de grande
fidélité, mais les haut-parleurs (diffuseurs électromagnétiques ou
encore à pavillon) utilisés à l'époque n'étaient pas de grande qualité
non plus !
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Les lampes d'origine étaient absentes, et de toutes
façons il s'agit de ces anciennes européennes à 4 broches. Il y avait
deux triodes (probablement A409 et A410) ainsi qu'une pentode à broche
latérale pour la grille 2 (probablement une B443 ou similaire).
Il y a bien quelques lampes de ce type dans mon stock,
mais pour réutiliser et tester, autant construire des lampes de
remplacement ! Trois bases d'anciennes lampes (cassées) forment les
nouveaux sockets. Ici un support en cours de préparation.
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Ceci est le support qui servira pour la pentode de
remplacement. Les fils souples sont soudés aux anciennes broches, et
pour la connexion latérale, percement d'un trou et pose d'une vis M3,
avec le fil de connexion.
Le support à l'avant plan est un miniature 7 broches,
qui va être utilisé avec une pentode type DL95 / 3Q4. Pour que son
filament
fonctionne en 4V, il faut lui ajouter deux résistances de 12Ω
en série. Ces résistances sont déjà soudées sur le support.
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Les connexions réalisées (et isolées avec des
bouts de thermorétactables), le petit support entre en partie dans
l'ancienne base 4 broches.
Voila la pentode de sortie (V3) prête. Les deux autres
lampes
(V1 et V2) utilisent des DF91 / 1T4 montées en triodes (G2 reliée à
l'anode). C'est le même système de socket /
base de remplacement, sans connexion latérale. Les résistances série
avec le filament on ici une
valeur de 27Ω chacune.
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Et voila les trois lampes de remplacement !
A gauche la pentode de sortie (dès que je met la main
sur un plus bel écrou M3 molleté...), et au milieu et à droite, les
deux triodes HF / détection. Les sockets sont fixés avec un peu de
silicone-colle à la base d'époque.
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Maintenant qu'il y a des lampes prêtes, il est
temps de tester la basse fréquence de
cette radio.
De
gauche à droite : un ancien diffuseur de test (déjà utilisé à l'époque
pour le test de l'Ondolina), la
radio avec les lampes V2 et V3 en
place, une alimentation.
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L'alimentation a été construite en 2003, voir la
description ici...
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Les deux lampes en place. Le signal BF est appliqué à la
grille de la lampeV2 par un condensateur de 22nF.
Musique !
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Ce n'est vraiment pas de la hi-fi mais quel plaisir
d'entendre ce vieux poste sortir de la longue léthargie...
Bien sur, pour que cela fonctionne, ne pas oublier la
pile de polarisation négative de la grille de V3 ! A droite sur la
photo...
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2mA de courant d'anode pour V2 .
Valeur logique avec les alimentations fournies : environ
50V sur l'anode de cette lampe (et 80V sur l'anode de V3). V2 est
polarisée dans ce montage pour détecter, et pas vraiment pour
amplifier de façon linéaire un signal audio appliqué à sa grille sans
autre forme de procès ! Cela distorsionne, mais cela marche !
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La première partie de cette restauration
: Premiers soins : l'ébénisterie et la
façe avant.
La troisième partie de cette restauration
: La fin : la haute fréquence et la remise
en service.
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© Radiocollection.be, Thierry Magis 2019-2020
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