L'entreprise ACEC

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L'entreprise était un fabricant de matériel électrique et hydraulique au départ, la société anonyme E&H, fondée par l'ingénieur Julien Dulait en 1886.

C'est en 1904 qu'elle devient la propriété de la famille Empain et qu'elle est nommée A.C.E.C. (Ateliers de Constructions Electriques de Charleroi).

logo ACEC

Dans les années 60, les ACEC sont détenus par le Groupe Empain et la Société Générale de Belgique.

L'entreprise avait plusieurs divisions (réparties sur 8 usines) : câblerie, machines tournantes, transformateurs, électronique, nucléaire, défense, fonderie/outillage/constructions soudées, semi-conducteurs, mécanique, petits transformateurs, petits moteurs, signalisation, chauffage, appareillage, électro-thermie.

En 1947, les ACEC créent un département électronique, ou seront conçus notamment des appareils de radio et de télévision.

En 1956, les ACEC fondent avec le groupe Philips une société destinée à construire les téléviseurs : la CBRT (Compagnie Belge de Radio et Télévision).

En 1957, une division nucléaire est crée.

En 1960, les ACEC reprennent la SEM (Société industrielle d'Electricité et de Mécanique)  basée à Gand et Haren.

En 1965, le chiffre d'affaires de l'ensemble des activités était de 11 milliards de BEF (1€ = 40,33BEF) et 15.000 personnes employées incluant 2650 ingénieurs et techniciens.

Fin des années 60, les appareils vendus par la division électronique avaient pris environ 15% du marché belge. 

Toujours dans les années 60, les ACEC détenaient une partie du capital de la SBR (Société Belge Radio-électrique).

En 1970, le groupe américain Westinghouse prend le contrôle majoritaire de l'entreprise, qui subira de fortes restructurations, réorganisations et pertes de personnel dans les deux décennies suivantes. Cette même année, la division câblerie devient une société indépendante. 

En 1973, les ACEC sont réorganisés en 5 groupes : Energie, Systèmes industriels et défense, Industrie, Biens de consommation, Production internationale.  

En 1974, les ACEC débutent la construction de matériel de télédistribution.

En 1975, les ACEC cèdent à Philips la totalité de leur capital dans la CBRT.

Début 1979, un conflit social très dur est engagé dans l'entreprise, entre travailleurs et direction, et va durer plusieurs mois.

Dans la seconde moitié des années 70, retrait progressif du contrôle par Westinghouse.

Evolution du personnel employé dans les années 70 : en 1974, 10.039 personnes ; en 1978 : 8.506 personnes.

En 1982, ACEC vend le département son - vision - électrodomestique au groupe Electrolux.

En 1983-84, la direction met en place des plans d'austérité suite à la baisse d'activité. 

En 1985, Le contrôle des ACEC est repris par la Compagnie Générale de Belgique et la CGE (Compagnie Générale d'Electricité, France). Il est décidé d'orienter l'entreprise vers l'électronique de pointe et les télécommunications.

Toujours en 1985-86, arrêt des activités d'électrothermie et de construction de transformateurs industriels. Une nouvelle filiale est crée pour la construction des appareils domestiques (ACEC Heating). 

En 1986, nouveau plan de restructuration avec la perte de 1.140 emplois,  principalement du au manque de volume de commandes.

L'année 1987 est à nouveau difficile pour les ACEC, plusieurs commandes publiques n'ayant pas eu lieu ou ayant été conclues avec d'autres groupes. Entre autres, les investissements en téléphonie de la RTT sont pour la plus grande part commandés à la concurrence, et le projet de transport automatisé urbain (T.A.U.) à Liège est reporté (pour finalement n'avoir jamais été réalisé). Des nouvelles restructurations seront décidées en décembre de cette année, avec de nouvelles pertes d'emplois. 

Fin 1987, il restait encore 3.295 travailleurs au sein de ACEC S.A. , contre 4.257 un an avant.

En 1988, la décision de scinder le groupe ACEC en filiales est prise, suite à la reprise de la Société Générale de Belgique par le groupe Suez. L'état des finances des ACEC continue à se dégrader et est qualifié de catastrophique.
Cette décision marque le début du démantèlement des ACEC. Fin 1988, il restait 2.373 personnes employées par ACEC S.A. (devenue un holding assurant les obligations sociales : prépensions et dettes futures) et ses filiales.

En 1989, la Société Générale fusionne ACEC et l'Union Minière (nouveau nom : ACEC-UM).
Les filiales sont revendues progressivement : ACEC Transport, ACEC Energie et ACEC Automation à Alsthom ; ACEC SDT à Alcatel ; les condensateurs et turbines à gaz à ABB.

Le début des années 90 voit la perte progressive de contrôle des filiales par ACEC-UM. Les résultats financiers sont mauvais, avec de nouvelles réorganisations.

Le 13 mai 1992, le nom ACEC disparaît définitivement, l'Union Minière reprenant son nom d'origine. L'entreprise avait été démembrée dès 1989, et 1992 marque la fin définitive.


Sources d'information principales :

Etudes de 1980 et de 1994 du CRISP (Centre de Recherche et d'Information Socio-Politique), ci-dessous liens vers les articles en-ligne sur le site cairn.info :

« Les A.C.E.C. : l'évolution d'une grande entreprise industrielle belge », Courrier hebdomadaire du CRISP 3/1980 (n° 868-869) , p. 1-46

Capron Michel, « Des ACEC à l'Union minière. L'éclatement d'une grande entreprise (1983-1992)», Courrier hebdomadaire du CRISP 22/1994 (n° 1447-1448) , p. 1-82

Journal Le Soir du 14/12/1988 : "ACEC à nouveau des rumeurs de faillite"

Journal Le Soir du 12/01/1989 : "les ACEC vendent encore et ferment"

Journal Le Soir du 01/02/1989 : "Un vent de faillite souffle sur les ACEC : Charleroi panique"

Journal Le Soir du 04/03/1989 : "Quel transport urbain pour la cité ardente ?"

Journal Le Soir du 29/04/1989 : "SDT, la dernière grosse filiale des ACEC passe dans la giron de Bell-Alcatel"

Journal Le Soir du 11/05/1989 : "Il 'y aura jamais de transport automatisé urbain à Liège"

Journal Le Soir du 06/07/1989 : "Les ACEC absorbent l'Union Minière : le fisc rit jaune mais Charleroi saute de joie"

Journal Le Soir du 15/09/1989 : "Le retour des Vikings"

Journal Le Soir du 10/05/1991 : "ACEC-UM en perte au premier trimestre"

Journal Le Soir du 04/12/1991 : "ACEC-Union Minière renonce à un travailleur sur 10"

Journal Le Soir du 22/05/1992 : "in the long term..." (fin du nom ACEC-UM)



Les fameux combinés "Radiofil / Sonofil", plus tard enregistreurs "Lugavox", ainsi que de nombreux modèles de radios et téléviseurs ont été des créations de la division électronique des ACEC. Il y eut aussi du petit et gros matériel électro-ménager conçu dans cette entreprise.


Une vue des chaînes d'assemblage des magnétophones Lugavox, vers 1958.


usine A.C.E.C.


Une autre vue des chaînes d'assemblage des magnétophones Lugavox, vers 1958.


usine A.C.E.C.


Dans les années 70 et 80, on pouvait encore trouver du matériel audio et télévision de marque ACEC, mais il s'agissait de constructions sous license.
Les téléviseurs étaient construits par la CBRT, et le petit matériel par le groupe Philips, en Asie ou encore en DDR (usine RFT) : radios, tourne-disques et même quelques appareils combinés Hi-Fi.


Aujourd'hui (2020) la marque ACEC existe toujours pour des appareils de chauffage électrique, construits par la société ACIT.


Schémas et documentations d'appareils radio et TV ACEC

Un Radiofil 205 dans ma collection.

Un catalogue de 1952 : la série de radios de l'année et les combinés "Radiofil".

Un catalogue de 1955 : la série des radios «féeriques»

La gamme 1968 présentée au salon radio TV Hi-fi de Bruxelles

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