Un vendredi 13, ben ... Si on est supersitieux, on s'attend à des mauvaises choses.

C'est pas mon cas, les vendredis 13 ne m'impressionnent pas du tout, pas de craintes irraisonnées, et le chat de la maison est noir.

Evidemment que c'est un jour comme un autre : du bon arrive aussi bien une telle date qu'à une autre ! Une preuve ci-dessous...

Un appel urgent qui arrive : "une caméra de studio va être jetée, je la sauve ?"

Que répondre d'autre que "oui, bien sur" ? Franchement ?

Livrée le jour même à la maison : merci Jean-Pierre! C'est déjà Noël le 13 décembre !

Après déchargement - ouch, elle pèse 65kg - inspection immédiate.

C'est une Thomson THT 629Z, monochrome, un modèle commercialisé à partir de 1964.

Voici le côté écran de contrôle.

Contrôle et commande de cet appareil.

Ecran cathodique de visualisation et boutons divers, dont la fonction est inconnue au premier regard.

Vue de devant, côté objectif.

Celui-ci est imposant, le tube Orthicon de captation d'image est un modèle 4 pouces et demi.
L'objectif est muni d'un carénage de protection tout autour, la commande se faisant par la molette sur le côté droit.

Cette caméra-ci est avec boîtier bleu, mais ce modèle était livrable en rouge également.

Un capot de protection ferme l'objectif pour protéger la première lentille contre un choc éventuel, et aussi le tube capteur image d'une lumière trop violente.

Objectif de marque P. Angenieux, Paris, France.

Sur le coté de l'appareil, le gros connecteur multipôles pour l'interconnexion avec le rack de base (signaux de synchro et traitement de la vidéo).

Il est maintenant temps d'ouvrir cette caméra pour voir l'intérieur ! Très facile, il n'y a pas de vis, mais un système de pivots à ressorts qui verrouillent les différents couvercles et capots de protection.

A l'intérieur de l'appareil se trouve une fiche de contrôle.

Cet appareil est sorti de contrôle initial le 14 juin 1966.

Mais ... Le destinataire n'est autre que le département "ventilation" des ACEC !

Qu'est-ce qu'une entreprise comme ACEC, spécialisée en matériel électrique industriel, a bien pu faire avec ce genre de caméra ? Le département ventilation, en plus ?

Mystère !

Une autre étiquette dans l'appareil : "tube taché". Il a sans doute pris un gros coup de lumière un jour... De toutes façons, en l'absence du rack de base et du câble, il n'est plus possible de faire fonctionner cet engin ! Dommage tout de même pour le tube... mais dans ses presque 60 ans d'existence (au moment de la découverte), elle a du "en voir", cette caméra !

Sur le couvercle supérieur se trouve une pièce en plastique transparent, qui peut s'illuminer quand la caméra est en action.

Ici on a du poser quelque chose sur l'appareil car cette pièce est cassée et ne tient plus que pas une vis...

Cela s'appelle un "Tally".

Couvercle supérieur relevé, voici l'intérieur côté droit de l'appareil.

Au dessus et à droite de la photo ci-contre on voit la petite ampoule rouge du tally.

Il y a du monde, là-dedans !

Près du moniteur de contrôle, de multiples potentiomètres de réglage.

Des composants d'excellente qualité.

Du côté gauche, plusieurs circuits imprimés enfichés dans des connecteurs. Ces circuits comportent chacun plusieurs douilles de connexion pour points de mesure.

Cet appareil est totalement à transistors, quasiment tous en technologie germanium. A remarquer que les transistors sont soudés sur des ergots, permettant leur remplacement sans devoir démonter le circuit imprimé pour accéder au côté soudures.

Toujours du côté gauche, mais en dessous des circuits de la photo précédente. Derrière un autre capot, des autres circuits imprimés.
Quelques condensateurs Sic-Safco à bouts rouges et verts (souvent mauvais aujourd'hui), et le reste des composants d'excellente qualité.

Et du côté droit, derrière le capot inférieur, encore des circuits imprimés.

Et ici aussi, pas mal d'organes de réglage (potentiomètres et condensateurs ajustables).

En l'absence du manuel technique, difficile de savoir à quoi tout cela sert...

Le dessus de la caméra.

Sous cette tôle ajourée de blindage, c'est le moniteur de contrôle.

Vue rapprochée sur des potentiomètres ajustables, qui peuvent être verrouillés en position grâce à la petite vis latérale.

Des excellents composants, logique dans du matériel pro...

Voila l'heure arrivée du premier «dépannage»...
Pour éviter la destruction totale du tally, placement de deux pièces de renforts en aluminium, par l'intérieur. C'est totalement invisible de l'extérieur.

Voila qui est fait : plus de risque que le seul coin de fixation encore intact vienne à casser, et avoir plus de dégâts...