Evolution des appareils électroniques de loisirs...


Voici quelques informations sur l'évolution des différents systèmes de réception radio, et plus généralement de l'électronique de loisirs. Les évolutions sont llustrées par quelques objets de la collection. Cette page fut (et est toujours)  crée à l'attention d'organisateurs d'expositions temporaires : ceci pour montrer quelques pièces disponibles au prêt. Mise à jour : 12 février 2022.

Electronique de loisirs ou ... loisirs électroniques ?

Il nous est difficile aujourd'hui d'imaginer la vie sans radio, sans télévision, sans Internet. Pas plus qu'il n'y aurait d'avions dans le ciel, et quasiment pas de voitures dans les rues... C'était pourtant la vie de nos grands (ou arrière grands) - parents ! 

En moins de 80 ans, les loisirs en général ont évolué d'une façon incroyable. Les périodes de congés, les moyens de déplacement (et donc les voyages) ainsi que l'apparition des applications de l'électronique, auront bouleversé totalement les occupations du temps libre.
L'électronique a permis l'apparition de nouvelles formes de loisirs, depuis les premières réceptions d'émissions radio dans la première moitié des années 20, jusqu'aux applications les plus sophistiquées des années 2020 (smartphones, applications informatiques, Internet,...).

De la TSF à Internet, que de changements et de nouveaux loisirs, pouvant être tant actifs que passifs.
Ecouter la radio, regarder la télévision ou se connecter à internet... Ou pratiquer l'émission d'amateur, réaliser ses archives vidéo ou son propre site ou application Web. Acheter un appareil tout fait ou le réaliser soi-même. Etre passif ou actif dans ses loisirs électroniques.

L'apparition d'appareils électroniques a donc permis ces nouvelles formes de loisirs. Ils devinrent accessibles à tous avec le temps, surtout à partir du moment de leur production de masse (permettant de réduire les coûts).

Cette page se contente de donner quelques infos sur ces évolutions, sans aucune prétention historique. Merci de me faire connaître d"éventuelles erreurs ou manquements.

Des documents publicitaires de toutes époques sont disponibles pour accompagner les appareils.

Clic sur les photos pour les faire apparaître en grand dans une autre fenêtre.


journal 1907

Les tout-débuts des transmissions radio.

Les émissions avant la première guerre mondiale étaient essentiellement destinées aux transmissions entre pays, pour la marine et l'armée...

Voici un journal de novembre 1907, relatant le succès de la liaison radio entre Paris et Casablanca.. Edouard Branly et Guglielmo Marconi y sont représentés. Ce journal est en bon état mais non encadré.


récepteur à galène

Dès le début des années 20, des émissions de "broadcast" se mettent en place dans différents pays. Pour la plupart, il s'agit de stations privées.

Les récepteurs à galène, qui ont la particularité de ne demander aucune source d'énergie, étaient alors fort utilisés avec écoute individuelle au casque.

Ci-contre un récepteur à galène, type "Oudin" (longue bobine d'accord).


triode TM

Les lampes "triodes" ont été découvertes par Lee de Forest en 1908, ce sont les premiers éléments amplificateurs.

Avec ces composants, nommés "audions" au départ, l'ère de l'électronique était née.

Ces lampes furent grandement améliorées et utilisées par l'armée pendant la première guerre mondiale, sous l'impulsion du commandant français (plus tard général) Gustave Ferrié.

Ces lampes ont été nommées "TM" (télégraphie militaire) et vont être à la base des premiers récepteurs radio "publics" et comportant une amplification, dès les années 20.

Ci-contre, une lampe TM.


radio EAG

Un récepteur dit "à réaction" de la première moitié des années 20, avec un haut parleur à pavillon métallique. Cette radio est de constuction française, marque EAG, et utilise trois triodes type "TM".

Ces radios utilisaient, comme source d'énergie, des encombrantes batteries constituées de tubes de verre remplis d'acide. L'utilisateur devait les faire recharger au bout d'un moment, ou encore s'équiper d'un chargeur à connecter sur le réseau électrique.

Sur ce type de radios, plusieurs réglages assez fastidieux sont nécessaires avant "d'accrocher" et entendre plus ou moins clairement une station.

Les haut-parleurs à pavillon utilisent le principe du porte voix (comme les phonographes), et comme source sonore un écouteur téléphonique amélioré. Cela fait un bruit de ferraille, mais pour les premiers auditeurs, quelle joie de pouvoir écouter à plusieurs leurs émissions favorites !


radios à triodes

Encore deux postes radio de la première moitié des années 20, à lampes apparentes et alimentation par batteries. Ecoute sur casque ou diffuseur à pavillon. A gauche,construction d'un amateur, à droite un récepteur Omegadyne (France). Ce dernier a été exposé dans deux expositions à Bruxelles : Vu à la Radio en 2013 et Beyond the Great War en 2018...

Les lampes furent laissées apparentes sur les premiers postes de radio principalement à cause de leur courte durée de vie : il fallait les remplacer au bout de quelques dizaines d'heures d'usage.

Certaines de ces lampes, comme sur les postes ci-contre, sont teintées. Ceci était réalisé pour éviter la gêne produite par la lumière intense des filaments.


SBR Ondolina

Un autre modèle de récepteur à réaction, cette fois un belge. Le modèle Ondolina fut construit par la société SBR et fut le premier poste de radio à être construit en grande série en Belgique (entre 1924 et 1928).

Ce récepteur utilise 4 lampes à faible consommation et peut fonctionner sur casque (avec deux lampes en service) ou sur haut parleur (avec les 4 lampes). Il est toujours alimenté par batteries, les lampes de cette époque ne permettaient pas d'autre moyen. 

Il y a eu plusieurs versions de ce appareil (couleurs, détails de présentation,...) : celui présenté ci-contre date de 1926-27 environ et est restauré.

Un autre exemplaire , de 1928, est disponible dans ma collection (exposé à Beyond the Great War au Musée de l'Armée en 2018).

Un troisième appareil (en état de conservation impeccable) a été ajouté à la collection en 2019.

Le diffuseur est toujours à pavillon, mais ici il s'agit d'un modèle plus décoratif avec pavillon en bois, ce matériau etant également supposé améliorer la qualité sonore.


Pas encore d'image... (à venir, cartes QSL)

Parallèlement à l'écoute de la radio, nombre d'amateurs vont, dès les tout-débuts, pratiquer l'émission et même réaliser des liaisons de très longues distances.

La pratique du radioamateurisme va être réglementée dès les années 20, le droit à l'émission étant lié à la présentation d'un examen et à l'obtention d'une licence. Chaque radioamateur autorisé recevra alors un indicatif permettant l'identification de l'émetteur. 

Les radioamateurs ont alors pris l'habitude de s'envoyer des cartes "qsl" entre eux, après l'obtention de liaisons réussies. Ces cartes en constituant une "preuve" de la communication établie avec le correspondant... et un certain code relationnel entre radioamateurs.


Loewe OE333

Afin de pouvoir construire un récepteur très simple et très bon marché (vu la situation de crise en Allemagne dans les années 20), les ingénieurs de la société Loewe vont créer en 1926 une lampe à triple fonction, la 3NF. Cette lampe intègre en fait trois lampes triodes, et les quelques composants de couplage. 

Pour nombre de spécialistes de l'électronique ancienne, il s'agit de l'ancètre du circuit intégré.

Le récepteur OE333 (ci contre) utilise une seule lampe 3NF et seulement quelques composants externes. Ici présenté avec des batteries "sèches", non rechargeables. Utilisation sur casque ou sur diffuseur électromagnétique.


SBR Superondolina

Dans la seconde moitié des années 20, les lampes et récepteurs évoluent. Le système "à réaction" disparaît progressivement pour être remplacé par le montage superhétérodyne, plus performant et plus simple à utiliser...

Le design des appareils change également : les lampes sont maintenant à l'intérieur de l'ébénisterie. Les ébénisteries elles-mêmes sont soignées, parfois en bois précieux. La radio est toujours destinée à une clientèle aisée.

Les antennes cadres apparaissent, qui permettent une meilleure sélectivité entre les stations à recevoir. Il fallait orienter l'antenne dans la direction de l'émetteur. Dans ces années 20, il n'y avait pas encore de réglementation sur l'attibution des fréquences d'émission, d'ou une grande prolifération d'émetteurs, et  il était utile de pouvoir ainsi orienter son antenne.

Les diffuseurs évoluent aussi, les premiers modèles à cône papier font leur apparition. Ils sont un net progrès par rapport aux diffuseurs à pavillon métalliques ou bois, mais ce n'est pas encore de la haute fidélité.

Ci-contre, récepteur belge Superondolina de SBR (vers 1929), avec son antenne cadre. L'ébénisterie est munie de portes permettant de cacher les commandes quand l'appareil n'est pas utilisé.


Récepteur ELF

Un autre récepteur radio, seconde moitié des années 20.

Construction belge, "ELF" (Etablissements Labrique Frères, à Brugelette).

Illustré ici accompagné d'un diffuseur à cône papier installé dans une ébénisterie "baffle", qui améliore un peu le son de ces diffuseurs.

Cet ensemble a été exposé à Bruxelles (Musée de l'Armée) pour l'exposition Beyond the Great War en 2018.


Phal


La fin des années 20 voit apparaître les premiers récepteurs "portatifs".

Cet appareil fut produit par la société Phal (France), en 1929 et inclut le récepteur, le haut-parleur, l'antenne et un emplacement pour les batteries. Portatif sans doute mais bien encombrant tout de même !

Plus d'info sur cet appareil (et publicité d'époque) ici.


Philips 2514

La fin des années 20 va voir apparaître un important progrès dans la technique des lampes. Celles-ci pourront en effet être alimentées en courant alternatif, et donc ne plus être dépendantes des batteries.

Les premiers récepteurs à alimentation par le réseau électrique font leur apparition. Ici, le Philips 2514 et sont haut parleur (surnommé "plat à barbe"), vers 1929. 
Le slogan publicitaire de Philips à l'époque était "une prise de courant et c'est tout". Cette grande et superbe affiche est également présente dans la collection. Cette affiche mesure117 x 75cm, et est entoilée.

Il est exact que cela simplifiait les installations de réception, faisant ainsi disparaître hors des pièces de séjour les laides, encombrantes, polluantes et dangereuses (présence d'acide!) batteries ...


telefunken 340WL

Dès le début des années 30, les récepteurs de radio intéressent les designers, qui vont créer de très beaux modèles. Le "poste de radio" prend un aspect plus conventionnel, intégrant le diffuseur dans l'ébénisterie.

Pour l'utilisateur, une prise de courant et une antenne, et son installation fonctionne. Quel progrès en quelques années ! La radio, ainsi construite, est prête à envahir les foyers, même si sa manipulation n'est pas encore aisée (plusieurs réglages sur certains modèles)...

Ci-contre, une radio Telefunken type 340WL de 1931, totalement restaurée.


radio Bell

Les radios en forme de "chapelle" ou "borne kilométrique" (arrondies sur le dessus), et plus généralement de formes à dominante verticale, sont à la mode dans les années 1930-1934 environ. La commande unique pour sélectionner les stations est alors répandue sur presque tous les modèles, ce qui a simplifié nettement leur utilisation.

A cette même époque, le haut parleur électrodynamique (tel que nous l'utilisons toujours aujourd'hui) est inventé. Celui-ci est employé désormais dans les récepteurs, sa qualité sonore étant bien supérieure à celle de tous les systèmes de "diffuseurs" précédents...

Ci-contre un Radiobell de 1932. Construction belge. Autres modèles verticaux dans la collection.


television mecanique

C'est en 1926 qu'ont eu lieu les premiers essais de télévision. D'abord à système mécanique (à disque de Nipkov), avec les expérimentations de John Logie Baird. Dans la première moitié des années 30, les tentatives d'amélioration des images et quelques émissions (plus ou moins expérimentales) ont lieu.
Dans la seconde moitié des années 30, la télévision sera équipée du tube cathodique, technologie qui sera utilisée jusqu'à la fin des années 90 et l'apparition des écrans plats...

Contrairement à la radio, le développement de la télévision sera stoppé net avec la seconde guerre mondiale. Seules quelques émissions seront réalisées par l'armée allemande.

Ci-contre, un livre du début des années 30, signé Eugène Aisberg, dévrivant le principe de la télévision mécanique, et des réalisations pratiques.

Pas de matériel de télévision mécanique ou cathodique avant guerre dans la collection, mais c'est activement recherché !


Saba 311WL

La bakélite, matériau ancètre des plastiques actuels, permet une grande variété de formes. Les designers peuvent donner libre cours à leur imagination...

Ci contre, radio Saba 311WL de 1933-34. Son affiche publicitaire d'époque (grande taille) est disponible, voir ci-dessous.

affiche Saba 311WL

Affiche publicitaire pour les radios Saba, illustrée par le modèle en photo ci-dessus.


Ekco AD65

La bakélite et ses possibilités, toujours...

Ci-contre, la radio Ekco AD-65 de 1933 (UK), de forme assez originale !

La radio Nora W3L surnommée "sonnenblume" (tournesol) est de forme assez particulière également.


SBR 636A

Dès 1933, des plans de fréquences sont crées (conférence de Lucerne et suivantes) afin de mettre fin à l'anarchie dans les émissions de radio. Des fréquences propres seront attibuées à chaque pays, avec également une définition des normes techniques pour l'émission.

Les récepteurs de radio vont alors être munis d'un cadran avec le nom des stations, simplifiant encore leur utilisation. Commande unique, alimentation secteur, appareil intégré, cadran avec nom des stations et longueurs d'ondes : le poste de radio est arrivé à maturité. Il est utilisable par tout le monde, d'un fonctionnement intuitif. Le contrôle de tonalité se répand sur presque tous les modèles, permettant à l'auditeur d'ajuster la sonorité d'écoute à son goût.

Le nombre de stations d'émission a augmenté en Belgique. L'INR a été crée en 1930, et de nombreuses stations privées lui disputent l'écoute. De nombreuses stations étrangères ont aussi les faveurs du public belge, dont notamment Radio-Toulouse.

Ci-contre, radio SBR (Belgique) type 636A de 1936. Autres modèles verticaux belges à disposition : Orthodyne, Rubis, SBR, ...


publicité Adzam

La technologie des lampes évolue bien, et rapidement. Des nouveaux modèles sont crées en permanence, permettant d'autres possibilités techniques (notamment dans les hautes fréquences), tout en réduisant leur consommation.

Ci contre, une publicité sur verre, seconde moitié des années 30 (environ 70 cm de haut), pour les lampes Adzam (Belgique). Ces lampes étaient fabriquées par la M.B.L.E. !


Mende

ASIA super 38

Philips 660A

Dans la seconde moitié des années 30, les postes de radios prennent une forme plus horizontale. 

Trois évolutions techniques apparaissent  :

Le contrôle automatique de gain (aussi nommé "antifading"), destiné à éviter au possible les désagréables variations de volume pendant l'écoute. Ces variations de volume sont dues aux changements de propagation des ondes radio.

L'indicateur d'accord (surnommé "oeil magique")  est maintenant  intégré dans la plupart des radios. Ce voyant rond, de couleur verdâtre, voit sa forme lumineuse varier en fonction du réglage du poste. La zone lumineuse se "referme" quand le poste est bien accordé sur une station.

Le clavier de sélection permet, par une action sur une des touches, de régler directement la réception sur une station mémorisée. Certaines stations étaient ainsi ajustées en usine, d'autres pouvaient l'être par l'utilisateur. Certaines radios de la fin des années 30 furent même munies de télécommandes (à fil) permettant de choisir la station et régler le volume !

Ce fut des évolutions techniques qui améliorèrent encore confort et facilité d'utilisation des postes de radio.

Des exemples ci-contre : radio Mende de 1938 (au dessus), ASIA Super 38 (belge) avec oeil magique (au milieu du cadran), et Philips 660A avec pré-sélections (en dessous).

Autres modèles horizontaux belges à disposition : Novera, etc ....


affiche ERPE

Une grande affiche publicitaire (100 x 60cm) d'une marque belge, dans la seconde moitié des années 30.

Le poste illustré fait partie de ma collection depuis 2014 (de teinte un peu plus sombre que celui de l'affiche). Voici une photo de cet appareil.


Volksempfanger

Dans ces années 30, en Allemagne, le parti nazi ordonne à tous les constructeurs de matériel radio d'inclure dans leur gamme le "Volksempfanger" ou récepteur du peuple. Ce poste bon marché, et très simple techniquement, est nommé le VE301 : VE pour VolksEmpfanger, 301 symbolisant le 30 janvier (1933) : l'arrivée au pouvoir de Hitler.

Le design de ces appareils est identique quelqu'en soit la marque. Le logo avec l'aigle au bec ouvert (symbolisé sur la boîte en bakélite) a valu à cet appareil le surnom de "Goebbelsschnauze" (gueule de Goebbels - ministre de la propagande). Le VE301a connu quelques variantes (dont le VE301 "Dyn" un peu plus évolué techniquement), et fut suivi en 1938 d'un second modèle encore moins cher, le DKE38 (Deutscher Klein Empfanger). Sur ce dernier modèle, l'aigle surmontant la croix gammée est imprimé en relief sur la bakélite.

Ci contre, de gauche à droite : un VE301, une publicité pour ce poste (réplica), et un DKE38 restauré.


tract

Et arriva la seconde guerre mondiale... Le développement de la télévision (encore assez expérimentale et confidentielle) est arrêté. Les radio-amateurs n'auront plus le droit d'émettre dès le début de l'occupation.

Pendant la guerre, la radio prend une importance énorme dans la vie des gens (attente de nouvelles) et des gouvernements (aspect propagande). Le brouillage allemand rend l'écoute des stations alliées très difficile.

La menace de saisie des appareils de radios est réelle, et fut appliquée (voir affiche ci-dessous).

Ci-contre, un authentique tract largué par avion en août 1943, incitant les Belges à la prudence. Un côté en français, un côté en neerlandais. Le même genre de tract a circulé en France (disponible également dans mes documentations)...


tract de propagande

La guerre des stations de radios a lieu, voici un tract annoncant une station sous contrôle des Etats-Unis et émettant pour les pays occupés.

Document d'époque authentique.


affiche propagande

La propagande veut aussi démontrer au populations sous contrôle que les radios alliées sont nuisibles. Cette affiche est très grande (les pavés de sol font 30x30cm, pour repère) et fut affichée dans les mairies et administrations en France.

Document d'époque authentique et très, très rare. Une déchirure sur le dessus et un petit manque en dessous du cou de "l'oiseau" du dessus.

Une analyse détaillée de ce document est réalisée sur le site des archives départementales de Maine et Loire.


affiches propagande

De Gaulle - surnommé ici "le Général Micro" - semble inquiéter l'occupant, qui publie cette affiche dès 1941. 

Ce document est un fac-similé d'une affiche d'époque.


affiches propagande

La saisie des postes de radio des populations a lieu à certains endroits.

Ce document est un fac-similé d'une affiche d'époque. 


radios années 40

Après la guerre, l'industrie radio belge est quasiment ruinée. 

Néanmoins, dès 1947-48, la plupart des marques remettent sur le marché des appareils simples et relativement bon marché. Peu de modèles haut de gammes sont crées, la pénurie de composants électriques et de matières premières (métaux notamment) est toujours présente.

Le design est un peu "kitsch" ou plus original pour les appareils en bakélite.

Ci-contre :

Au dessus, une petite radio Magnetic (Liège) et en dessous, une Soniclair 207 (Bruxelles), toutes deux de la fin des années 40.


invention du transistor

En 1948, trois chercheurs américains découvrent l'effet transistor.

John Bardeen, Walter Brattain et William Shockley font ici une découverte absolument fondamentale, mais qui ne sera appliquée aux appareils grand public que quelques années plus tard (voir ci-dessous, le Regency TR-1)...

Cette découverte est à la base de toute l'électronique actuelle.

Ci contre : la revue technique "toute la Radio" présente, en 1948, cette découverte. Les trois personnes sur la photo sont les inventeurs. Ils ont obtenu ensemble le prix Nobel de physique en 1956 pour leurs travaux sur les semi-conducteurs. C'était largement mérité.


Sonora Excellence 301

La bakélite, déjà utilisée avant guerre, est toujours employée dans les années 40. Elle permet toutes formes de moulages, et les designers peuvent créer toutes sortes de formes.

Ci contre, une Sonora Excellence 301 de 1947, dont la forme rappelle celle de la calandre de cette Cadillac série 62.


Westinghouse 501

Toujours dans les années 40, le Plaskon (ancêtre des matières plastiques actuelles) est utilisé pour créer des appareils en tous genres. La radio n'y échappe pas, prenant formes et couleurs originales. Une autre matière, la Cataline, fut utilisée avant-guerre aux USA et encore dans les années 40, avant d'être abandonnée au profit des matières plastiques actuelles.

Ci contre : 6 radios Westinghouse type 501, en Plaskon, identiques à part la couleur. Fabriquées au Canada, et à ma connaissance pas importées en Europe.


téléviseur BT2147 GEC

Après guerre, le développement de la télévision reprend. Différents standards d'émission sont utilisés en Europe à la fin des années 40 : 405 lignes en Angleterre, 441 lignes en France (remplacé par le 819 lignes dans les années 50), 625 lignes ailleurs mais avec des codages vidéo parfois encore incompatibles entre pays...

Ci-contre : téléviseur BT2147 de marque GEC, 405 lignes (standard Angleterre), 1949-50. Le tube image est  de forme ronde et très petit (25cm de diamètre).
Je recherche toujours un Philips TX400 : présent il y a quelques années dans la collection, mais cédé depuis...


disques vinyles

Fin des années 40, encore, le disque microsillon est inventé.

Le sillon de ces disques était beaucoup plus fin que celui des disques 78 tours, et la matière était neuve : du polychlorure de vinyle. Ces disques ont une bien meilleure sonorité que les 78 tours, mais doivent être lus avec des tourne-disques à cellules adaptées et amplifiées électroniquement - alors que les 78 tours peuvent être lus par des tourne-disques purement mécaniques, les gramophones. Deux formats vont être crées : un 30 cm tournant à 33 tours/minute (format "LP", LongPlaying) et peu après le 20 cm tournant à 45 tours/minute, destiné au départ à l'usage dans les juke-box (une chanson par face).

Ce disque microsillon, nommé simplement par la suite "vinyle", remplacera rapidement les disques "78 tours" dans le courant des années 50.


ACEC Radiofil

Le début des années 50 voit arriver quelques perfectionnements techniques. 

L'enregistrement magnétique (développé avant guerre en Allemagne) sur fil métallique ou sur bandes de papier recouvertes de poudre de métal est proposé au public. Il va donc être possible d'enregistrer de la musique, des programmes radio ou autres sons captés par un microphone.

Ci contre, un combiné type "Radiofil" de la société ACEC (Belgique), intégrant radio, tourne disques (78 tours) et enregistreur à fil. Cet appareil date de 1953, est restauré et comme neuf d'aspect.


Carad EMR32PA

Toujours à propos de l'enregistrement magnétique...

Un enregistreur Carad EMR32PA de 1950.

Muni d'une mécanique américaine de marque Brush, il s'agit d'un enregistreur pour bandes de papier magnétisé. Il fonctionne tout aussi bien avec des bandes polyester plus récentes...

Cet appareil est totalement restauré. C'est bien loin des standards de la hi-fi, mais il fonctionne parfaitement et avec son microphone d'origine...


Novak Lumina

Ci contre, une radio typique de la première moitié des années 50. C'est un Novak "Lumina" de 1953 : le dessus est une plaque de verre devenant lumineuse quand le poste est allumé.
Cette radio possède également un cadre antenne orientable monté sur le côté droit de l'appareil. Page de publicité avec cet appareil ici (le feuillet original en couleurs fait partie de la collection). Construction belge.


SNR Excelsior 52

Des radios avec ébénisterie en métal sont également construites, avec des motifs fort chargés et de nombreuses variantes de couleurs.

Ci contre, SNR Excelsior 52, vert. France, 1952.

Cet appareil a existé en de nombreuses couleurs, et a même eu une copie "URSS", nommée Red Star. Couleur rouge, évidemment... ( le Red Star ne fait pas partie de ma collection)


televiseur Philips

Les appareils de télévision évoluent dans les années 50, même si leur prix très élevé les rend encore inaccessibles au plus grand nombre de gens. 

Ci contre, un téléviseur Philips de 1954, avec écran de forme rectangulaire. La taille des écrans augmente, mais la profondeur des tubes cathodiques, et la maîtrise de la pression sur le verre, rend encore difficile la réalisation d'écrans "géants".


portable ACEC

Philips LX444

Les radios portatives de la première moitié des années 50 sont à lampes, et utilisent des batteries spéciales qui ne durent pas très longtemps. Les lampes sont d'importantes consommatrices d'énergie.

De plus ces radios sont encombrantes, lourdes et relativement fragiles, par la présence des lampes. Le câblage est toujours réalisé sur un châssis métallique, comme les appareils traditionnels.

Ci contre (dessus), un récepteur portable ACEC dont la restauration terminée, il est maintenant très propre avec un nouveau logo. Construction belge.

Ci-contre (dessous) : récepteurs portables Philips LX444AB de 1953. Les matières plastiques ont permis de réaliser des formes variées et colorées : cet appareil a existé en 5 couleurs différentes : brun, vert, rouge, bleu et blanc. Ces deux dernières couleurs activement recherchées !

Ces appareils vont être supplantés progressivement par les récepteurs portatifs à transistors dans la seconde moitié des années 50.  Plus aucun constructeur ne produira de radio portable à lampes dans les années 60.


Regency TR-1

C'est en octobre 1954 que la société Regency (Illinois, USA), en collaboration avec Texas Instruments, va commercialiser cet appareil. 

Il s'agit de la toute première radio construite avec des transistors ! Pas de lampes, et une seule pile pour alimenter ce tout premier "pocket radio", le TR-1 de Regency. Environ 140.000 de ces appareils  seront produits en 1954-55. Celui-ci porte le numéro de série 19974.

Le début de l'ère de la miniaturisation... Les dimensions de cet appareil : 13cm de haut, 7,5cm de large et 3cm d'épaisseur. De telles dimensions (choisies pour que l'appareil puisse tenir dans la poche d'un veston) pour un récepteur de radio - en incluant la pile de 22,5V- étaient impossibles à atteindre avec des montages à lampes.


autoradio Cristal Grandin

Si les premiers auto-radios sont apparus dans les années 30, c'est surtout à partir des années 50 qu'ils vont se répandre dans les voitures.
Il s'agit encore d'appareils à lampes, nécessitant une conversion de tension d'alimentation et consommant énormément d'énergie.
Ces appareils sont composés de deux parties : la radio elle-même (qui se monte dans le tableau de bord) et une second boîte contenant ampli et alimentation...
Voici la restauration de l'appareil visible ci-contre, ces différents éléments sont visibles sur la page.


radio avec FM

Autre grande évolution dans les années 50 : la fréquence modulée (FM). La technique était connue plus tôt, mais il aura fallu attendre pour avoir l'application pratique. La FM permet des auditions de bien meilleure qualité que le procédé par modulation d'amplitude AM, utilisé depuis les années 20.

Un exemple de radio des années 50 avec FM. La technique est soignée, les haut-parleurs de qualité. Le rendu sonore de cet appareil est excellent. La restauration d'une autre radio avec FM, de très haute qualité, est décrite ici.


Philips EL3516

C'est également dans les années 50 que les bandes magnétiques (avec support en matière plastique) remplacent les fils et autres papiers magnétisés comme supports d'enregistrements.

Ci contre, un magnétophone à bandes magnétiques Philips (bandes disponibles pour accompagner l'appareil) type EL3516, de 1956.


téléviseur Prisma

Les téléviseurs gagnent en taille d'écran dans la seconde moitié des années 50. Ceci est du à la maîtrise de la technique de construction des tubes. En effet, dans les tubes cathodiques, il n'y a pas d'air du tout, mais un vide presque parfait. La pression atmosphérique exerce donc une ... pression énorme sur les parois du tube (vu la surface de verre). Un tube de 50 cm de diagonale supporte ainsi une pression équivalente à plusieurs tonnes ! Il arrivait que les tubes de cette époque implosent, et pour protéger les spectateurs (c'est un accident particulièrement dangereux), une vitre était souvent installée devant l'écran. Ci-contre, téléviseur Prisma (Belgique) type 91, de 1958.

téléviseur SBR

Fin des années 50, des appareils de télévision à grand écran (50-60 centimètres de diagonale) sont disponibles. Il s'agit encore d'énormes meubles, lourds et profonds.

Les constructeurs proposent des modèles imposants, avec des ébénisteries luxueuses, parfois combinés avec des récepteurs de radio. Car la télévision est encore un luxe, symbole d'un certain statut social... Ces appareils seront la plupart du temps multi standards, pour recevoir des émissions en 625 lignes (Europe) ou en 819 lignes (France).

Ci-contre, téléviseur grand format début années 60, avec ajustement de luminosité automatique. Marque SBR (Belgique).


Teppaz Oscar

En marge de la technique, les années 50 c'est aussi l'apparition du rock'n roll. Les constructeurs de matériel radio vont prendre en compte les désirs d'une nouvelle clientèle : les jeunes ! Ceux-ci désirent écouter leurs disques microsillons et les premières émissions de radio qui leur sont destinées.

En France, Marcel Teppaz, alors constructeur de matériel de sonorisation, va lancer une série de valises - "électrophones" (lecteurs de disques vinyles) bon marché, et de couleurs variées. Ces appareils vont connaître un essor retentissant dans les années 60. D'autres constructeurs vont rapidement proposer des appareils assez similaires.

Voici un Teppaz Oscar de ma collection, pris en photo à l'expo Golden 60's de Liège, ou il était exposé (plusieurs autres disponibles).


transistors 60's

Les radios portatives à transistors vont supplanter rapidement les portables à lampes dès la fin des années 50 : elles consomment beaucoup moins d'énergie et utilisent des piles ordinaires, bon marché. Ces radios à transistors ont fait le bonheur des jeunes de l'époque et tout au long des années 60.

Ci contre, quelques radios à transistors des 60's. Certaines ont été exposées à Liège, exposition Golden 60's.


Saba Freiburg 14

Amélioration technique importante dans les années 60 : l'apparition de la stéréo. D'abord sur les disques vinyles (fin années 50), et ensuite à la radio. Les premières émissions en FM stéréo ont lieu vers 1963-64.

Ci-contre, une radio Saba type Freiburg 14 (Allemagne, 1964) avec FM stéréo, recherche des stations automatique et option de télécommande filaire.  Un vrai monstre technologique, mais d'une qualité sonore assez exceptionnelle.


Saba Freiburg 14

Avec l'arrivée de la FM en radio, et des disques microsillon (ayant une bien meilleure qualité sonore que les 78 tours), il va y avoir une recherche de plus en plus grande de qualité sonore. On parle désormais de haute-fidélité, ou Hi-Fi.

La plupart des constructeurs vont étudier des ensembles permettant une qualité d'écoute supérieure. Les systèmes à éléments séparés (ampli, tuner, enceintes, platine disques,...) apparaissent, rendant le "poste de radio" classique assez démodé à la fin des années 60.

Ci-contre, un ensemble hi-fi de Philips, fin des années 50. L'amplificateur AG9014 est stéréo et d'excellente qualité, le tuner est encore monophonique (la stéréo en FM apparaîtra dans les années 60). Les enceintes sont étudiées pour une restitution sonore riche, avec un volume suffisant pour une bonne restitution des basses fréquences. L'amplificateur est le centre de l'installation, permettant d'y connecter la radio, une platine (les cellules stéréo devenant disponibles) et un enregistreur. Il est muni de contrôles de tonalité et conçu avec un étage de puissance tout à fait particulier.


Revox G36

Bien entendu, la stéréo va être d'application également sur les enregistreurs, avec, ici aussi, une recherche pour améliorer la qualité de restitution. Les premiers magnétophones reproduisaient assez mal les fréquences aigües, ceci étant préjudiciable à une bonne restitution sonore. Nombre de constructeurs vont ainsi proposer des améliorations pour contrer ce problème. L'augmentation de la vitesse de défilement de la bande magnétique, ainsi qu'une recherche poussée sur la conception de l'électronique, permettront de construire des appareils extrêmement performants.

Ci-contre, un magnétophone Revox G36 (Suisse, 1963), stéréo et de très haute qualité.


televiseur Novak

Grâce aux développements techniques, les tubes cathodiques sont de moins en moins "profonds", permettant une diminution de l'encombrement des appareils, et une augmentation de la surface visible.

En même temps, la production de masse des téléviseurs (notamment dans l'usine de la CBRT, crée en 1958) va permettre la diminution du prix de ceux-ci, favorisant leur accessibilité financière. Ci-contre, téléviseur Novak (Belgique), années 60.


Coditel

Les villes de Namur et Verviers commencent à être équipées en 1962 pour la télédistribution, par la société Coditel. Le "câble" permettra une réception de plusieurs chaînes de télévision, difficiles (voire même impossibles) à recevoir avec antenne individuelle.
La Belgique sera un des premiers pays d'Europe à être équipé de la sorte !


Philips EE8

Les jeux d'initiation à l'électronique sont devenus assez courants (même s'ils existaient déjà dans les décennies précédentes). L'usage des semiconducteurs a permis de réaliser des montages totalement sécurisants, alimentés par piles fonctionnant avec des tensions inoffensives. Proposant des réalisations de montages divers, ces jouets éducatifs ont souvent été le point de départ de la formation de nombreux électroniciens. Il y a eu une grande variété de modèles et de fabricants ayant proposé de ces boîtes de jeu.

Ci-contre, boîte Philips EE8 (Electronic Engineer) de 1963-65.


cassettes audio

Toujours dans les années 60, la société Philips invente la cassette compacte audio en 1963. Ce support au départ bon marché, de piètre qualité et mono deviendra le support d'enregistrement le plus utilisé par le grand public jusque dans les années 90 !

Ci-contre : a gauche, le tout premier modèle de cassette audio de Philips, à droite une cassette Agfa des années 60.

Philips EL3300

Ci contre, le EL3300, le tout premier enregistreur à cassettes, en 1964. Photo de mon appareil, prise à l'exposition Golden 60's de Liège, ou il était exposé.


chaine Grundig

Dans les années 60, les ensembles haute fidélité évoluent en éléments séparés, comme cette chaîne "Hi-Fi" stéréo Grundig (1966-1968).

Les constructeurs abandonnent la technologie des lampes dans la seconde moitié de la décennie, au profit des montages à semi-conducteurs.
En effet, les semi-conducteurs ont connu une grande amélioration depuis les premières applications, notamment en fiabilité, tenue en puissance et fonctionnement en haute-fréquence.


bloc source Quarante ERA

Les semi-conducteurs vont permettre la réalisation d'ensembles compacts, tel ce "bloc-source" de marque ERA (Etude et Recherches Acoustiques, France). Et les matières plastiques feront la joie des designers dans les années 60 : couleurs, formes...
Voici cet ensemble dans la version designée par Danielle Quarante, en 1967.

Cette version en couleur rouge est fort rare. Elle a existé en blanc (assez courante), et aussi en orange et en bleu (tout aussi rares que la rouge). Bien sur la version "basique" de cet ensemble a existé aussi, couleur bois, et est bien plus courante que celle-ci.


televiseur Pizon-Bros

Les lampes seront de ce fait de moins en moins utilisées dans les appareils, remplaçées par les transistors (technologie arrivée à maturité), que cela soit dans les applications "radio, "télévision" ou "haute fidélité".

La "transistorisation" des équipements va permettre d'en réduire la consommation électrique et, comme pour les radios, il va être possible de construire des téléviseurs portables, alimentés par piles, batterie de voiture ou le secteur.

Ci-contre, téléviseur Pizon-Bros type "Portaviseur" (France, 1966).


Siera KM1

C'est en 1968 que la télévision couleurs fera son apparition en Europe, malheureusement encore avec des standards différents entre différents pays ! Le standard de codage couleur fut le SECAM en France et le système PAL ailleurs en Europe. Ceci en plus des anciens standards "noir et blanc" (819 lignes français, notamment) encore en service à ce moment-là...

Les premières générations de tubes cathodiques couleurs étaient de type "shadow mask" et donnaient une image un peu faible en lumière, sans parler du souci du réglage des couleurs de ces téléviseurs, sensibles au champ magnétique terrestre !
Le téléviseur ci-contre est un Siera, avec électronique multi standards à commutation automatique. Cest un de ces téléviseurs à châssis type KM1, une des électroniques de télévision les plus complexes jamais réalisées : le cauchemar des dépanneurs de l'époque...


Philips EL3402

C'est également à la fin des années 60 qu'apparaissent les premiers magnétoscopes (enregistrement d'images de télévision sur bande magnétique) à usage domestique. Ces appareils étaient connus depuis les années 50 pour les studios de télévision, mais pas réalisés jusque la pour usage "grand public".

Ces premières générations d'appareils utilisaient d'imposantes bandes magnétiques de 1 pouce, peu commodes. Le prix de ces appareils était également très élévé et de ce fait ils ont été plutôt utilisés pour des applications particulières (médias, enseignement...).

Ci contre magnétoscope Philips EL3402 de 1968. Documentation commerciale de cet appareil.


ampli Teppaz 960

enceintes Faylon ST-90

La sonorisation évolue nettement depuis la fin des années 60. Les grands festivals de musique rock de la fin de cette décennie, notamment Woodstock, ont nécessité la conception de gros systèmes capables de sonoriser convenablement des endroits énormes.

D'abord par l'évolution de l'amplification : depuis le début des années 70, il est possible de construire des amplis "costauds" à semi-conducteurs, bien plus puissants et moins énergivores que leurs équivalents à lampes.

Ci-contre, au dessus : amplificateur mono à lampes, Teppaz 960. Un des derniers dans cette technologie, il date du début des années 70.

Ensuite, par les haut-parleurs : si le principe de l'électrodynamique est identique depuis le début des années 30, l'emploi de matières modernes (notamment pour les aimants) permet de construire des éléments ayant des rendements énormes.

Ci-contre, en dessous : des enceintes "colonnes" Faylon (Belgique), de 1973. Ce n'est pas des monstres en terme de tenue en puissance, mais leur rendement est très bon.


Sansui

Les années 70 voient arriver en masse les appareils radio, hi-fi et TV d'origine japonaise.

Si dans les années 60 ce matériel était d'assez basse qualité, ils vont rapidement évoluer et prendre une grande part du marché par des prix tout à fait concurrentiels, tout en gagnant en qualité. 
Beaucoup de constructeurs européens d'électronique grand public vont subir d'immenses pertes de marché et de dommages (et même disparaître) du fait de cette concurrence.

Ci-contre, une platine vinyle, un ampli-tuner stéréo et deux enceintes SP-2500 de marque Sansui, vers 1973.

Autres appareils d'autres marques (également belges comme Carad, Frank, Servo-Sound...) disponibles.


Servo-Sound

Dans les années 70, les fabricants d'électronique belges étaient encore actifs et innovants malgré la concurrence japonaise. Voici du matériel de la marque Servo-Sound, datant de 1972-73. Les enceintes sont amplifiées et comportent un système d'asservissement électronique sur base de la position du haut-parleur. Ce système était innovant et le principe a été repris par certains grands constructeurs par la suite !


Toshiba

A la mode également dans les années 70, ces grands combinés radio-platine vinyle et cassettes, plus économiques que les ensembles à éléments séparés.

Ci-contre, un ensemble Toshiba de 1974. Enceintes assorties disponibles mais une des deux a le tissu abîmé dans le bas de la caisse. Plusieurs de ces ensembles disponibles.


radios années 70

Radio Radio

La radio n'occupe plus la place centrale dans les habitations (sauf en tant qu'élément dans les installations Hi-Fi), détrônée par la télévision.

Mais on la retrouve partout (chambres, cuisine, garage,...) sous des formes diverses : radios portables, combinée avec un enregistreur de K7, miniature,...

Le récepteur de radio deviendra même un objet publicitaire !

Nombreux appareils annnées 70, de toutes formes et tailles, disponibles.


Philips N1500


En 1973, Philips introduit le magnétoscope a cassette VCR pour le grand public. Ceci permet d'enregistrer des programmes de télévision, et éventuellement ses films personnels en y connectant une caméra vidéo. Ce système était bien plus pratique que les magnétoscopes à bandes, qui seront abandonnés totalement en usage domestique.

Ci-contre, le tout-premier premier magnétoscope à cassettes VCR de Philips, le N1500 (1973). Meilleure photo à venir...

magnétoscope Betamax Sony

Les Japonais vont rapidement suivre le mouvement : arrivée en 1975-76 de deux standards de cassettes vidéo : le VHS (de JVC) et le Betamax (de Sony).

Ci-contre, le tout-premier premier magnétoscope Betamax de Sony (1975), hélas pas en très bel état (un second identique et en bien meilleur état a été trouvé depuis cette photo).


televiseur Philips

Les appareils de télévision évoluent encore fortement dans les années 70 : ils sont totalement à transistors (plus de lampes) ; nette amélioration des tubes cathodiques (tube autoconvergent et aussi système Trinitron de Sony) ; nombre de canaux à recevoir ; accessoires tels que la télécommande (d'abord à ultrasons puis à infrarouges) ; premiers systèmes de télétexte. La sécurité est aussi augmentée avec la protection anti implosion des tubes.

La production de masse, tant en Europe (entre autres à la CBRT), qu'en Asie, a permis une grande diminution des prix et une augmentation de la fiabilité. Ci-contre, téléviseur Philips fin années 70.


antenne Coditel Verviers

1970 : la grande antenne de Coditel Verviers (encore visible de nos jours sur la colline de Petit-Rechain) est érigée. Cette antenne permettra, par un faisceau hertzien 7GHz en liaison avec l'antenne de Coditel Liège, d'augmenter encore le nombre de stations TV que la télédistribution pourra proposer.

Des programmes radio sont également retransmis par la télédistribution, en FM, avec une très grande qualité sonore.

Ci-contre, le pylône d'antennes de Coditel Verviers, en 1977. © photo : Jean Magis

Mise à jour 10/22 : vu l'abandon de la télédistribution analogique, toutes les antennes ont été démontées pendant l'été 2022. Ne reste que plusieurs dipôles verticaux sur ce pylône : émission FM ? Signaux GSM ?

Convertisseur Lindsay Coditel

La multiplication des stations de télévision proposées par les télédistributeurs pose problème chez certains clients, propriétaires d'anciens téléviseurs avec sélecteurs pour 6 ou 8 programmes. Ces "vieux" appareils ne peuvent ainsi pas recevoir l'ensemble des stations mises à disposition par le "câble" ! Les télédistributeurs vont proposer à leurs clients la fourniture de "convertisseurs", connectés entre la prise de réception et celle du téléviseur. Ces convertisseurs comportent un clavier de sélection, et permettront de voir l'ensemble des chaînes TV avec un ancien appareil récepteur...

Ci-contre, un de ces convertisseurs qui furent placés chez les clients de Coditel. Plusieurs disponibles dans la collection.

Coditel Verviers

La Belgique est pratiquement totalement "câblée" dans les années 70. Le matériel de réseau des débuts, à lampes, (amplificateurs,...) est remplacé par des équipements à transistors, permettant une plus grande bande passante, et donc plus de programmes - tout en étant nettement plus fiable. Les camionnettes "Renault 4" jaunes de la société Coditel sont visibles un peu partout...

Ci-contre, l'équipe des Techniciens de Coditel Verviers, au pied de l'antenne, en 1975. © photo : Jean Magis


>Console de jeu Tokyo

C'est aussi dans les années 70 qu'apparaissent les premières consoles de jeu vidéo, se connectant sur un téléviseur ordinaire.

Les quelques jeux disponibles (première génération) sont très simples, au graphisme basique et aux possibilités limitées. Mais ces jeux ont eu un beau succès et se sont développés rapidement, conjointement aux performances des micro-processeurs et des mémoires.


Sony TPS-L2

L'été 1979, Sony lance sur le marché le tout premier lecteur de cassettes stéréo, portable et de bonne qualité. Nommé Walkman, ce tout premier modèle est le TPS-L2.

Cet engin (et tous ses successeurs et imitations) constitureont une petite "révolution sociale" lors de la décennie suivante...

Beaucoup de voix s'élèveront pour stigmatiser "l'isolement social" des auditeurs de ces appareils...

Certains prédisaient aussi une génération de sourds...


Pioneer F-X500L

Les récepteurs de radios connaissent un changement important de conception. L'appareil totalement analogique, avec cadran à aiguille et bouton rotatif de sélection des stations se voit de plus en plus remplacé par un tuner accordé numériquement, avec mémoires de stations et affichage numérique de la fréquence reçue. Cette nouvelle technique est apparue dans les années 70 sur des appareils très haut de gamme (comme le Revox A720, vers 1973), mais cela se diffusera dans le matériel grand public au début des années 80.

Ci-contre, un Pioneer F-X500L de 1984.


Autocollants radios libres


matériel FM

C'est également à la fin des années 70 qu'apparaissent les premières radios pirates en Belgique. Leur nombre va croitre considérablement au début des années 80.
A partir de 1981, certaines deviendront légales, et seront alors nommées "radios libres". L'autorisation de la publicité en 1985 donnera à certaines des moyens financiers dont elles ne disposaient pas avant, permettant leur développement. D'autres resteront dans l'esprit original, associatives / communautaires.
L'immense majorité de ces radios disparaîtront dans la seconde moitié des années 80, leur financement restant un des pricipaux soucis, mais aussi la perte de motivation des équipes qui les avaient lancées... La plupart seront absorbées par des réseaux naissants ou existant déjà.

Ci-contre (dessus), quelques autocollants de radios d'époque.

Ci-contre (dessous), du matériel d'émission. De haut en bas : codeur stéréo, émetteur petite puissance (20-30W) et ampli linéaire d'une centaine de W. Un autre émetteur d'époque visible ici.
Un autre ampli pour émetteur FM (très puissant) ainsi qu'une table de mixage font aussi partie de la collection...Ceux-ci proviennent d'une radio libre disparue de la région de Verviers (REV).
Encore une autre table de mixage (marque Power, France), provenant d'une radio de la région de Sambreville...

Ces radios ont été créatives, sur le plan technique aussi. Par exemple avec ce système Digimatic...


Cartes radio cité

A la même époque (1978), la RTBF lance des émissions de week-end, destinées aux plus jeunes : Radio-Cité. Ce fut des émissions d'une qualité rare, avec d'excellents présentateurs et techniciens, et une programmation musicale tout à fait impeccable.

Au départ centrées sur Bruxelles, ces émissions utilisaient un émetteur de réserve de la RTBF... Puis, à partir de 1983, ce fut diffusé plus largement. En 1984 il y avait 5 émetteurs : Bruxelles (93,2) ; Liège (102,4) ; Charleroi (90,8) ; Tournai (103,9) et Léglise (100,6).

Programme exclusif de week-end, ce fut élargi à la semaine, et nommé Radio 21 du lundi au vendredi. Fin 1985, il fut mis fin à l'aventure Radio-Cité et les week-ends furent alors sous le nom Radio 21 (et même Système 21 à une époque). Cette station est ensuite devenue Classic 21 en 2004.


matériel C.B.

Toujours à la fin des années 70, la C.B. (Citizen Band - "bande du citoyen") est libérée en Belgique. Ce fut l'autorisation (d'une certaine manière) de l'émission d'amateur dans des limites fort strictes : les fréquences allouées (autour des 27MHz) et une forte limitation de la puissance d'émission.

Ci-contre : deux appareils émetteurs-récepteurs de C.B. et les accessoires. Ces appareils pouvaient être installés dans un véhicule ou en station fixe, avec une alimentation.

autocollant club CB Stembert

L'accès à la C.B. ne nécessitait pas de license ni d'examen. De ce fait, l'usage de cette bande de fréquence aura connu un grand succès au début des années 80. Cela restera utilisé, notamment par des camionneurs, jusqu'à la démocratisation des GSM.

Ci-contre : autocollant de 1979 d'un club de "cibistes" (c'est ainsi qu'on nommait les utilisateurs de la C.B.) basé à Stembert, dans la région de Verviers.


Philips D8434

Les années 80 voient apparaître d'énormes combinés radio-K7 portables, surnommés "Ghetto-Blaster" ou encore "boombox". La puissance, et même la qualité sonore, de ces appareils était souvent étonnante.

Ces appareils ont fait partie intégrante de la culture "hip-hop", dans ces années 80.


Gira

Mais, au début des années 80, les fabricants européens subissent un rude coup de concurrence avec les produits asiatiques. Malgré la rationnalisation des constructions (comme à la CBRT) ou le regroupement de constructeurs, l'électronique grand-public "made in Europe" va continuer à décliner dans les années 80, la chute des ventes ayant déjà commencé dans les années 70.
Ci-contre : une publicité incitant à acheter Européen, en 1980 (parue dans le magazine Spirou !).


autoradio Blaupunkt

Les auto-radios seront de plus en plus souvent combinés avec un lecteur de cassette et ensuite, dès la seconde moitié des années 80, avec un lecteur de CD. Ils sont devenus de plus en plus sophistiqués, intégrant des tuners "digitaux" pour plus de stabilité de réception.
Ci-contre, un Blaupunkt type Cambridge de 1988.


vectrex

C'est également l'explosion du jeu vidéo dans les années 80.

Ceux-ci évoluent vite, par rapport aux premières générations des années 70. Grâce à l'évolution très rapide des micro-processeurs, des mémoires, et aussi des circuits de pilotage vidéo.

Les jeux gagnent en niveaux et en graphisme. Les consoles évoluent aussi, devenant plus universelles. Le jeu est contenu sur une "cartouche" (mémoire électronique ROM) et il est donc possible d'en changer sur la console, et de n'acheter que les jeux qu'on aime.

Ci-contre, la console Vectrex, sortie en 1982 était la seule à l'époque à disposer de graphismes vectoriels de haute qualité. L'écran est monochrome mais les jeux étaient fournis avec des "overlay" (filtres colorés) qu'il fallait placer devant l'écran pour avoir une restitution "couleurs". Cette console n'aura connu qu'une commercialisation de deux ans. Son avantage était aussi, bien sur, de ne pas dépendre d'un téléviseur pour être utilisée puisqu'elle comprenait son propre écran. Cette console est de la seconde génération des jeux vidéo.

nintendo NES

Les consoles de jeu évoluent, le constructeur Nintendo sort la NES (Nintendo Entertainment System) en 1985. Il s'agit toujours d'un système à microprocesseur 8 bits (basé sur le microprocesseur 6502), avec des cartouches ROM pour les jeux. Mais les logiciels évoluent et on parle de la 3e génération de consoles de jeux avec l'arrivée de ce modèle et de ses concurents directs.

Cette console arrivera en Europe en 1987.


baladeur Toshiba

La radio est partout, dans de multiples formes, dont les plus compactes.

Dans le baladeur K7 illustré ci-contre (Toshiba), la radio est ingénieusement incluse dans un boîtier au format d'une cassette audio. Ce boîtier prend place dans l'appareil, en lieu et place d'une K7 enregistrée !

Si les ghetto-blasters permettaient de faire entendre sa musique à tout l'environnement, ici c'est l'écoute individuelle qui prime !


Autocollant MTV

La radio musicale traditionnelle va voir apparaître une furieuse concurrence, à la télévision.

En 1981, MTV est crée. Il faudra attendre quelques années pour avoir sa diffusion sur le câble de télédistribution belge. Il était bien sur possible de recevoir ce programme par satellite, mais les équipements étaient encore fort coûteux dans les années 80. Et puis, la Belgique étant particulièrement bien câblée, et depuis si longtemps, que les téléspectateurs belges avaient déjà perdu l'habitude des réceptions par antennes...

Les chaînes de télévision purement musicales (et destinées à un public jeune) vont remettre sérieusement le modèle "radio musicale" en question. "Video killed the Radio Stars" fut la première chanson diffusée sur MTV, prémonitoire dans un certain sens...


affiche music box

Lançée en 1984 par le groupe Thorn, la chaîne anglaise Music Box ne vivra que jusqu'en 1987.

Ce programme est apparu quasiment directement sur le câble de télédistribution belge, en même temps que Sky Channel.

A sa disparition, il sera remplacé par MTV sur le câble.

Ci-contre un feuillet publicitaire de Music Box, affiche et flyer également disponibles.


K7 VHS proserpine

Dans les années 80, de nombreux "video-clubs" sont apparus, ou il était possible de louer des cassettes vidéo pré-enregistrées, la plupart au standard VHS.

Ci-contre un présentoir publicitaire lumineux pour les films "Proserpine". Il contient l'affiche du film "Papy fait de la résistance", en 1983.

Ce genre d'accessoire publicitaire était présent dans ces fameux vidéo-clubs, avec bien sur aussi des affiches et autres supports publicitaires pour promouvoir les films récents et arrivant dans le magasin.

Dans leur immense majorité, les clients souhaitaient louer des films récents, mais ceux-ci arrivaient dans les vidéo-clubs bien après leur passages dans les cinémas. La plupart de ces vidéo-clubs avaient aussi des K7 cachées sous le comptoir, que les clients demandaient souvent avec un peu de gêne : les films "X" !


magnétoscope VHS

Les cassettes au format VHS permettaient plus d'heures d'enregistrements que le Betamax, ce qui explique peut-être (avec les locations de K7 majoritairement dans ce standard) que de tous les systèmes existants, ce fut le seul qui ait subsisté... Ci-contre, un magnétoscope VHS fin années 70. Le chargement de la cassette se fait encore par le dessus de l'appareil, les générations suivantes auront un système de chargement frontal pour la cassette.

cassette V2000

Côté européen, le standard des cassettes vidéo VCR est abandonné à la fin des années 70 et les constructeurs lancent le système V2000 (inventé par Philips) en 1979-80. Il s'agissait de faire façe à la concurrence asiatique et leurs standards, avec un nouveau système très performant. Néanmoins, malgré ses qualités, ce système n'a jamais vraiment percé près du public et fut abandonné dès le milieu des années 80. Ce fut un coup rude pour les constructeurs européens.

Ci-contre, cassettes V2000.
Quelques magnétoscopes aussi dans la collection, lire ici la restauration d'un de ces appareils.


Philips CD-100

Une grande révolution dans les années 80 : le son devient "digital" ou "numérique", avec l'invention du CD. Ce support va quasiment détrôner les disques vinyles dans les années 90 (avant que les albums 33 tours ne connaissent un regain d'intérêt dans les années 2000).

Ci-contre, le tout-premier lecteur CD commercilaisé par Philips en novembre 1982 : le modèle CD-100 (deux de ces appareils disponibles).

La révolution de l'audio numérique est lancée, mais il faudra attendre la seconde moitié des années 80 pour trouver un répertoire musical intéressant sur CD dans le commerce.


Hitachi MX-W01

Cet appareil de 1986 préfigure un peu le futur : c'est un combiné radio + double cassette et lecteur CD. Pas de platine pour les disques microsillons (vinyles) !

Ceci est le combiné Hitachi type MX-W01. Anticipation de la fin des disques vinyles...


Philips VLP 720

L'enregistrement sur disque optique a démarré vers 1978 (étudié depuis 1972) avec le système Laservision, qui deviendra le CD vidéo / Laserdisc. Ces disques de grand format (30cm) permettaient l'enregistrement de films, sans conversion digitale, contrairement au CD audio.

Ci-contre, un des lecteurs laserdisc commercialisé par Philips en 1982 : le modèle VLP720.

Malgré sa qualité supérieure d'images (par rappport aux magnétoscopes à cassettes), ce format ne rencontra jamais le succès en Europe (prix, disponibilité des disques...). Encore utilisé au début des années 90, surtout pour les disques de Karaoké, il fut remplacé par le DVD à partir de 1995. La production d'appareils et de disques fut abandonnée définitivement en 1998.


TRS-80 Tandy

Une autre révolution dans les années 80 : l'arrivée massive de la micro informatique domestique.

Les micro-ordinateurs de différentes marques sont proposés à des prix attractifs, et c'est les jeunes qui vont souvent être les premiers à adopter ces engins. Utilisés comme consoles de jeux surtout, mais pas uniquement, ces ordinateurs auront un grand succès. Le premier fut le TRS-80 de Tandy (photo ci-contre), et un des plus populaires fut sans contexte le Commodore 64, avec ses sons et ses graphismes agréables. Mais il y a eu une multitude de modèles : le ZX80 de Sinclair, l'Atom de Acorn, le MSX,...


C'est en 1983 que IBM lancera son PC (Personnal Computer).
Machine très couteuse au départ, c'est surtout parce que des copies (clones) vont être proposées à prix compétitif que ce système va prendre le marché, et faire disparaître progressivement les petits ordinateurs domestiques des années 80, incompatibles entre eux. Les performances et les possibilités d'assemblage personnalisées feront de ce système le standard dès les années 90, avec différentes versions de processeurs, de plus en plus de mémoire vive et de masse. Les écrans et cartes graphiques, de basse résolution au départ, verront leurs performances augmenter pour atteindre une qualité d'image fabuleuse. Les disques durs, quasiment impayables dans les années 80, vont augmenter de taille et parallèlement, leurs prix diminueront constamment.


Les années 80 verront également l'arrivée de la télévision à péage, notamment avec Canal + en France en 1984 et puis en Belgique en 1989.
Le cryptage analogique "Discret" (basé sur le décalage des signaux vidéo par rapport aux "top" de synchro horizontale) fera l'objets de nombreuses techniques de piratage, la revue Radio-plans publiant même un schéma de décodeur en décembre 1984 - soit quelque semaines après le démarrage de cette chaîne !

magnétoscope VHS

Le cryptage en Belgique était basé sur le même principe, mais manifestement plus élaboré. Peu d'infos précises à ce sujet, mais il semble tout de même que le piratage de C+ ait été moins répandu en Belgique qu'en France.
Ci-contre : un décodeur pirate construit pour Canal + Belgique, sans doute au début des années 90. Cela fonctionnait plus ou moins, avec pas mal d'instabilités...

Ces décodeurs pirates ont évolué par la suite, surtout en France : il est à se demander d'ailleurs comment des infos techniques aussi critiques aient pu être connues des concepteurs de ces montages. Certains magasins de composants français vendaient des "kits" prêts à assembler et contenant l'ensemble des composants nécessaires !
Les techniques de cryptage évolueront dans les années 90 avec l'arrivée de la télévision numérique, rendant obsolètes tous ces montages plus ou moins efficaces !


Et arrivèrent les années 90...

L'industrie électronique européenne, déjà mise à mal depuis la fin des années 70 avec la concurrence asiatique, souffre encore dans ces années 90. Des pans entiers de ces entreprises vont tout simplement disparaître, après maintes réorganisations, licenciements, reventes...
Plusieurs échecs commerciaux importants côté européen (le V2000, la DCC et le CD-I notamment) n'ont pas aidé cette industrie à s'en sortir...
La CBRT, unité d'assemblage de téléviseurs du groupe Philips, connaîtra un sort similaire à celui de la MBLE, avec des réorganisations et délocalisations dès la seconde moitié des années 90.
D'autre part, avec le recul de plus de 30 ans maintenant, il est visible aussi que les différents gouvernements n'ont pas non plus tenté de favoriser l'industrie belge dans des secteurs vitaux. Les ACEC n'ont pas obtenu le contrat de remplacement des centraux téléphoniques en 1987, ceci en plus de l'arrêt du projet du TAU (Transport Automatisé Urbain) à Liège. Et l'association MBLE-ATEA a été mise à mal par la Régie des Téléphones et Télégraphes lors de la mise en place du futur réseau GSM en Belgique.
A la fin des années 90, seules quelques entreprises d'électronique belges subsisteront encore, en ayant totalement changé de domaine et abandonné l'électronique à destination du grand public.

Que d'évolutions encore ! Citons-les en vrac :

  • La cassette DCC, crée par Philips pour succéder à la cassette audio bien connue. Ce système n'aura pas de succès et sera abandonné rapidement.
  • Le Mini Disc de Sony a été un rude concurrent pour la DCC et a bien été utilisé pendant des années. La qualité sonore était convenable bien que l'enregistrement fasse appel à un protocole de compression audio.
  • Les graveurs de CD, apparus en 1995 comme accessoires de PC, puis ensuite comme appareils autonomes, vont permettre de créer ses propres CD audio, sans aucune perte de qualité de son. Bien sur, ces CD pouvaient aussi servir de mémoire de masse pour des archives informatiques.
  • Le CD-I (interactif) ne connaîtra pas le succès non plus et sera abandonné assez rapidement.
  • Le DVD apparaît en 1995, et présente une meilleure image que les K7 VHS. Dans les vidéo-clubs, il remplacera progressivement les cassettes mises en location. Ce sera également la fin du "laser disc" vidéo de 30cm en 1998 (qui, hors applications de karaoké, n'a jamas eu de grand succès).
  • La télévision est toujours à tube cathodique, bien que les premiers écrans plats apparaissent à la fin de la décennie. Mais elle passe en format d'image 16:9, plus proche de la restitution cinéma que le 4:3 d'application depuis les débuts de la télévision. Les tubes cathodiques seront adaptés en conséquence et on atteindra avec cette dimension d'écrans les limites techniques de cette technologie. Et les téléviseurs deviendront difficiles à transporter, tant ils étaient lourds ces 16:9 cathodiques !
  • Les premiers téléphones cellulaires, avec les premiers réseaux (en Belgique Proximus en 1994). C'est le standard GSM européen qui deviendra le système universellement utilisé dans le monde. Au départ, les appareils et les communications étaient fort onéreuses, et la présence du réseau encore partielle. Les investissements suivront pour avoir une couverture optimale partout.
  • Les prix de l'électronique de loisirs (hi-fi, vidéo, télévision,...) diminuent encore, mais d'une manière générale la qualité aussi.
  • Sur les ordinateurs les systèmes d'exploitation s'améliorent, et surtout avec l'apparition de Windows 95 sur les PC. D'autres sytèmes d'exploitation sont aussi présents comme OS/2 (abandonné ensuite) et Linux apparu au début des années 90, et qui évolue vers l'interface graphique également.
  • La marque Apple, qui fut très prisée dans les années 80 (avec les Macintosh) et moins présente dans les années 90, reviendra avec l'iMac. Cet ordinateur au design novateur sera un beau succès technique et commercial.
  • Le son de la télévision s'améliore, avec l'apparition des systèmes 5.1 capables de restituer l'ambiance sonore comme au cinéma avec de multiples haut-parleurs.
  • La restitution hi-fi traditionnelle avec deux (plus ou moins) grosses enceintes change un peu avec l'apparition des systèmes à caisson de graves et deux mini enceintes. Le son de ces systèmes peut être tout à fait excellent, comme ces Bose Lifestyle.
  • Et ... bien sur, sans doute la plus grande révolution de ces années 90 : l'ouverture du réseau Internet pour les citoyens. Si au départ cela fut un amusement pour les "geeks" de l'époque, dès les années 2000 cela deviendra un moyen de communication et d'information universel. Sans doute la plus grande révolution depuis l'invention des transmisions sans-fil !
  • A ne pas négliger aussi, l'apparition de nouvelles normes au niveau européen, imposant notamment le logo CE sur les appareils à partir de 1996. Ceci imposera de nouvelles techniques de conception (point de vue sécurité) et de certification des appareils. Si ce fut une contrainte au départ, cela aura eu le mérite de faire disparaître du marché de dangereux engins comme il en a existé encore dans les années 80.

Ces années 90 sont passionnantes aussi, et la collection commence à s'enrichir de pièces typiques.


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