Informations sur la société STAAR

Note importante au sujet des documents et images présentés ici !


Staar Minimagic

Grand merci à Patrick Staar pour ces informations et documents !

Gustave Staar

Cette entreprise fut fondée en 1912 par Gustave Staar (ci-contre en 1946).

Monsieur Staar, décédé prématurément en 1951, était un homme très créatif et porté sur l’innovation. Il savait aussi être fantasque à ses heures.

Dès les années 20, il fit de nombreux voyages d’affaires aux USA d’où il ramena beaucoup d’idées et d’accords commerciaux de toutes sortes.

Il devint ainsi le premier importateur des motos Indian, imposantes, puissantes et très admirées.


Au début des années 30, il change son fusil d’épaule et déménage son épouse & ses 4 enfants à Bruxelles pour se lancer dans la production d’un jeu de football de table pour 2 ou 4 joueurs. Ce fut une sorte de précurseur du kicker.
Ce Football Staar connaîtra un grand succès commercial en Belgique et à l’étranger, y compris aux USA.

Gustave crée alors en Belgique le tout premier « Luna Park », ces salles de jeux d’arcade où le public découvre les jeux qu’il conçoit (comme un jeu de bowling qu’il appelle « Ski-Ball »), ou qu'il ramène d’Amérique.
Il ouvre ainsi le « Luna Staar » sur le Pier de Blankenberge, un endroit chic, "branché", où un public nombreux vient se divertir, prendre le thé ou écouter un concert.

Mais l’électronique devient sa vraie passion. De ses voyages, il a ramené la distribution des radios Hallicrafters, du matériel de projection DeVry, des radios Zenith, des premiers enregistreurs …
Parallèlement à tout cela, il conçoit et se met à produire en Belgique, dès 1937, des tourne-disques. Ce lancement est immédiatement couronné de succès, ces appareils étant très appréciés pour leur design et leurs performances.
On les trouvera commercialisés sous la marque Staar, mais aussi intégrés dans les meubles combinés de nombreux fabricants européens.

Toujours en 1937, il introduisit en Belgique les premiers changeurs automatiques de disques 78 tours avec sélection et pré-paiement (ancètre des juke-boxes).


Staar Magic

Il invente ensuite (sans doute en 1939) le « mange-disque », un magnifique appareil en bakelite muni d’une fente dans laquelle il suffit de glisser un 78 tours.

La guerre arrive et ce modèle sera finalement très peu diffusé.


Les Usines Gustave Staar parviennent à survivre au conflit, et la production reprend doucement à la fin des années 40.

Théo (né en 1918) et Marcel (né en 1923), les fils de Gustave, entrent alors en scène et deviennent de plus en plus actifs dans l’entreprise.
Théo se révèle être un homme d’affaires particulièrement avisé et Marcel un inventeur exceptionnellement imaginatif avec une « patte » hors du commun. Il partage son style avec Raymond Loewy qu’il admire particulièrement, et avec qui il se liera d’amitié.

Gustave Staar décède inopinément en 1951. Théo et Marcel reprennent définitivement le flambeau.


Staar Futuramic

Marcel dessine et développe alors le magnifique tourne disques 3 vitesses "Futuramic" de couleur verte.
Il y en eut quelques uns en gris.

Ce modèle au design parfait fera la gloire de la marque Staar.


Une version « changeur » de cet appareil suivra, capable de recevoir une dizaine de disques de diamètres différents.

La force du franc belge rendait les exportations difficilement compétitives à cette période. Théo réagit opportunément en cédant des licences de fabrication, et c’est ainsi que l’on verra les tourne-disques Staar produits localement et vendus sous la marque « Stare » en France ou « Zenith » aux USA par exemple.

Encouragés par le succès du modèle économique de ces licences, Théo et Marcel décident en 1954 de stopper définitivement la production en nom propre, et de se concentrer désormais exclusivement sur la recherche, le développement et l’octroi de licences pour des brevets, appareils et dispositifs divers aux plus grands fabricants.
Philips, Matsushita, Sony, Hitachi, Grundig, Garrard, Lenco, et bien d’autres deviendront ainsi tous clients de Staar.

Le premier grand succès de cette nouvelle configuration fut un important contrat de licence signé avec Seeburg pour un système de sélection pour juke-box. Il s'agissait d'un composant interne non visible de l’extérieur mais qui fut utilisé par Seeburg pendant de nombreuses années.

Le « centromatic » était une belle idée Staar qui a séduit de nombreux clients : un adaptateur monté sur ressort pour s’escamoter dans le plateau lorsqu’on y pose un disque à « petit trou » (33 ou 78 t) et apparaître automatiquement pour centrer un disque à « grand trou » (45 t).
Une bêtise qui a bien aidé les habitués à la perte systématique des adaptateurs amovibles !


Staar Minimagic

Suivit alors le « Minimagic », une platine mange-disque 45 tours vendue à Philips qui la commercialisa sous le nom de « Mignon ».

Et dans la foulée fut conçu l’Auto-Mignon, la version pour automobiles avec une suspension capable d’affronter les pires pavés … des routes belges !


Tout cela n’était qu’un début.
Marcel et Théo décidèrent de séparer leurs destinées à la fin des années '50. Les Usines Gustave Staar furent liquidées.
Théo créa Staar S.A. qui connut un succès important dans le monde de la cassette, et Marcel fonda Staar Development Cy.

Les différentes adresses furent :

  • 566, chaussée de Waterloo, Bruxelles (1948)
  • 162, chaussée d'Anvers, Bruxelles (1951)
  • 62-64 rue Vanderstichelen, Bruxelles (1952, usines)
  • 137-143 chaussee de Roodebeek, 1200 Bruxelles

Cette entreprise fit aussi l'importation du matériel Hallicrafters, Altec, Magnavox, Brush, Thodarson, Zenith, Loewe...

Pas plus d'informations pour le moment.


Source des infos présentes ici :

  • Revue Radio Constructeur et Dépanneur (divers articles)
  • Informations et photos transmises par Patrick Staar (petit-fils de Gustave), publiées initialement sur le Forum Doc-Tsf

© Texte et photos : P. Staar pour Radiocollection.be, 2021


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