Il est de ces appareils, lorsqu'on les decouvre, on se
demande quoi en faire.
Cette radio des années 20, de marque "Carton" (Gisors,
France) fut
découverte en ... 2004 et ramenée à la maison en 2007 ! Cette collection avait demandé
plusieurs voyages, qui furent étalés sur
plusieurs années pour raisons familiales...
Et puis, vu l'état de cette radio... elle a été laissée
de côté pendant encore des années et a bien failli être démontée pour
récupération des pièces. Mais finalement... récupérer les pièces, pour
en
faire
quoi... les stocker sans peut-être jamais les réemployer ?
Voila
pourquoi elle est restée dans son triste état encore quelques années.
Si l'électronique était encore quasi complète,
l'ébénisterie avait subi des dommages assez lourds, et irréparables
pour moi.
Seulement, voilà... en 2012, via un forum, un intervenant se propose de
restaurer cette magnifique ébénisterie ! Dès lors... Le restauration
était envisageable à partir du moment ou la boiserie était remise en
état.
Plusieurs pages décrivent cette importante restauration,
qui s'est étalée sur plusieurs années.
|
|
Oh la la ! Voila l'état de ce beau poste lors de sa
découverte...
Ebénisterie ravagée, indicateur manquant et face avant
en ébonite abîmée par les ultraviolets : cette radio est restée des
décennies dans un grenier, près d'une fenêtre exposée au soleil !
|
|
Cette ébénisterie, avec ses beaux décors de marqueterie,
était magnifique.
Mais que de dégâts ! Le panneau arrière était carrément
arraché, par contre le couvercle y tenait encore, par la charnière
qui était restée intacte. Et les deux côtés ne tenaient
quasiment plus au panneau de fond.
|
|
A peine "mieux" côté droit.
Ce poste a du subir une chute, ou a été sévèrement
brutalisé dans le passé...
|
|
Non seulement la face avant a été décolorée par le
soleil mais en plus elle est sacrément sale... Il y manque aussi le
galvanomètre indicateur, mais côté électronique c'est le seul composant
absent.
Première tentative de nettoyage, pour voir... Puf ! Cet
essai a démontré qu'il faudrait démonter tout pour faire cela
convenablement.
|
|
Premières photos de l'électronique...
C'est un poste à réaction à 3 lampes, assez classique.
Une lampe pour la haute fréquence, une lampe de détection et une lampe
basse fréquence. Le couplage entre la détectrice eet la basse fréquence
est réalisé par un transformateur.
|
|
A
droite sur la face avant se trouve le condensateur variable d'accord
primaire,
et en dessous le sélecteur de gamme d'ondes. Les selfs se trouvent dans
la boîte noire à droite.
Au milieu de la face avant se trouvent les 3 rhéostats
de réglage de chauffage des lampes et en dessous le variomètre
permettant de régler la réaction.
|
|
Le transformateur de couplage basse fréquence (étiquette
blanche "Monopole") est branché entre la détection et la lampe basse
fréquence.
Sur la face avant, le condensateur variable et les selfs
du circuit secondaire.
|
|
Une vue sur le beau variomètre servant à la réaction. Une des
deux selfs (la couronne extérieure) est fixe, tandis que la petite à
l'intérieur est mobile, et commandée par le bouton en face avant.
Les fils allant au galvanomètre manquant sont
toujours présents.
|
|
Le relevé du schéma.
La lampe de sortie est ici une pentode, ce qui est assez
inhabituel sur ce genre de poste plutôt du milieu des années 20. Ce
n'est pas sa seule particularité, le commutateur 2-4 en face avant
permet de passer l'écoute entre deux lampes et quatre. Sauf qu'ici il
n'y a que 3 lampes ! Proablement une évolution d'un modèle plus ancien,
qui était bâti au départ avec 4 lampes (deux en BF, un peu comme
le SBR Ondolina).
|
|
De nombreuses autres photos de l'intérieur furent prises
avant le démontage total.
Ici, la caisse est vide et les éléments plus ou moins
remis en place, avant envoi pour restauration.
|
|
La face avant est constituée d'un panneau d'ébonite fort
épais (10mm), avec inscriptions gravées puis peintes.
C'est déjà plus propre après un premier nettoyage, mais
l'ébonite a perdu son éclat aux endroits exposés au soleil...
|
|
Vu l'épaisseur du panneau, et des gravures, un abrasage
léger suivi d'un bon polissage est envisageable.
Après quelques opérations de polissage, cela devient
mieux !
|
|
Pendant ce temps, l'ébénisterie a fait un voyage
jusqu'en Bretagne.
Entre le voyage aller et le retour, un an s'est passé.
Assez logique vu la quantité de travail à y faire pour remettre en
ordre toute cette belle construction...
Bien sur, pendant tout ce temps, la restauration de cet
appareil a été stoppée, mais d'autres projets ont été menés ! Restaurations et constructions...
Même si cette ébénisterie était fortement endommagée,
autant faire un bon colis tout de même !
Et pareil pour le retour,
cette solide caisse (+ emballage intérieur) ont été ré-utilisés !
Ci-contre, la caisse au retour, fin 2013.
|
|
Alors la, chapeau ! Quel travail spendide !
Elle est
comme neuve, et même mieux : neuve, carrément.
Encore un tout grand merci à vous, Philippe !!
|
|
Incroyable ! En comparant les photos "avant" et
celles-ci, c'est vraiment une résurrection.
Cette ébénisterie a retrouvé toute sa splendeur d'antan.
|
|
La face avant remise en place provisoirement, pour voir
et faire une
photo...
Les inscriptions sur cette face devraient être refaites,
mais on voit déjà l'avancement.
En fait, à ce stade, le plus "gros" de
cette restauration est fait. Il ne reste plus qu'à nettoyer les autres
organes et remonter l'électronique.
|
|
Cependant, pour différentes raisons pratiques, cette
restauration va être suspendue entre 2013 et fin 2019 ! L'envie n'en
manquait pas mais le temps bien, et il y avait d'autres projets,
aussi...
Voila donc le début du nettoyage des pièces. Brosses,
bassine d'eau savonneuse et même dentifrice... Inhabituels outils sur
le
plan de travail d'un électronicien !
|
|
Pour le nettoyage des pièces métalliques (visserie en
cuivre), du vinaigre, de la laine d'acier 000 et toujours la
brosse à dents...
Travail de patience et bout des doigts tout noirs !
|
|
L'ensemble des pièces nettoyées, en cours de sèchage.
Les pièces visibles dans la partie inférieure droite de
la photo sont celles d'une batterie anodique "Tudor", rénovée en même
temps...
|
|
Le polissage de la face avant (pour retrouver au mieux
l'aspect lisse de l'ébonite) avait partiellement effacé les
inscriptions. Heureusement l'ébonite était gravée assez profondément,
il "suffit" donc de repeindre ce marquage.
Usage ici d'un tube encreur blanc : cette encre tient
sur presque tous les supports.
|
|
Après application, il faut nettoyer l'excédent d'encre le
plus vite possible, car elle sèche très vite !
Des petits morceaux de papier essuie-tout sont prêts à
l'emploi. Ne pas repasser deux fois sur l'ébonite avec un papier venant
d'être utilisé... Absorber d'abord l'excédent par application (comme un
buvard), puis essuyer avec un autre papier...
|
|
Tant d'années après avoir été démontée, cette plaque
d'ébonite retrouve enfin sa place dans l'ébénisterie !
Remontage progressif : ici les deux sélecteurs de gamme
de fréquences, et les bornes du haut-parleur. Pour plus de facilité de
travail, le couvercle a été ôté.
|
|
Enfin, cette radio reprend forme... enfin !
Le variomètre de réaction, les trois rhéostats de
chauffage et les bornes antenne - terre (latérales) sont
maintenant en place. Le condensateur variable d'accord secondaire
aussi, mais ici sans son bouton ni cadran gradué.
|
|
Du côté gauche de l'ébénisterie se trouvent les bornes
d'alimentation.
Les voila remontées aussi !
|
|
Cela se complète bien...
Le milliampèremètre et le bouton - cadran gradué du
condensateur d'accord secondaires sont remis en place.
|
La seconde partie de cette restauration : les composants et le recâblage.
La troisième partie de cette restauration
: La fin : la haute fréquence et la remise en service.
|
© Radiocollection.be, Thierry Magis 2019-2020
|
|
|