Réparation
d'un ampli Sforzando A.D. Audio, version transistors
Un autre appareil A.D. Audio,
l'ampli Sforzando à transistors.
Voici la restauration d'un amplificateur A.D. Audio,
versions à transistors. Cet appareil a le même aspect que la version à
lampes (une restauration
ici).
Difficile de dater les productions d'André Dumortier,
faute de
catalogues ou documents. Ici les codes dates sur certains composants
sont 1970 et 1972. Tout y est d'origine, donc appareil de 1972 ou
après...
Le relevé du schéma a
été réalisé. Vous
pouvez le charger en cliquant ici. C'est un fichier pdf de
8,1Mo.
Attention, ceci n'est pas le schéma du fabricant, mais
mon relevé! Il y a peut-être des différences
entre différents modèles. Ce document est
libre de droits et peut être distribué gratuitement,
mais en aucun cas il ne peut être copié sur un
website d'accès payant!
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Ouverture du capot inférieur. L'ensemble est
assemblé sur des plaquettes bakélite à cosses relais, plutôt que sur
des circuits imprimés, comme on aurait pu l'attendre avec un ensemble à
transistors...
Les transistors de puissance sont eux installés
sur le radiateur, les connexions se faisant par des fils de
liaison.
Pas évident à démonter, tout cela... Les deux
étages de puissance sont à l'avant plan, les transistors "drivers"
étant munis de petits dissipateurs en forme d'étoiles.
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Ouverture du capot supérieur, outre l'indicateur
EM84, on trouve aussi une ECC83 ! C'est un ampli à transistors, certes,
mais il cache bien son jeu...
Se trouvent aussi ici, une partie des
alimentations : pour les deux tubes, et pour la partie
préamplification.
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Un des deux canaux ne fonctionne plus, fusible de
protection claqué. Comme c'est peut être suite à une fausse manoeuvre
ou bref court-circuit sur les sorties, tentative de remise en
service... avec contrôle du courant que cet étage consomme...
Un vieil ampèremètre à "fer mobile" est utilisé
ici, en cas de court-circuit, il résistera... Il est installé en série
avec le fusible.
Verdict, gros souci dans cet étage de sortie...
L'ampèremètre fait un "bond" puis retombe à zéro quand le nouveau
fusible claque !
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Ce genre de souci est souvent dans les transistors
de puissance, déconnexion des fils pour pouvoir les tester
individuellement. L'accessibilité n'est pas géniale...
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Et voila, un des transistors de sortie en
court-circuit. Les autres sont intacts. C'est un vieux MJE2801, un
modèle plus fabriqué et
difficile à trouver. Dans un tel cas, il vaut mieux remplacer le second
transistor de cet étage également, puisqu'il a subi le courant de
court-circuit.
Le document papier visible ci-contre est le début
du
relevé de schéma et des connexions... Indispensable, au moins un
minimum, pour ne pas faire d'erreurs au remontage ! Ce schéma est
disponible
ici. Les diodes qui sont dans l'étage de puissance sont bien
dessinées dans le bon sens. Ce sont des "stabistors", utilisés dans le
sens direct.
Quelques infos sur ces stabistors dans ce
document MBLE.
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Après avoir dé-soudé tous les fils des
transistors, y compris ceux de l'étage de sortie encore intact, on peut
démonter le dissipateur.
En dessous on découvre les 4 gros condensateurs de
filtrage : 4 X 4000µF. Bon dimensionnement de ces composants...
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Le transistor défectueux avait pu être démonté par
le dessous, mais certains autres sont inaccessibles sans avoir démonté
le dissipateur.
Comme il n'est plus possible de retrouver ces
vieux transistors MJE2801 (NPN) et MJE2901 (PNP), décision de remplacer
aussi ceux
de l'autre canal, pour avoir une symétrie entre les deux canaux.
Ce sont des MJE3055T (NPN) et MJE2955T (PNP), de
caractéristiques identiques, qui
viendront à la
place de ces anciens transistors.
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Les transistors d'origine étaient isolés du
châssis par des rondelles de mica, curieusement montés sans pâte
thermoconductrice
silicone.
Ces rondelles sont légèrement trop petites pour
les nouveaux transistors et devront être remplacées.
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Les nouveaux transistors installés, sur des
isolateurs en matière silicone et avec de la pâte thermique.
Nouveaux fils de connexion, souples, pour éviter
des tensions mécaniques sur les pattes de ces transistors. Utilisation
du même code couleurs que les anciens, pour éviter toute confusion lors
de la reconnexion sur les plaquettes à cosses.
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Connexions isolées avec de la gaine
thermorétractable, et fils torsadés...
Prêt pour le remontage !
Attention au brochage : les anciens transistors
2801 et 2901 étaient codés E-C-B (transistor vu du dessus et les pattes
vers l'avant) tandis que les remplaçants sont codés B-E-C.
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Une fois les transistors reconnectés sur le
premier canal (celui qui fonctionnait), essai et réglage du courant de
repos. Mesuré avant le démontage (sur le canal encore ok), il faut
entre 25 et 30mV aux bornes des résistances de
collecteur.
La position des potentiomètres de réglage est
indiquée sur la photo ci-contre. Manipuler lentement pour le réglage !!
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Vérification du signal en sortie des amplis, sur
charge de 8 Ω : le signal est propre, sans distorsion de
croisement.
Injection d'un signal sinus, 1kHz, sur l'entrée
"aux".
Le second canal réparé, et a redémarré
directement.Il est réglé de la même façon.
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Le circuit d'expander fonctionne avec deux
"opto-coupleurs" (les boîtes noires sur la photo ci-contre) et chaque
canal dispose d'un potentiomètre d'ajustement.
Il y avait ici une dyssymétrie entre les deux
canaux, ce qui a nécessité d'ajuster un des deux réglages. La procédure
est indiquée dans le
relevé de schéma.
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Maintenant qu'il fonctionne, voyons un peu l'état
point de vue "électrique" de cet engin.
Entrée secteur par câble à deux conducteurs. Il
existe
bien une douille de connexion "earth" mais le câble n'a pas de
connexion pour la terre... Un fusible de protection fait partie du
sélecteur de tension, et une prise permet de connecter d'autres
appareils, qui seront mis sous tension en même temps que
l'ampli
(switched outlet).
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Le câblage interne du secteur est un peu "light".
Fils
conducteurs à faible isolation, plaquette bakélite à cosses fort proche
de la douille de terre...
En voyant cela, décision est prise de refaire ce
câblage correctement, pour sécuriser un peu l'engin. En effet : en cas
de
défaut d'isolement dans cette partie, l''utilisateur pourrait recevoir
un choc électrique en touchant la carcasse métallique. Ceci n'est
assurément pas
un appareil à double isolation, il doit être raccordé à la terre...
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Côté interrupteur, autre surprise. Les deux
conducteurs
sont en fait un câble blindé type "audio" ! Et pas d'isolation ici non
plus sur les soudures...
On peut supposer que l'usage d'un câble blindé
(avec
tresse mise à la masse près de la douille de terre) a été décidé pour
ne pas perturber
les circuits audio à proximité. Mais tout de même, l'isolation de ces
câbles n'est pas du tout prévue pour véhiculer la tension du secteur !
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Préparation du nouveau câble secteur,
avec terre. Celle ci sera connectée sur la douille, qui restera en
place.
Cettte douille peut servir à connecter la masse
d'une platine vinyle, par exemple.
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Remplacement des conducteurs vers l'interrupteur,
et isolation des connexions.
Puisqu'il avait été fait usage de conducteurs
blindés à
l'origine, ici aussi usage d'un bout de câble faradisé. Mais dont
l'isonation est prévue pour usage sur le secteur 230V
!
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Côté transfo, le câblage remis en ordre. Les
connexions
sur le sélecteur de tension (fils provenant du transfo) ont été laissés
tels quels, ils ne sont proches d'aucune "masse" métallique.
Test sur le
disjoncteur
différentiel 10mA de
l'atelier
: ok !
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Le voila refermé, et essais multiples. Plusieurs
heures
de fonctionnement, et essai des différentes entrées. Ici avec une
platine JVC QL-D2, pour essai du préamplificateur incorporé à l'ampli.
Toutes les autres entrées viennent en direct dans la préamplification
principale.
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Faut avouer, ces appareils étaient de belle
apparence.
La construction intérieure est (à mon goût) de
moins
bonne facture que celle de la version "lampes" de cet appareil, mais
cela tient la route tout de même !
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Vue du dessus, avec le gros dissipateur pour les
transistors, et le logo du constructeur (André Dumortier) sur la plaque
sérigraphiée.
Belle réalisation totalement "Made in Belgium" !
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Une face avant en très bel état, avec ses boutons
d'origine. Rien ne manque, pas une griffe dans l'aluminium.
Le voici en fonctionnement surveillé pendant
quelques
heures, pour valider la réparation.
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Un autre essai avec une platine Thorens (dans le
but de tester cette dernière). Elle est équipée d'une cellule Shure
M55E...
Oui, bon, c'est un vieux 33 tours du début des
années 80...
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© Radiocollection.be, Thierry Magis 2018
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