Réparation d'un magnétophone
Uher Report 4000L
Voici un appareil Uher Report 4000L, de la seconde moitié des
années 60.
Cet enregistreur (magnétophone) portable fut destiné aux applications
mobiles, avec une excellente mécanique à 4 vitesses de défilement.
Ces magnétophones furent populaires, et nettement moins
onéreux que les Nagra (bien que n'étant,
bien entendu, pas tout à fait
du même niveau). Ils sont tout de même fort bien conçus, prévus pour
service en conditions "dures", et de nombreux exemplaires ont survécu.
Celui-ci a la panne classique de ces appareils, avec le moteur
spécial qui tourne par à-coups.
Les différents schémas (il a existé plusieurs versions de cet
appareil) sont disponibles sur le net avec une simple recherche. Ils ne
sont pas repris ici.
Clic sur les
images pour agrandir.
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Première chose, les tensions de sortie au niveau du bloc
d'alimentation sont trop faibles.
Si l'alimentation n'est pas correcte, c'est par là qu'il faut
commencer, avant tout le reste !
Ici on voit à droite un ancien pont redresseur B30C700
(30V, 700mA) de marque Herrmann. Le condensateur de filtrage 2000µF
Frako jaune est déjà enlevé au moment de la photo. La régulation de
tension se fait par un montage à transistors + diode zéner installés
sur le circuit imprimé.
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Particularité du montage, les anodes des deux diodes
négatives du redresseur sont séparées, une pour l'alimentation
principale et l'autre pour générer une tension négative pour la
régulation (partie supérieure du schéma ci-contre)
Certaines diodes du redresseur présentant une forte
chute de tension, remplacement par un BY164 et une diode séparée pour
la tension négative : partie inférieure du schéma ci-contre. Le
condensateur 2000µF est remplacé aussi. Pas de photo avec
l'alimentation remontée.
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L'alimentation donne maintenant sa valeur nominale de
6V, même en charge, mais
le moteur tourne toujours par à-coups.
Quelques recherches sur le net montrent qu'il s'agit
d'une "maladie" de cet appareil, tant au niveau de l'électronique de
pilotage du moteur qu'au niveau du moteur lui-même.
Pour bien comprendre comment cela fonctionne (8 fils arrivent en effet
au moteur), il faut analyser un peu le principe de fonctionnement de
l'ensemble moteur + électronique.
Voici le schéma de cette partie. En jaune clair c'est la
partie électronique qui est installée sur le circuit imprimé.
Note importante, dans cet
appareil le
pôle + de l'alimentation est celui qui est à la masse.
Le moteur comporte 3 enroulements connectés en étoile
(un peu comme un moteur triphasé), dont le point commun est connecté au
-6V. Les contacts B5, B6 et B7 du connecteur sont les connexions de ces
enroulements. Le rotor de ce moteur est constitué d'un ensemble
d'aimants permanents. En alimentant les enroulements les uns après les
autres, le rotor tourne. La vitesse de rotation dépend de la fréquence
de commutation des enroulements.
Ce
moteur contient aussi 3 contacts de démarrage (à
gauche sur le
schéma,contacts B2, B3 et B4) : à l'arrêt, deux de ces contacts sont
fermés. Lors du démarrage
du moteur, ces contacts tournent s'ouvrent et se ferment les uns après
les autres (toujours un seul ouvert à la fois), mais tout ceci un bref
instant : en effet, lorsque la
vitesse de rotation est suffisante, tous les contacts s'ouvrent par la
force centrifuge. Le rôle de ces contacts est de démarrer le cycle de
commutation des transistors. Ils sont en effet connectés entre la masse
et les bases des transistors T10, T12 et T14. Ces contacts doivent être
positionnés
précisément pour que le démarrage se produise bien : deux doivent être
fermés, de façon à ce qu'un seul transistor ne puisse être conducteur
au moment de la mise sous tension. Ce transistor dont la base est libre
va commander
l'enroulement correspondant au contact ouvert, et lancer la rotation du
rotor. Ensuite le
contact se ferme et le suivant (dans l'ordre de rotation)
s'ouvre, libérant le transistor suivant, etc... Très vite les contacts
vont tous s'ouvrir :
l'électronique étant "amorcée", le champ tournant est généré et le
moteur
tourne en arrivant rapidement à sa vitesse nominale. Les trois contacts
s'ouvrent d'ailleurs avant que le moteur ne soit arrivé en régime
stabilisé, le but est d'avoir "amorcé" l'électronique de commande.
T11, T13 et T15 sont les transistors de puissance qui
pilotent les enroulements du moteur. Ces transistors sont commandés par
T10, T12 et T14, qui sont eux-mêmes commandés par le transistor de
puissance "précédent" dans le circuit (via les condensateurs de 10µF) :
cela forme un genre de séquenceur qui génère ainsi des impulsions de
commande qui se suivent les unes après les autres.
Les 3 diodes AA118 forment un redresseur qui est
connecté côté AC aux bornes du moteur. La tension redressée (de
polarité négative par rapport au -6V) est lissée
par C37 et sert à la régulation de
vitesse, en pilotant T16 via la diode zener. Quand cette tension
redressée devient suffisamment négative, la zéner conduit, bloquant
ainsi T16. Les collecteurs de T10, T12 et T14 ne sont alors plus
alimentés, les 3 transistors de puissance ne conduisent plus pendant
cet instant. Mais le moteur est lancé et tourne, et de ce fait la
tension aux bornes des enroulements diminue (pas les 3 de la même façon
puisqu'ils sont déphasés), permettant à un moment donné à T16 de
conduire à nouveau. Le seuil de commutation de
T16 est réglé par la tension provenant de l'ajustable R53 : c'est ainsi
que la vitesse peut être réglée précisément. La tension de référence
pour R53 est crée par T17.
La transistor T16 peut être "court-circuité" par une
résistance de 470Ω (R63) via le contact K6. Ce contact se ferme en mode
rembobinage : cela met la régulation en by-pass et fait tourner le
moteur à sa vitesse maximale. Le cycle de commutation des transisors ne
dépendant alors plus que des valeurs des condensateurs et des
résistances de couplage entre les 3 étages du montage.
Les oscillogrammes de tensions moteur et circuit de
commande sont visibles sur des photos ci-dessous, après la description
de la réparation de ce module de commande.
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En observant les tensions de commande des transistors,
on
voit directement qu'il manque la commande d'un des enroulements (trace
du milieu, aucun signal).
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Voici la platine de pilotage moteur (représentée en
jaune clair sur le schéma plus haut).
Les transistors de puissance sont placés sur le
dissipateur, les trois transistors de commande sont placés juste
devant. Les condensateurs sont de type tantale goutte.
Le potentiomètre ajustable sert à régler la vitesse
exacte du moteur, et le connecteur alimentation / moteur est sur la
droite du circuit imprimé.
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Un des transistors de puissance a un passage entre la
base et le boîtier (normalement isolé des jonctions). Les jonctions B-E
et B-C sont intactes, mais ce passage entre boîtier et base perturbe
bien sur le fonctionnement de ce transistor en le bloquant (puisque le
boîtier est relié à la masse par le dissipateur).
C'est une des maladies des vieux transistors germanium,
sans doute un "tin whisker" à l'intérieur...
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Ces vieux transistors étant devenus d'une fiabilité
douteuse, et de plus n'en ayant pas dans mon stock, remplacement par
des silicium type BD438 (que j'avais sous la main...).
Les voici prêts, avec un petit dissipateur déjà clipsé
dessus, et un fil souple soudé sur la patte de l'émetteur.
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Les voici mis en place, le fil d'émetteur va passer par
le trou des connexions des anciens transistors, pour être soudé côté
pistes (photo ci-dessous).
Les 3 transistors de commande étaient des antiques
OC355, l'un d'eux avait aussi un passage entre une électrode et le
boîtier (quelques centaines d'ohms) : remplacement par 3 silicium
BC557.
Les antiques condensateurs tantale sont remplacés par
des mini MKT pour les 1µF et des électrolytiques modernes pour les 10µF.
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Les 3 petits fils provenant des émetteurs des nouveaux
transistors de puissance reviennent sur le circuit imprimé, côté pistes.
Au premier essai il s'est avéré également qu'une des
diodes AA118 était mauvaise, cela n'empêchait pas le moteur de tourner
mais en "grognant" un peu, et avec un signal de commande perturbé sur
une des phases. Je
les ai remplacées toutes les trois par des BAT85.
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Une fois le moteur lancé et à bonne vitesse, voici les
signaux quasi-sinusoïdaux sur les 3 enroulements. La 4e trace
(en dessous) montre le signal au collecteur de T16.
Pour cette mesure, la masse de l'oscilloscope est prise
sur le
-6V (qui est le pôle commun des 3 enroulements).
Cette connexion ne doit être faite que si le magnétophone n'est
raccordé à aucun autre équipement audio dont la masse pourrait être
commune avec la prise de terre de l'installation, et donc la masse de
l'oscilloscope.
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Mais le moteur (et aussi les deux autres retrouvés
en
réserve) ont des gros soucis pour démarrer. Ils sursautent, grognent,
parfois finissent par se lancer mais avec des difficultés. Certains de
ces moteurs doivent être aidés à la main. Par contre, une fois qu'ils
tournent
c'est alors de la bonne façon, sans heurts et à la bonne vitesse.
Ceci est du à un souci avec les contacts centrifuges
internes : soit ils ne se ferment plus du tout, soit ils sont décalés
par
rapport à l'axe du moteur et donc le démarrage ne sait plus se faire
normalement.
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Comme on le voit sur la photo précédente, les petits
fils de raccordement du moteur sont devenus cassants avec le temps et
l'isolant d'origine se casse aussi.
Remplacement de ces fils par des plus souples, provenant
d'un ancien câble multibrin. Ceci permet d'avoir des couleurs
différentes, plus facile pour le repérage...
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La platine de pilotage moteur est laissée hors de
l'appareil et les nouveaux fils provisoirement longs assez pour les
essais à venir. Les deux moteurs de réserve sont visibles en
arrière-plan.
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Le
souci de ces moteurs est donc une dégradation du
fonctionnement des contacts centrifuges servant pour le démarrage. Ils
se décalent sur l'axe, restent ouverts en permanence, ou encore l'un
d'eux reste fermé tout le temps...
Comme décrit plus haut,
ces contacts sont indispensables pour lancer l'électronique de pilotage
du
moteur, mais comment faire s'ils ne fonctionnent plus ? La réparation
mécanique semble être de la haute voltige sans équipement de
micromécanique adapté (mini arrache-poulies, système de compression
pour le
remontage,...). N'étant pas outillé pour ce genre de travail, c'est
alors une autre solution qui fut envisagée.
Pourquoi ne pas générer cette séquence de contacts de
façon électronique ? Bien sur le montage envisagé ne "saura" pas
exactement ou est le rotor par rapports aux enroulements, mais si
on alimente un des enroulements - même s'il ne correspond pas à la
position
arrêt du moteur - le rotor fera un petit "saut" pour se
positionner dans le champ magnétique, puis il "suivra" la
séquence... Le système envisagé ne fonctionnera qu'une seule fois
à l'allumage du moteur, puis devra libérer ses trois sorties qui
deviendront inactives.
Un compteur décimal, une horloge et des
opto-coupleurs... C'est disponible dans le stock, c'est parti pour un
essai !
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Le montage est réalisé sur une platine
d'expérimentation. Deux circuits intégrés C-MOS, un transistor, 3
opto-coupleurs, et
quelques composants passifs. Les 3 LED sont présentes pour les essais
et visualisent les sorties du compteur, mais ne resteront pas sur le
montage final.
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Les opto-coupleurs sont soudés "en l'air" pour l'essai.
Ceux-ci constituent la solution la plus commode pour interfacer le
montage (dont le négatif est sa masse) et l'électronique du
magnétophone dont la masse est positive. Le nouveau montage étant bien
sur alimenté par le 6V de l'appareil, il faut éviter des couplages
hasardeux, et les optocoupleurs conviennent fort bien pour cela ! La
sortie transistor de ces opto-coupleurs va donc remplacer les
contacts centrifuges d'origine du moteur, qui ne sont plus du tout
utilisés et doivent être déconnectés.
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Voici le schéma de cette électronique.
Les transistors des opto-coupleurs sont donc connectés
en lieu et place des contacts d'origine du moteur sur l'électronique de
pilotage d'origine. L'alimentation est reprise sur les connexions du
moteur : la masse est l'ancien commun des contacts centrifuges et le
-6V côté pôle commun des
enroulements.
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Le
compteur IC1 de type 4017 est le coeur du montage, c'est un compteur
décimal à 10 sorties. Seules les sorties
Q0, Q1 et Q2 sont
utilisées, et connectées aux cathodes des LED des opto-coupleurs, les
anodes étant connectées au + alim (via un transistor). De
cette façon,
lorsqu'une des sorties du compteur est à l'état logique un, la LED de
l'opto-coupleur correspondant est éteinte et le transistor de cet opto
est bloqué, non conducteur. De ce fait, il n'y a qu'un seul
opto-coupleur bloqué (non conducteur) à la fois : comme les contacts
d'origine du moteur.
Le second circuit intégré est un 4093, quadruple porte
NAND à trigger de Schmitt. Les 4 portes sont utilisées.
A la mise sous tension, la porte IC2D génère une courte
impulsion d'initialisation : le compteur IC1 est remis à zéro pour que
la séquence commence par la bonne sortie : Q0. La durée d'impulsion ne
doit
pas être trop longue pour que le moteur puisse être lancé rapidement
lors de la mise sous tension, et cette durée dépend des valeurs de R1
et C1. On peut l'allonger un peu si nécessaire (dans le cas ou elle
serait un peu trop courte pour IC1) en augmentant la valeur
d'un de ces composants.
Dès que cette impulsion retombe à zéro, l'horloge
constituée par IC2A + R2 et C2 démarre via les portes IC2B et IC2C.
Le
transistor T1 est actif (dès la mise sous tension, par IC2B) et les
anodes des opto-coupleurs OK1,
OK2 et OK3 sont alimentées, permettant la conduction des
transistors de ces opto.
Lorsque Q0 de IC1 est active, son opto coupleur OK1 est bloqué tandis
que les deux autres sont actifs. Cela va permettre à T10 dans
l'électronique d'origine de conduire tandis que T12 et T14 seront
bloqués par les opto coupleurs OK2 et OK3.
Au rythme de l'horloge (défini par R2 et C2), les
sorties du compteur IC1 vont donc passer actives successivement dans le
sens Q0 puis Q1 puis Q2. Ceci va bloquer successivement les opto
coupleurs OK1 puis OK2 puis OK3, simulant les contacts d'origine du
moteur lors du démarrage de celui-ci.
Lorsque Q3 va passer à 1, le compteur IC1 va arrêter de
compter car son entrée /enable (broche 13) est alors passée à l'état
logique 1 : cela bloquera
le comptage. Via
IC2B, dont la sortie va passer à 1, l'horloge stoppera et le transistor
T1 sera bloqué, n'alimentant
plus les anodes des LED des opto-coupleurs. Plus aucun des trois ne
conduira alors,
exactement comme les contacts d'origine du moteur qui s'ouvrent tous
lorsque la vitesse est atteinte.
En trouvant les bonnes valeurs pour R2 et C2 la séquence
se fait bien, et lance le moteur. Il est possible de remplacer R2 par
un
ajustable de 330kΩ avec une résistance de 2,2kΩ en série, pour
ajustement
précis. Mais avec les valeurs du schéma, cela fonctionne bien dans cet
appareil-ci !
Il est important de bien découpler les lignes
d'alimentation : un condensateur d'entrée (4,7µF suffit) installé
proche du connecteur, et des 100nF céramique au plus proche des broches
d'alimentation des deux circuits intégrés.
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Voici les signaux aux
différents points de test du schéma ci-dessus.
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Passons à la réalisation du montage de démarrage, pour
l'intégrer dans l'appareil. Il n'y a pas beaucoup de place et donc il
va prendre position à côté du grand circuit imprimé.
Pour le montage, la vis du support de ce circuit imprimé
et une des deux du moteur vont être remplacées par des colonettes vis /
taraudage M3, coupées à bonne dimension. On les voit entourées en rouge
sur la photo ci-contre.
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Voici
le bout de plaquette d'essais qui va supporter tous les composants du
montage. Sa découpe est particulière, pour s'intégrer dans l'appareil.
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La
plaquette est quasi terminée avec presque tous les composants montés
dessus. Vu
qu'ici elle doit s'intégrer dans de l'existant elle a d'abord été
découpée à dimensions puis seulement les composants y sont
placés. A gauche, on voit un connecteur permettant de débrancher les
fils aisément, pour ôter cet ensemble hors de l'appareil sans devoir
dé-souder des fils.
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Petite astuce pour tester le montage
avant de le
mettre en place :
Connecter 3 LED haut rendement + 3 résistances 820Ω (ou
même plus) en
série avec les émetteurs des opto coupleurs OK1, OK2 et OK3.
Les anodes
des LED côté émetteur des opto-coupleurs, et les cathodes côté -6V.
Souder en parallèle sur C1 un autre condensateur de plus
forte valeur, par exemple 100µF
Souder en parallèle sur C2 un autre condensateur de plus
forte valeur, par exemple 22µF
Cesi permettra de voir la séquence lentement, visible à
l'oeil grâce aux LED, et faire le contrôle. Si tout se passe bien,
démonter les LED et les condensateurs ajoutés, puis insérer le montage
dans la
commande du moteur.
Encore une fois, le découplage des lignes
d'alimentations des IC doit être réalisé avec soin !
Car, si pour une
raison quelconque (parasitage,...) IC1 se remet à zéro ou passe sur une
autre sortie, le cycle va reprendre avec le moteur en rotation et cela
va le perturber grandement !
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Voici ce montage additionnel en place. La vis côté
support du grand circuit imprimé ne peut
être mise en place que quand ce circuit est lui-même bien positionné.
Les conducteurs allant aux connexions des contacts
centrifuges du moteur sont déconnectés de celui-ci et détournés vers le
nouveau circuit.
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Une autre vue de l'intérieur de l'appareil avec le
circuit ajouté.
Il est visible qu'il est légèrement différent de la
photo ci-dessus (en cours de montage), les condensateurs de découplage,
notamment, ayant été déplacés.
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Le seul inconvénient du montage ajouté pour le démarrage
du moteur est le suivant :
Au point mort du changement de vitesse (photo
ci-contre), le moteur stoppe. La remise sur une des vitesses (par
abaissement de la manette dans une des positions) le redémarre.
Il faut attendre l'arrêt complet du moteur, une ou deux
secondes, avant de ré-enclencher une autre vitesse ! En effet, si le
moteur
est
encore lancé lors de la remise sous tension, le montage va tenter de le
relancer comme s'il était à l'arrêt, et cela provoque des forts
soubresauts !
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Après nettoyage des têtes et du cabestan, premier essai
avec une bande fournie avec l'appareil : musique ! C'est pas
encore parfait à ce stade, mais il fonctionne déjà.
Le reste du dépannage fut classique : nettoyage
contacts et potentiomètres,...
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Le réglage du frein de la bobine débitrice était trop
lâche, un réglage fut nécessaire.
Pour cela il faut enlever la tôle de façade avant.
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Par en dessous, il faut démonter le support de piles
afin d'atteindre la petite poulie qui entraîne la courroie du compte
tours.
Cette poulie est visible ci-contre et entourée d'un
trait rouge.
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Une fois la poulie sous le châssis démontée, on sait
enlever tout le
porte bobine. En dessous de celui-ci se trouve le plateau-frein (blanc,
posé sur le châssis de l'appareil sur la photo ci-contre)
Attention que plusieurs petites rondelles se trouvent
autour
de l'axe, en dessous du porte-bobine, ainsi qu'une seule sous la
poulie, en dessous du châssis. Il ne faut pas les perdre, et
elles doivent absolument être remises en place au remontage !
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Le
frein est tenu en place par une tôle ressort, qui appuie sur le
plateau-frein. La force d'appui est
ajustable par une petite vis + ressort en dessous (cette vis est
entourée en rouge sur la photo ci-contre). Serrer la vis = reserrer le
frein en tendant la tôle vers le haut.
Dans
cet appareil, cette tôle
était déformée et a du être redressée un peu. Puis, remontage de
l'ensemble. Ce réglage a été réalisé à l'oreille : si le frein n'est
pas assez fort, la lecture audio est chevrotante, s'il est réglé trop
fort, la lecture est ralentie.
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Bien
sur, l'électronique de commande du moteur ayant été
réparée, et qui plus est avec des transistors silicium à la place des
germanium, le réglage de vitesse de rotation était à revoir ! Un
potentiomètre existe pour cela, sur la platine de commande du moteur.
Préparation d'une bande de test sur un magnétophone
connu et en parfait état : le Revox
B77 (2 pistes) rénové récemment.
Première étape, placement d'une bande magnétique de qualité dans une
bobine de
13cm, et effacement total. Seconde étape, enregistrement d'un signal
sinus à 1kHz. Puis lecture avec le Uher, dont la sortie est branchée
sur un fréquencemètre, et réglage pour obtenr la fréquence exacte en
lecture.
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La prise DIN audio sur le côté de l'appareil est
cassée... Quand elles sont entières, ce n'est déjà pas toujours
fameux, mais alors ici dans cet état, c'est assurément plein de mauvais
contacts !
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Ces prises sont assez accessibles sous le grand circuit
imprimé, pas de problème.
Au remontage de la nouvelle, les broches 3
et 5
(connexion "radio") ont été pontées ensemble pour qu'en lecture les
deux fiches de l'adaptateur
DIN-Cinch reçoivent le signal de sortie lu par cet appareil. Cela
évitera un adaptateur externe pour avoir le signal mono vers les deux
canaux de l'équipement stéréo connecté à cette prise.
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Démontage de la face avant pour accès à l'ampoule du
vu-mètre.
Cette ampoule n'était pas claquée, juste une coupure à
sa connexion avec les fils d'alimentation.
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Les
composants remplacés dans cet appareil. Le seul condensateur
électrolytique changé fut celui du bloc d'alimentation, ceux présents
dans l'appareils étant encore tout à fait bons. Bien sur, les tantales
"goutte" de la commande moteur ont été remplaçés (voir ci-dessus).
Tant
qu'à faire, remplacement des courroies qui étaient arrivées à la
retraite ! L'opération n'est pas compliquée, pour remplacer celle du
compteur il faut juste démonter le support des piles. Cette opération a
été faite en même temps que le réglage du frein.
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Une réparation avec modification,
est-ce une rénovation ?
Dans ce cas-ci, effectivement, le fonctionnement de
l'appareil n'est plus identique à l'original.
Le module de démarrage ajouté dénature effectivement
l'état originel de cet appareil.
La décision de créer ceci a été prise en lisant plusieurs forums
(surtout allemands), ou pas mal de gens ont exactement le même souci
avec les contacts de démarrage de ces moteurs si particuliers.
La remise en état d'origine de ces systèmes de contacts moteur n'est
pas évidente du tout, et n'est pas
nécessairement durable puisque ces éléments ont largement "vécu",
surtout dans des appareils ayant été beaucoup utilisés, ce qui semble
le cas de celui-ci.
Il
existe même, disponible dans certaines boutiques
en ligne, un kit de réparation contenant un moteur de dimensions
identiques mais fonctionnant en continu + une nouvelle platine de
régulation, destinée à remplacer celle d'origine. Finalement, n'est-ce
pas une autre forme de modification profonde de l'appareil ?
Après tant d'années, il est inévitable que des pièces ne
puissent plus être trouvées ou réparées, il faut donc un peu
d'imagination si on souhaite réutiliser ces appareils anciens. C'est
aussi l'occation d'être créatif, et ici de proposer une solution
différente, qui ne consiste pas par du remplacement intégral moteur +
commande, mais bien de réemployer ceux-ci avec une "astuce"
technique...
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