Réparation d'un
déshumidificateur Zibro D512.
Il n'est pas habituel de proposer le
dépannage d'apppareils électroménagers sur ce site.
Et pourtant, voici la réparation d'un appareil de
déshumidification de marque Zibro, modèle D512 (semble équivalent au
D510).
Vu que la panne était plutôt coté électronique de
pilotage, c'est l'occasion de voir comment ce genre d'appareil est
construit et comment il fonctionne...
Ce déshumidificateur nous est bien utile lors des
mauvaises saisons, pour assècher le garage (séchage de linge par
exemple) ou autre pièce de la maison.
Voici donc la recherche de panne et sa résolution dans
ce petit appareil bien pratique. Cette réparation est une économie
(évite de racheter un
nouveau) et aussi un "bon côté pour la planète", avec un appareil qui
n'ira pas rejoindre (du moins cette fois-ci) les montagnes de déchets
électriques...
Précision importante suite aux nombreuses demandes :
Je ne suis pas dépanneur pro et ne fais pas de réparations pour autrui,
ici il s'agit de la remise en état de mon appareil.
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Voici l'appareil vu de devant, posé sur l'établi.
De ce côté, il ne se trouve que l'affichage à cristaux
liquides et les 4 boutons de commande.
Il est possible de lancer une temporisation (pour arrêt
après X heures), de régler le taux d'humidité souhaité, de le mettre en
mode fonctionnement constant, et enfin avec le 4e bouton, le mettre en
marche ou le stopper.
L'afficheur indique le fonctionnement, le taux
d'humidité et la température mesurés, les consignes de
fonctionnement et d'éventuels défauts.
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Vu de l'arrière, le bac récolteur d'eau condensée est
déjà ôté pour la photo.
Au dessus de l'emplacement du bac se trouve l'entrée
d'air ambiant, celui-ci ressortant par le dessus de l'appareil après
traitement.
Le filtre à air est ici enlevé : il y a un premier
filtre à
tamis fin, et il est aussi possible de placer un filtre à charbons
actifs pour
mieux filtrer l'air.
Le bac est équipé d'un petit flotteur entraînant un
aimant. Ceci a une double fonction : si le bac est absent l'appareil ne
démarre pas, et si le niveau d'eau récoltée arrive au point haut,
l'aimant est suffisamment écarté du capteur, et
l'appareil stoppe. Tout simple et ingénieux.
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Derrière le bac récolteur, les caractéristiques de
l'appareil Zibro D512.
S'y trouvent les données électriques mais aussi de type
de gaz réfrigérant. Car oui, il y a un petit circuit frigorifique dans
cet appareil.
Bien entendu, il est conforme aux directives de l'Europe, le logo CE
l'atteste. Et, dans le manuel (bien complet), on trouve une copie du
certificat de conformité. Très bien !
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Quelle est la panne constatée ?
Il apparaît dès le démarrage, dans le coin inférieur
gauche
de l'affichage, un symbole de
froid. L'appareil se coupe après deux ou trois minutes.
Le manuel parle même de ce souci en mentionnant qu'il peut s'agir d'un
défaut de la sonde de dégivrage. Voyons voir cela !
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A partir d'ici, il va être
question de
dépannage et donc
de l'ouverture de cet appareil.
Ceci
implique un risque important : si vous ne maîtrisez
pas l'électricité et les risques inhérents, ne vous lancez pas dans
l'ouverture et le dépannage de ce genre d'équipement ! Certaines
manipulations et essais décrits ci-dessous sont dangereux si les
risques sont mal compris ou interprétés.
Danger de mort !! Il y a un vrai risque
d'électrisation
/ électrocution une fois que cet appareil est ouvert, le dépannage doit
être réservé à des personnes averties et compétentes par rapport aux
dangers électriques. Voir à ce sujet la page "sécurité
électrique" de
ce site.
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Quelques vis à enlever et voici le panneau arrière
détaché.
Un capteur se trouve attaché à ce panneau, il faut
débrancher précautionneusement le connecteur sur le circuit imprimé de
la platine de régulation (voir photos suivantes). Ne surtout pas tirer
"sauvagement" sur ce panneau lors de son démontage, au risque
d'arracher le câble soit côté
capteur soit côté connecteur !
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Au dessus du bac récolteur on peut voir deux circuits de
circulation du fluide frigorigène (agrandir la photo pour voir les
commentaires).
Le premier circuit visible est celui de l'évaporateur
(vu du point de vue fluide réfrigérant), la seconde partie est le
condenseur. Sur le côté de l'évaporateur se trouve la sonde de
dégivrage, installée dans un petit tube lui même soudé au tuyau de
fluide.
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La sonde de dégivrage sortie de son logement.
D'après des informations trouvées sur l'un ou l'autre
site / forum Internet, ce "serait" une NTC de 10kΩ.
Info à prendre avec
les réserves d'usage, la fiabilité des infos sur certains forums de
dépannage devenant de plus en plus douteuse...
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Une fois le panneau avant démonté (tient également avec
deux vis par le dessous de l'appareil, attention aux deux connecteurs
de la partie affichage), on découvre l'autre partie de l'assemblage.
Le ventilateur (moteur visible) tourne dans le sens
indiqué par le dessin, aspirant l'air à travers les plaques du système
de réfrigération, et le rejette par le dessus de l'appareil.
A l'avant plan, en dessous de l'appareil, le
compresseur frigorifique.
A droite, la platine électronique de commande et de
régulation.
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Cet appareil comporte donc un vrai circuit frigorifique
complet, exactement comme un climatiseur ou un réfrigérateur.
Il existe nombre de websites décrivant le fonctionnement
de la réfrigération, faciles à trouver avec une simple recherche
internet (des liens ici seraient sans doute périmés rapidement). Mais
voici une explication très, très simplifiée en quelques mots.
Une ensemble de réfrigération comporte 4 parties reliées
en série :
- Le compresseur, comportant un moteur électrique et
servant à ...
compresser le gaz réfrigérant, augmentant ainsi sa pression.
- Le condenseur, dans lequel le gaz compressé va se
recondenser, devenant
liquide (sous pression). Dans un frigo domestique c'est la plaque
arrière.
- Le détendeur (ou capillaire), pour réguler la
pression de liquide
- L'évaporateur, dans lequel le réfrigérant liquide
va s'évaporer. Dans
un frigo c'est la plaque ou ensemble interne "qui fait le froid".
La sortie de l'évaporateur est bien entendu connectée à
l'entrée (aspiration) du compresseur.
Le cycle est le suivant : Le compresseur permet
d'augmenter la pression dans le gaz détendu (revenant du condenseur).
L'entrée du compresseur est un tuyau de plus gros diamètre que sa
sortie. Les gaz sous pression vont aller au condenseur, dans lequel ils
vont redevenir liquide, tout en restituant
de la chaleur. Ce liquide va se vaporiser en partie via l'orifice du
détendeur (ou du passage dans un tuyau de diamètre réduit). En arrivant
dans l'évaporateur, le liquide va s'évaporer totalement et prendre de
l'énergie chaude au milieu ambiant. Cela "produit" du froid. Les gaz
évaporés et sous basse pression sortant de l'évaporateur retournent au
compresseur et le cycle
continue ainsi.
En
gros, ce qu'il faut retenir est que l'évaporateur est
le "producteur" de froid et que le condenseur est le "rejeteur" de
chaleur. Le compresseur apportant l'énergie nécessaire au cycle
(énergie électrique). C'est le principe de fonctionnement (encore une
fois expliqué ici très basiquement) des réfrigérateurs, congélateurs,
climatiseurs et aussi des pompes à chaleur (dans ce dernier cas c'est
la
production de chaleur qui est recherchée).
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Le flux d'air est représenté ici.
Après
aspiration et passage par les filtres (qui
tiennent au panneau arrière), l'air passe à travers l'évaporateur
(froid), puis
à travers le condenseur (chaud), ensuite par le ventilateur qui tire
l'air à travers l'appareil, et est enfin rejeté
au
dessus de l'appareil. L'air sortant de l'appareil est très légèrement
réchauffé, mais ce n'est pas une pompe à chaleur ni un chauffage
d'appoint ! Le but premier est de sécher l'air ambiant et cela
fonctionne fort bien. L'idée de faire passer l'air refroidi (après
contact avec l'évaporateur) par le condenseur (chaud) est ingénieuse.
A l'avant plan, la sonde combinée de température et
humidité ambiante.
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La sonde combinée en plus gros plan. Le petit composant
de gauche est la sonde de température et la petite "boîte" blanche est
la sonde d'humidité.
Il est très facile de tester cet ensemble : appareil
allumé (et panneau de controle connecté à la platine de contrôle),
exhaler sur cette sonde. L'affichage va indiquer un changement de
température et de taux d'humidité, du au souffle humain.
Si c'est bien le cas cette sonde est en ordre.
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La sonde de dégivrage en test. Elle affiche 6,76kΩ en
étant tenue en main.
Mais elle a un comportement étrange !
D'abord, elle n'affiche pas la même valeur sur
différents multimètres, à température constante. Sans doute du au
courant de mesure de la fonction ohmmètre, mais ?
Ensuite, laissée en permanence connectée sur
un multimètre, sa valeur varie assez bien : entre 6 et 8kΩ à
température
constante d'environ 15°C.
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Si c'est bien une NTC de 10kΩ, elle devrait avoir cette
valeur à 25°C, et diminuer avec l'augmentation de température. Or
ici elle est entre 6 et 8kΩ à 15°C... Sa valeur augmente bien avec la
diminution de température, pourtant...
Vérifions le comportement de l'électronique de pilotage,
en simulant
cette sonde avec une boîte de substitution de résistances.
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L'appareil démarre bien, a une consommation normale
(annoncée de 200W, cela "colle" avec la mesure) et ne se coupe plus. Il
n'y a plus l'indication de dégivrage sur l'afficheur.
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Le refroidissement se fait bien, et au début du cycle un
peu de givre apparaît sur le bas de l'évaporateur.
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Un peu plus tard, quand l'évaporateur devient bien
froid, l'humidité contenue dans l'air condense sur la surface (comme
sur un verre froid).
Les condensats (gouttes d'eau) tombent dans le bas de
cette partie de l'appareil puis dans le bac de récolte en dessous.
A ce stade tout va bien, avec la boîte à décades
simulant une résistance de 10kΩ à la place de la NTC.
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Maintenant, diminuons la valeur de la résistance de
substitution.
Les deux décades sont connectées en série. Dès que la
valeur de la résistance passe sous 5,6kΩ + 120 Ω (soit 5720 Ω ),
l'appareil
indique "dégivrage" et se coupe peu après.
Ce comportement semble logique : si une couche de glace
se forme sur l'évaporateur, le refroidissement n'est plus assuré
correctement,
la valeur de la NTC diminue et l'appareil se coupe. La glace sur
l'évaporateur pourra alors fondre. Il s'agit donc bien d'une NTC et la
valeur
de 10kΩ semble logique.
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La sonde d'origine est très difficile à trouver en
Belgique.
Mais comme il s'agit d'une NTC, tentons l'essai avec une
NTC standard.
Ces composants sont minuscules, et au prix ou elles sont
autant en prendre deux d'un coup, on ne sait jamais (accident lors du
remontage par exemple)...
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Il faut bien sur allonger les fils de conexion d'origine
du nouveau composant, mais on n'est pas ici à quelques Ω près pour
la résistance de ces fils de connexions !
Le nouveau composant est bien sur beaucoup plus petit
que celui d'origine. Ici il est simplement glissé entre deux ailettes
de l'évaporateur.
Essais concluant, bien que cet appareil n'ait jamais été
jusqu'au point de devoir dégivrer en mode automatique (même avec
l'ancienne sonde).
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Et voila ! Après quelques tests en fonctionnement
surveillé, il peut être refermé et réutilisé.
Pendant l'automne et l'hiver le linge (qui ne va pas
dans le sèche- linge) est mis à sécher dans le garage et cet appareil
aide fort bien, tout en maintenant une hygrométrie ambiante sous
contrôle. Cela fonctionne vraiment très bien ! En quelques heures le
bac est rempli d'eau.
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